La Voie lactée enveloppe le puech Allègre (parc national des Cévennes). Dominée par la brillante étoile Véga de la Lyre, elle déploie son arche bariolée de nébuleuses et d’amas stellaires, et parcourue de marbrures sombres qui lui donnent un relief saisissant. Au premier plan, la gibbosité du puech Allègre est mise en valeur par l’éclat d’un jeune croissant lunaire sur le point de se coucher. Technique : mosaïque de huit champs verticaux réalisée au cœur de la nuit du 24 au 25 juin 2023 avec un boîtier Sony A7III défiltré et un objectif Sony GM de 24 mm diaphragmé à 2,5 ; chaque champ est posé 120 secondes (15 fois 8 secondes sans entraînement) à 2 500 ISO. Assemblage des images avec Starry Landscape Stacker et de la mosaïque avec Autopano Giga, développement avec Lightroom.
© Guillaume Cannat
HISTOIRE D’UNE IMAGE
Le nombre de nuits astronomiquement bonnes n’est jamais très important chaque année et il est donc impératif de bien préparer ses sorties d’observation ou de photographie du ciel étoilé. Habitant au nord de Montpellier, j’ai la chance de me trouver à proximité de la Réserve internationale de ciel étoilé du parc national des Cévennes (PNC) qui offre l’un des ciels les mieux préservés de la pollution lumineuse en France. Depuis des années, je profite de mes déplacements dans le PNC pour photographier les arbres, les chaos rocheux ou les formations géographiques qui me plaisent et pour imaginer les paysages célestes qui pourraient les mettre en valeur. J’accompagne chaque image d’un ou plusieurs relevés à la boussole, d’un point GPS sur une carte IGN et, si nécessaire, d’une indication de la hauteur du premier plan, ce qui est très pratique pour composer mes futures images nocturnes.
Le puech Allègre sur le flanc sud du mont Lozère avec, à gauche à l’horizon, le massif du mont Aigoual en partie mangé par les nuages, et, à droite, le causse Méjean.
© Guillaume Cannat
Presque le même cadrage de nuit en hiver avec un léger éclairage lunaire ; consultez ma lettre 184 pour plus de détails sur cette image.
© Guillaume Cannat
Le long paysage céleste hivernal qui habille le supercalculateur ADASTRA.
© Guillaume Cannat
Le puech Allègre est une formation géologique étonnante située à l’ouest du flanc sud du mont Lozère. Je l’ai déjà intégré dans des images astronomiques, notamment dans le grand panorama hivernal qui habille l’un des supercalculateurs les plus puissants de la planète – ADASTRA – inauguré ce printemps au CINES de Montpellier. Au mois de juin dernier, juste après le solstice d’été, j’ai passé plusieurs jours sur le mont Lozère et, en me promenant après de longues heures d’observation, je me suis rendu compte que, vue sous le bon angle, la courbure du puech Allègre devait correspondre presque parfaitement à celle de l’arche de la Voie lactée en début de nuit.
Repérage diurne pour trouver le bon angle de prise de vue, avec indication de l’orientation, de la position sur la carte IGN et de la hauteur.
© Guillaume Cannat
Une étape importante : repérage du meilleur itinéraire pour rejoindre le site à pied de nuit sans se perdre…
© Guillaume Cannat
La météo étant favorable, je suis revenu au crépuscule avec mon matériel sur le site que j’avais repéré dans la journée et j’ai laissé filer nuages et minutes pour que la composition que j’avais en tête prenne forme. L’éclat d’un jeune croissant lunaire atténué par un voile de cirrus mettait en valeur le puech Allègre et bleuissait légèrement le fond du ciel lors de mes poses photographiques à haute sensibilité, mais il n’était pas suffisamment intense pour gommer les étoiles et pour effacer la Voie lactée. Après quelques essais pour peaufiner le cadrage, j’ai pu réaliser les huit champs du panorama qui ouvre cette lettre. Moins d’une heure plus tard, alors que la Lune disparaissait à l’ouest et que la voûte céleste s’assombrissait, j’ai mémorisé un dernier panorama avant que l’arche galactique ne sorte du champ en grimpant vers le zénith.
Un dernier panorama alors que la Lune se couche et que le ciel de plus en plus sombre expose une Voie lactée somptueuse qui grimpe vers le zénith ; mêmes éléments techniques que pour le premier panorama.
© Guillaume Cannat
UNE COMÈTE VISIBLE EN FIN DE NUIT DÉBUT SEPTEMBRE ?
Allez lire mon nouveau billet sur le blog Autour du Ciel pour en savoir plus sur cette comète découverte par un amateur japonais le 12 août dernier et qui pourrait devenir visible à l’œil nu avant son passage au périhélie le 18 septembre…
RÉSERVEZ LE CIEL À L’ŒIL NU EN 2024 !
Je vous propose de lire l’introduction de la vingt-deuxième édition du Ciel à l’œil nu, qui sera en librairie le 21 septembre, et de feuilleter quelques pages. Vous pouvez d’ores et déjà réserver mon nouveau livre chez votre libraire habituel ou le précommander en ligne sur le site d’amds pour le recevoir où vous voulez à parution.
« J’ai observé le ciel avec des instruments de toutes tailles ces cinquante dernières années, mais mon plus grand plaisir a toujours été de le regarder à l’œil nu et de le photographier pour transmettre ce plaisir autant que je le pouvais. Découvrir des nébuleuses, des galaxies lointaines, des amas d’étoiles ou des rémanents de supernovæ dans un télescope est stimulant pour l’imagination, mais cela n’est rien face au sentiment d’appartenance, à l’impression de faire partie de quelque chose d’immense, de plus grand que nous, qui naît de l’observation du ciel à l’œil nu.
Nous sommes parfaitement adaptés à cet environnement céleste. Nous l’avons oublié parce que nous vivons dans un milieu trop lumineux ou devant des écrans hypnotisants, mais notre vision nocturne a des capacités extraordinaires. Même si elle ne perçoit pas les couleurs, elle est un million de fois plus sensible que la vision de jour et nous permet de nous déplacer sous les étoiles et de voir des détails insoupçonnés dans la Voie lactée si nous nous en donnons la peine en nous éloignant des lumières artificielles.
Partager le plaisir que j’éprouve à la contemplation de notre environnement au sens le plus large possible, de la Terre aux étoiles, est la motivation première qui m’a poussé à rédiger des milliers de pages, à décrire des centaines de rendez-vous entre les planètes et la Lune, et à courir les nuits pour photographier les paysages que je voulais vous montrer et vous inviter à découvrir au fil des mois.
Je vous souhaite sincèrement de nombreuses et très belles émotions astronomiques ! »
CALENDRIER ASTRONOMIQUE 2024
Pour la dixième édition, j’ai choisi des images réalisées par les télescopes spatiaux Hubble et James Webb, ainsi que par les talentueux astrophotographes Philippe Jacquot, Alexandre Croisier, Jean-François Gely et Adrien Mauduit pour illustrer les mois de mon calendrier astronomique. La nouvelle version de l'indispensable carte de la qualité du ciel nocturne en France réalisée par Frédéric Tapissier est également présentée dans cette édition.
Le grand format de ce calendrier (35 x 58 cm ouvert) trouvera naturellement sa place sur le mur de votre bureau ou de votre cuisine et, ainsi, vous ne raterez aucun rendez-vous astronomique important en 2024.
Le Calendrier astronomique 2024 sera disponible au début du mois d’octobre.
Vous pouvez le réserver chez votre libraire habituel ou le précommander en ligne sur le site d’amds pour le recevoir à parution à l’adresse de votre choix. Il s’agit d’un cadeau de Noël très apprécié pour penser au ciel toute l’année alors n’hésitez pas à en commander plusieurs d’un coup pour l’offrir autour de vous !
LES PLUS BEAUX RENDEZ-VOUS AVEC LE SOLEIL, LA LUNE ET LES PLANÈTES...
Depuis que j’ai créé le blog Autour du Ciel sur lemonde.fr (janvier 2014), je mets en ligne régulièrement un billet de présentation des principaux rendez-vous astronomiques visibles à l’œil nu ou avec du petit matériel.
Je vous invite à mettre la nouvelle adresse d'Autour du Ciel dans vos favoris et à le consulter régulièrement.
Imprimez en grand format mes nouvelles cartes du ciel visible le soir et à l'orée de l'aube
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