© Guillaume Cannat
La Pleine Lune partiellement éclipsée du 16 juillet dernier éclaire la vague cévenole qui déferle jusqu’à la côte méditerranéenne et ses lumières artificielles. L’éclat lunaire amoindri offre l’occasion à la Voie lactée de faire une brève apparition fantomatique. Technique : boîtier Sony A7s avec un objectif Nikon de 14 mm ouvert à 3,2 ; 48 poses de 2,5 secondes à 6 400 ISO sans entraînement, assemblage avec le logiciel Starry Landscape Stacker.

LA PLEINE LUNE ET LA VOIE LACTÉE

Le mardi 16 juillet, j’ai été observer et photographier l’éclipse partielle de Lune au sommet du mont Aigoual (parc national des Cévennes). Il me fallait le ciel le plus transparent possible pour parvenir à révéler la Voie lactée juste à côté de la Pleine Lune en partie éclipsée. Depuis la terrasse de l’observatoire météorologique, à près de 1 560 m d’altitude, la vue porte jusqu’à la côte méditerranéenne et sa guirlande de lumières artificielles ; juste au centre, derrière la protubérance sombre du pic Saint-Loup, les illuminations les plus intenses baignent la métropole montpelliéraine. Je n’étais pas seul là-haut puisque le renard de l’observatoire, qui m’a déjà tenu compagnie lors de longues nuits sous les étoiles, est venu à plusieurs reprises inspecter mon matériel sans rien trouver à chaparder. Des cirrus ont progressivement envahi le ciel, mais au maximum, alors que le diamètre lunaire était plongé à 65 % dans l’ombre de la Terre, la Voie lactée dominait fièrement le paysage. La longue pose photographique utilisée pour cette image donne un aspect solaire à la Lune, mais, à l’œil nu, son éclat était suffisamment affaibli par l’éclipse pour que la Voie lactée soit perceptible comme une rumeur lumineuse délicatement ouvragée, bornée à l’ouest par Jupiter et, à l’est, par Saturne (le point le plus brillant juste à droite de la Lune). Pour rendre compte du spectacle que j’admirais, j’ai choisi d’accumuler de nombreuses poses très courtes sans entraînement pour garder les astres ponctuels et de les additionner avec le logiciel Starry Landscape Stacker ce qui permet de conserver un premier plan net.

© Guillaume Cannat
Gros plan du globe lunaire en partie plongé dans l’ombre de la Terre réalisé avec un boîtier Sony A7s placé au foyer d’une lunette Takahashi de 106 mm de diamètre avec une longueur focale de 850 mm. Pose de 1,5 seconde avec un entraînement motorisé pour compenser la rotation de la Terre. La pose longue permet de révéler les couleurs de l’ombre terrestre, mais elle surexpose totalement le reste du disque lunaire ; quelques étoiles sont visibles dans le champ.

LE CIEL À L’ŒIL NU EN 2020

Le léger retard pour la publication de cette lettre s’explique par le bouclage de la maquette de la dix-huitième édition du Ciel à l’œil nu, qui est partie hier chez l’imprimeur. Dans quelques jours, je recevrai le « bon à tirer » et l’impression pourra commencer dès que je l’aurai validé. Les exemplaires seront livrés début septembre chez le distributeur (SODIS, groupe Gallimard) qui s’occupera alors de les envoyer aux librairies dans toutes la France ; la mise en vente est prévue pour l’équinoxe et vous pouvez déjà réserver votre exemplaire auprès de votre libraire et le précommander en ligne en suivant ce lien…

2020 sera une très belle année astronomique avec une multitude de phénomènes célestes superbes : des rapprochements planétaires exceptionnels – Jupiter et Saturne à 0,1 degré seulement ! –, un passage de Vénus dans les Pléiades, une occultation du croissant vénusien par le croissant lunaire et une opposition martienne qui promet d’être magnifique puisque la planète rouge cheminera à près de 50 degrés de hauteur. J’ai glissé de très nombreuses images inédites dans la maquette et j’espère que cette édition vous plaira autant que la précédente ; découvrez le sommaire un peu plus bas.

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LE GUIDE DU CIEL 2019-2020

Le Guide du Ciel est toujours disponible. Vous le trouverez ou vous pourrez le commander dans toutes les librairies. Vite, c’est une édition « collector » avec 32 pages gratuites en plus !

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