© Guillaume Cannat
L’arche de la Voie lactée hivernale, du Grand Chien à Céphée, protège l’éblouissant joyau vénusien et le cône d’argent de la lumière zodiacale. Panorama réalisé non loin du sommet de l’Aigoual, à 1 500 m d’altitude, le samedi 14 mars 2020 à la fin du crépuscule astronomique. Ce panorama couvre près de 180° du sud au nord-nord-ouest et il est composé de cinq champs verticaux photographiés avec un boîtier Sony A7s défiltré et un objectif Sigma ART de 20 mm diaphragmé à 3. Chaque champ est un assemblage de 9 poses de 10 secondes à 10 000 ISO réalisé avec le logiciel StarryLandscapeStacker, la mosaïque a été assemblée avec Autopano Giga, traitements et finitions avec Lightroom et Photoshop. Accumuler des poses courtes avec un grand angle permet d’éviter l’installation et l’utilisation d’une monture équatoriale motorisée, tout en obtenant un temps de pose total de 90 secondes qui met en valeur le ciel étoilé.
L'ARCHE GALACTIQUE ENVELOPPE VÉNUS ET LA LUMIÈRE ZODIACALE
Le samedi 14 mars, j’ai profité du dernier soir de beau temps avant le confinement pour passer la nuit au sommet du mont Aigoual (Cévennes). Après une longue période pluvieuse, le ciel nettoyé de ses poussières était d’une transparence époustouflante et il y a bien longtemps que je n’avais pas contemplé une voûte céleste aussi riche. J’ai réalisé une foultitude d’images ! J’avais trois boîtiers en action et je ne me suis pas interrompu du coucher du Soleil jusqu’au lever de la Lune un peu après 1 h du matin. L’un des boîtiers accumulait les images du coucher de Vénus au cœur de la lumière zodiacale que vous verrez à la fin de la vidéo dont je vous parle ci-dessous. Un autre faisait l’équivalent de très longues poses avec un téléobjectif sur la région du double amas de Persée et de la nébuleuse du Cœur pour révéler la virgule émeraude de la petite comète C/2017 T2 PanStarrs ; vous pourrez voir cette image en double page dans le prochain numéro d’Astrosurf Magazine. Enfin, avec le troisième boîtier, un Sony A7s défiltré, je réalisais de vastes panoramas à très haute sensibilité de l’arche galactique qui s’affaissait progressivement sur Vénus et le fuseau pâlissant de la lumière zodiacale. La Voie lactée hivernale était d’une intensité spectaculaire à l’œil nu et, sur les images, elle apparaît presqu’aussi dense que sa portion estivale. Le capteur défiltré permet en outre de révéler toutes les nébulosités que nos yeux ne peuvent pas voir, du Grand Chien à Céphée en passant par Orion et Persée. Depuis le début du confinement, j’ai installé le panorama qui ouvre cette lettre en fond d’écran et, régulièrement, je ferme les fenêtres des applications de mon ordinateur et je laisse mon regard parcourir les immensités étoilées pendant… le temps qu’il faut !
Cliquez sur l’image pour découvrir cette nouvelle vidéo. Éteignez les lumières, mettez la vidéo en plein écran à la meilleure résolution accessible, montez un peu le son et évadez-vous dans la nuit étoilée !
Si je ne peux pas vous promettre d’observer le ciel en votre compagnie dans les semaines qui viennent, je peux néanmoins vous offrir un moment de quiétude et de contemplation des étoiles. J’ai assemblé dans un court-métrage d’une quinzaine de minutes plusieurs dizaines de milliers d’images prises à toutes les saisons sous le ciel des Cévennes. Les séquences se succèdent au rythme de la rotation terrestre et du passage des mois : le coucher de la Voie lactée avec son reflet dans le lac des Pises, un hêtre automnal éclairé par la Lune, une pleine lune sur le Lingas enneigé, le crépuscule et l’aube au sommet du mont Aigoual, Vénus et la Lune qui tombent sur l’observatoire astronomique des Pises, un champignon lunaire poussant sur le causse Méjan, la Voie lactée balayée par les nuages au-dessus des gorges du Tarn, Jupiter et Saturne entourées par les étoiles du Scorpion et du Sagittaire, la beauté d’un ciel d’été, la Voie lactée, les avions et les étoiles filantes du mois d’août sur le causse Noir, le coucher de Vénus dans la lumière zodiacale sur le causse Méjan au mois de février dernier et sur l’Aigoual début mars (remarquez les dizaines de satellites Starlink et d’avions visibles sur ces deux vidéos récentes) et le lever d’un mince croissant lunaire déformé par l’atmosphère. La bande-son a été enregistrée dans une prairie sur le causse Méjan lors d’une belle nuit de printemps en 2018.
DES NOUVELLES DU GUIDE DU CIEL 2020-2021
Comme chaque année, la création du Guide du Ciel arrive à son terme et les fichiers devraient partir chez l’imprimeur le 15 avril. Malheureusement, comme bien d’autres secteurs, toute l’industrie du livre est actuellement pratiquement à l’arrêt : les imprimeries sont fermées, les librairies sont fermées (sauf certaines de celles qui vendent des livres en ligne), les diffuseurs et les distributeurs fonctionnent au ralenti. Je ne sais pas plus que vous quand l’activité pourra reprendre. Je peux vous assurer que je ferai tout mon possible pour que le Guide soit disponible au plus vite, mais il me semble honnête de signaler qu’il aura inévitablement du retard. Combien ? Je ne sais pas, mais je vous tiendrai au courant dès que je le pourrai…
Voici la couverture du prochain Guide du Ciel que vous pouvez réserver en cliquant dessus ou ici...
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