Au début de l’automne, la lumière zodiacale et la Voie lactée se rejoignent à l’aube au-dessus du lac des Pises et tracent un immense A, ou un V retourné, au-dessus de l’horizon est. L’éclat vénusien est intense en ces derniers jours de septembre, au point de créer des ombres visibles pour mes yeux longuement adaptés à l’obscurité. Technique : panorama vertical de deux images prises avec un boîtier Sony A7III défiltré et un objectif Sony GM de 14 mm diaphragmé à 3,2 ; 22 poses de 13 secondes sans entraînement à 4 000 ISO pour chaque champ. Assemblage avec Starry Landscape Stacker et Lightroom.
© Guillaume Cannat

NUIT D’AUTOMNE AU LAC DES PISES

La Lune gibbeuse se couche en emportant le bleu du ciel et seul l’éclat extraordinaire de Vénus éclaire encore les collines environnantes. Je marche vers le lac des Pises dans un concert de brame donné par l’orchestre improvisé des cerfs qui parcourent fougueusement les hêtraies voisines ; il fait anormalement chaud pour un début d’automne, mais cela ne semble pas perturber le rythme de leur désir. Érigée comme une colonne ouvragée au-dessus de l’horizon ouest, la Voie lactée n’a qu’une heure pour s’exprimer avant l'aube et, vers l’est, son cours phosphorescent s’associe au long fuseau de la lumière zodiacale pour tracer un A imposant sur la voûte richement constellée.

Le vent est tombé et le puissant courant du ruisseau du Lingas gonflé par les premières pluies cévenoles déforme la surface du lac et joue avec les reflets de Vénus et des plus belles étoiles qui se dandinent souplement. Cerfs et hulottes se font concurrence et emplissent l’aube naissante de leurs chants profonds. L’ambiance lumineuse est fascinante : le coin du jour soulève la chape nocturne et badigeonne le paysage d’un vernis lumineux que mes yeux gavés d’obscurité amplifient. L’éveil solaire qui sort les truites de leurs rêves incertains couvre le lac d’anneaux éphémères. À l’est, la Voie lactée et la lumière zodiacale s’effacent avant l’entrée de Mercure sur scène pour un bref moment, loin sous l’éclat encore fringant de Vénus. Assis sur un bloc de granit, mon matériel photographique couché dans l’herbe jaunie, je contemple ce spectacle jusqu’au lever du Soleil dans un silence magnifié par le silence soudain des cerfs.

LA MINCE COMÈTE NISHIMURA

Si vous ne fréquentez ni mes RS, ni mon blog Autour du Ciel, voici une image panoramique prise le 10 septembre dernier. Pour mon dernier rendez-vous avec la comète C/2023 P1 Nishimura avant l’arrivée du mauvais temps et son passage au plus près du Soleil, je voulais mettre toutes les chances de mon côté en prenant de l’altitude afin de bénéficier de l’atmosphère la plus transparente possible au ras de l’horizon est-nord-est. Je suis donc monté avant l’aube au sommet du mont Aigoual (1 567 m, parc national des Cévennes) et j’ai guetté le lever de la comète. Je précise qu’elle n'était pas visible à l’œil nu, mais assez facile à repérer aux jumelles 7 x 42 comme une petite tache diffuse légèrement allongée. Son noyau brille ici à 4° de hauteur à l’orée du crépuscule nautique alors que, loin au-delà des vallées cévenoles, la comète Nishimura dominait les sommets de la Vanoise et des Écrins ; sa chevelure de plus de 6° de longueur se perd en haut du champ.

Technique : panorama vertical de deux champs réalisé avec un boîtier Sony A7III et un objectif Sony GM de 200 mm diaphragmé à 3,2 ; pose cumulée de 200 secondes (100 fois 2 secondes sans entraînement) à 2 500 ISO.
© Guillaume Cannat

LE CIEL À L’ŒIL NU ET LE CALENDRIER ASTRONOMIQUE 2024 SONT DISPONIBLES

Mes deux ouvrages de l’automne sont disponibles.

Le Ciel à l’œil nu est déjà installé dans toutes les bonnes librairies et le Calendrier le rejoindra à partir du jeudi 5 octobre.

Je vous propose de lire l’introduction de la vingt-deuxième édition du Ciel à l’œil nu et de feuilleter quelques pages. Vous pouvez trouver mon nouveau livre chez votre libraire habituel ou le commander en ligne sur le site d’amds pour le recevoir où vous voulez.

« J’ai observé le ciel avec des instruments de toutes tailles ces cinquante dernières années, mais mon plus grand plaisir a toujours été de le regarder à l’œil nu et de le photographier pour transmettre ce plaisir autant que je le pouvais. Découvrir des nébuleuses, des galaxies lointaines, des amas d’étoiles ou des rémanents de supernovæ dans un télescope est stimulant pour l’imagination, mais cela n’est rien face au sentiment d’appartenance, à l’impression de faire partie de quelque chose d’immense, de plus grand que nous, qui naît de l’observation du ciel à l’œil nu.

Nous sommes parfaitement adaptés à cet environnement céleste. Nous l’avons oublié parce que nous vivons dans un milieu trop lumineux ou devant des écrans hypnotisants, mais notre vision nocturne a des capacités extraordinaires. Même si elle ne perçoit pas les couleurs, elle est un million de fois plus sensible que la vision de jour et nous permet de nous déplacer sous les étoiles et de voir des détails insoupçonnés dans la Voie lactée si nous nous en donnons la peine en nous éloignant des lumières artificielles.

Partager le plaisir que j’éprouve à la contemplation de notre environnement au sens le plus large possible, de la Terre aux étoiles, est la motivation première qui m’a poussé à rédiger des milliers de pages, à décrire des centaines de rendez-vous entre les planètes et la Lune, et à courir les nuits pour photographier les paysages que je voulais vous montrer et vous inviter à découvrir au fil des mois.

Je vous souhaite sincèrement de nombreuses et très belles émotions astronomiques ! »

CALENDRIER ASTRONOMIQUE 2024

Pour la dixième édition, j’ai choisi des images réalisées par les télescopes spatiaux Hubble et James Webb, ainsi que par les talentueux astrophotographes Philippe Jacquot, Alexandre Croisier, Jean-François Gely et Adrien Mauduit pour illustrer les mois de mon calendrier astronomique. La nouvelle version de l'indispensable carte de la qualité du ciel nocturne en France réalisée par Frédéric Tapissier est également présentée dans cette édition.

Le grand format de ce calendrier (35 x 58 cm ouvert) trouvera naturellement sa place sur le mur de votre bureau ou de votre cuisine et, ainsi, vous ne raterez aucun rendez-vous astronomique important en 2024.

Le Calendrier astronomique 2024 sera en librairie le 5 octobre.
Vous pouvez le réserver chez votre libraire habituel ou le commander en ligne sur le site d’amds pour le recevoir à l’adresse de votre choix.
Il s’agit d’un cadeau de Noël très apprécié pour penser au ciel toute l’année alors n’hésitez pas à en commander plusieurs d’un coup pour l’offrir autour de vous !

BALADE AU CLAIR DE LUNE – CONFÉRENCE À MONTPELLIER

Si vous êtes dans la région, je vous invite à assister à ma conférence à Planet Ocean Montpellier le 12 octobre 2023 de 19 h 30 à 21 h. L’entrée est gratuite, mais vous devez réserver votre place en suivant ce lien. Cette année, venez faire une balade au clair de Lune avec mes films (time-lapse) et mes photographies. Ce sera l’occasion de revivre les plus beaux moments astronomiques de l’année passée et de préparer ceux des mois à venir. Mes deux nouveaux ouvrages seront disponibles et je pourrai les dédicacer si vous le souhaitez.

LES PLUS BEAUX RENDEZ-VOUS AVEC LE SOLEIL, LA LUNE ET LES PLANÈTES...



Depuis que j’ai créé le blog Autour du Ciel sur lemonde.fr (janvier 2014), je mets en ligne régulièrement un billet de présentation des principaux rendez-vous astronomiques visibles à l’œil nu ou avec du petit matériel.
Je vous invite à mettre la nouvelle adresse d'Autour du Ciel dans vos favoris et à le consulter régulièrement.

Imprimez en grand format mes nouvelles cartes du ciel visible le soir et à l'orée de l'aube

Des lueurs naturelles et artificielles envahissent ce paysage nocturne du littoral méditerranéen vu depuis le sommet du mont Aigoual (Parc national des Cévennes). Technique : boîtier Sony A7IIId avec un objectif Sony GM de 14 mm diaphragmé à 3,2 ; 24 secondes de pose (3 fois 8 secondes) à 3 200 ISO.
© Guillaume Cannat

Le 10 septembre dernier, je me trouvais à l’aube au sommet du mont Aigoual, dans les Cévennes, pour observer la comète Nishimura. En attendant le lever de cette longue virgule interplanétaire, j’ai profité de ce belvédère situé au sud de la plus grande Réserve internationale de ciel étoilé d’Europe pour admirer et photographier le ciel et les nombreuses lueurs qui l’habitent : aussi bien des lueurs artificielles engendrées par les activités humaines que des lueurs naturelles provenant de l’atmosphère de notre planète ou de bien plus loin dans l’espace. Je vous propose de faire une revue de ces lueurs en vous rappelant que pour voir plus que quelques étoiles, des planètes et la Lune, vous devez bien sûr vous éloigner des lieux saturés de lumières artificielles.

Merci d’aller lire la suite sur mon blog Autour du Ciel…