© Guillaume Cannat
Sur cette image prise à la fin du crépuscule en juillet, lors des Nuits du causse Noir dans la Réserve de ciel étoilé du parc national des Cévennes, l’éclat puissant de Jupiter est aisément identifiable à droite de la portion la plus large de la Voie lactée, juste à côté de la nébuleuse obscure de la Pipe ; Saturne se situe sur la gauche, à peu près à la même hauteur que Jupiter, mais elle est bien moins éclatante. Technique : mosaïque de quatre images prises avec un boîtier Sony A7s défiltré et un objectif Sigma ART de 20 mm diaphragmé à 2,8 ; le temps de pose total pour chaque image est de 50 secondes à 10 000 ISO sans entraînement, compositage et assemblage avec Starry Landscape Stacker et AutopanoGiga.

AMBIANCE ESTIVALE

Le ciel, rouge à l’occident, défait déjà ses bagages et s’installe pour la nuit, repoussant les nuages comme j’écarte les pierres et les pommes de pin avant de m’allonger pour dormir. Un vent léger agite souplement les branches qui me surplombent, contribuant à son échelle à ce grand ménage quotidien du bleu qu’il faut entreposer jusqu’à l’aube dans des jarres secrètes au-delà des marges. Échardes plantées dans la chair tendre du soir, les étoiles surgissent par grappes, d’abord là où l’air se fait plus sombre, puis au zénith, autour de Véga et de son attraction infinie. Nous tombons tous vers Véga. La Terre et le Soleil, tout le fourbi des planètes et des comètes, un maelstrom de gaz et de poussières passablement structuré, tout file vers un point inexistant balisé par Véga, l’apex. But inatteignable, boulevard du vide, absurde mesure de notre longévité illusoire. La tête appuyée sur mon manteau, les narines baignées par les effluves discrets des plantes qui m’environnent, je regarde passer deux hiboux et quelques pipistrelles, en ombres chinoises devant l’ultime luminescence du jour, qui gobent voracement les insectes imprudents. Sous le fourmillement stellaire qui s’affirme, mes paupières s’affaissent paisiblement.

© Guillaume Cannat
Un drôle d’objet était posé sous la Voie lactée lors des Nuits du causse Noir. Il s’appelle Stellina et c’est un instrument astronomique d’un nouveau genre que je vous présenterai dans une prochaine lettre...

LE CIEL À L’ŒIL NU EN 2020

La nouvelle édition du Ciel à l’œil nu arrive cette semaine chez son distributeur (SODIS, groupe Gallimard) qui s’occupera alors d'envoyer des milliers d'exemplaires aux librairies dans toutes la France ; la mise en vente est prévue pour le 19 septembre et je vous engage à réserver sans tarder votre ou vos exemplaires auprès de votre libraire ou à précommander en ligne en suivant ce lien…

2020 sera une très belle année astronomique avec une multitude de phénomènes célestes superbes : des rapprochements planétaires exceptionnels – Jupiter et Saturne à 0,1 degré seulement ! –, un passage de Vénus dans les Pléiades, une occultation du croissant vénusien par le croissant lunaire et une opposition martienne qui promet d’être magnifique puisque la planète rouge cheminera à près de 50 degrés de hauteur. J’ai glissé de très nombreuses images inédites dans la maquette et j’espère que cette édition vous plaira autant que la précédente ; découvrez le sommaire en cliquant sur l'image un peu plus bas.