© Guillaume Cannat
Technique : boîtier Nikon D700 défiltré, objectif Nikon de 85 mm diaphragmé à 3,2, entraînement motorisé par Astrotrac. Chacun des 24 champs de la mosaïque est posé 30 secondes à 3 200 ISO.
L’image qui ouvrait ma précédente lettre était un gros plan sur la région de la Croix du Sud et du Sac à charbon et il s’agissait d’une portion de la mosaïque du ciel équatorial que je vous présente ce mois-ci.
Prise à l’aube du dernier jour de mon safari animalier et astronomique au Kenya avec Tony Crocetta en janvier dernier, cette grande mosaïque montre les planètes Vénus et Jupiter à gauche, enveloppées par la lueur de la lumière zodiacale qui pointait vers le zénith. Il y a une petite étoile filante à côté de Vénus et on reconnaît le point orangé de l’étoile Antarès du Scorpion à droite des planètes.
Le cœur de la Voie lactée apparaît au ras de l’horizon à gauche puis celle-ci grimpe vers le Centaure, le Sac à charbon, la Croix du Sud et la nébuleuse de la Carène. Les voiles nuageux qui envahissaient le ciel progressivement ce matin-là floutent légèrement les étoiles et diffusent l’éclat des plus brillantes, ce qui permet de mieux distinguer leur couleur.
Comme je le précisais le mois dernier, les couleurs sont pratiquement imperceptibles en vision nocturne, à part l’orange très vif d’Antarès, mais l’utilisation d’un boîtier photographique défiltré (pour en savoir plus sur le défiltrage des boîtiers photographiques) les révèle en seulement quelques secondes de pose.
Il vous manque la bande son avec les cris des hyènes et le ramdam des hippopotames, mais l’ambiance visuelle de cette fin de nuit dans la savane est bien là et je vous offre le sonnet équatorial que j’ai rédigé quelques heures après :
Étrange lueur zodiacale d’avant l’aube,
L’étrave terrestre fend le ciel d’ébène.
Immobile sur le sol gras de la savane,
Je touche l’âme d’un monde superbe.
À l’est, Vénus la chatoyante éblouit la nuit,
Une Voie lactée épaisse enlace l’horizon,
Et s’élance sans bruit vers le Sac à charbon,
Bousculant au passage l’éclat d’Alpha Centauri.
L’obscurité m’étreint et me baigne,
De bruits mystérieux et de fureurs souterraines,
L’air mouillé porte mille désirs inassouvis.
Le Scorpion déploie son ombrelle bleue,
Soulignant sans effort le déhanché majestueux,
Du mémorable « Tree of Yesterday ».
© Guillaume Cannat
Voilà pratiquement le même champ pris avec un second boîtier (Sony A7s défiltré) et un objectif Sigma Art de 20 mm diaphragmé à 2,4 : addition de 4 poses de 30 secondes à 3 200 ISO sans entraînement. À petite échelle, une telle image peut sembler comparable à la mosaïque, mais j’aime le piqué et la possibilité qu’offre la mosaïque de pouvoir zoomer pour détailler les innombrables objets célestes qui apparaissent.
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