La lettre du Guide du Ciel - Brève

N° 08 | 24 octobre 2007
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Guillaume Cannat

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DERNIÈRES NOUVELLES DES ÉTOILES...


24 octobre
| La comète 17P Holmes s'efface peu à peu du ciel hivernal
(révision 27/01 - 18 h 15 m, heure française - 17 h 15 m TU)



A l’œil nu, 17P Holmes ressemble à présent à une petite tache diffuse qui ne scintille pas. Elle se situe dans la constellation de Persée, non loin de Mirfak (magnitude 1,8). La constellation de Persée est visible actuellement au-dessus de l’horizon nord-est, deux heures après le coucher du Soleil. Elle est ensuite observable tout au long de la nuit ; à l'aube, retrouvez-la, loin au-dessus de l'horizon ouest.

 

 

 



La comète 17P Holmes le 25 octobre à 4 h 10 m TU.
© Arkansas Sky Observatories

 

 

 


Mise en évidence de jets autour du noyau de 17P Holmes.
©David Vernet et Serge Roata

 



(27/01, 18 h 15 m, heure française) : Personnellement, je ne parviens plus à repérer 17P Holmes à l'œil nu dans le ciel périurbain qui est le mien. Dans les bons sites, surplombés d'un ciel bien noir, certains observateurs de confiance disent parvenir encore à la détecter en vision décalée. Elle est, en revanche, toujours observable aux jumelles (même dans mon ciel plutôt moyen). Je la trouve plus lumineuse que la galaxie d'Andromède, elle doit donc encore avoir une magnitude légèrement inférieure à 4, ce qui est exceptionnel plus de trois mois après son sursaut historique.
(6/01, 18 h 15 m, heure française) : La comète 17P Holmes reste un objet facile à observer dans un instrument, toujours dans la constellation de Persée, qui passe pratiquement au zénith en cours de nuit. Son éclat est compris entre les magnitudes 3 et 4 (encore estimée à 3,5 le 05/01 dans un excellent site de montagne par Seiichi Yoshida-Japon) et son étendue est estimée à près de cinq à sept celle de la Pleine Lune (80 minutes d'arc de diamètre) ! Dans un ciel noir, loin des lumières des villes, vous pouvez encore la repérer aisément sans aucun instrument. En 1892-93, lors de sa découverte, cette comète a connu un second sursaut d'éclat quelque 75 jours après le premier ; les mêmes causes produisant (souvent) les mêmes effets, peut-être que Holmes va de nouveau sursauter ces jours-ci...
(19/12, 21 h 15 m, heure française) : Pas facile de voir la comète avec cette Lune envahissante ! Quelques belles et glaciales nuits m'ont cependant permis de la surveiller et de suivre son affadissement. Quelle est la part de cette affadissement liée à la montée de l’éclat lunaire et quelle est la part liée à une réelle diminution de l’éclat de 17P Holmes, nous le saurons dans quelques jours lorsque notre lampadaire nocturne libérera la voûte céleste ! Toujours aussi belle aux jumelles 7 x 42, 17P Holmes est vraiment délicate à repérer à l’œil nu. Tout dépend de la teneur en humidité de l’atmosphère ; plus elle en est riche, plus les lueurs sélènes et la pollution lumineuse sont diffusées et moins il est aisé de distinguer la comète. Mes plus belles observations à l’œil nu ont été faites juste avant l’aube ces derniers jours, lorsque l’humidité nocturne s’était déposée sous forme de givre et qu’un air sec et glacé m’enveloppait. La tache de 17P Holmes était alors parfaitement évidente sans instrument à une quinzaine de degrés au-dessus de l’horizon nord-ouest. Seiichi Yoshida a mis en ligne sur son site plusieurs graphiques instructifs. L’un représente l’évolution de l’éclat de 17P Holmes depuis son sursaut et il nous confirme que cet astre devrait rester un bon sujet d’observation durant les semaines qui viennent – possiblement jusqu’à la fin du mois de février – avec les moyens des astronomes amateurs. L’autre, représente l’évolution du diamètre apparent de la chevelure de 17P Holmes et montre bien que celle-ci s’est étendue de façon parfaitement linéaire. Nous arrivons à la fin du deuxième mois depuis le sursaut de cette comète… En 1893, le second sursaut s’est produit 75 jours après le premier… En sera-t-il de même cette fois-ci ?
(10/12, 9 h 15 m, heure française) : La comète 17P Holmes reste un objet magnifique à observer. Son éclat est toujours voisin de la magnitude 3 - 3,4 pour Seiichi Yoshida le 7/12 - et son étendue est impressionnante - 54 minutes d'arc le 7/12 pour Seiichi Yoshida ; elle dépasse largement les dimensions apparentes de la Pleine Lune ; voir ce montage montrant les deux astres à la même échelle (Dennis di Cicco/S&T). Dans un ciel noir, loin des lumières des villes, vous pouvez encore la repérer aisément dans Persée sans aucun instrument. Certains de ces derniers matins, elle était même encore très facile à distinguer dans un ciel péri-urbain. Si vous avez la chance de vivre sous un ciel préservé de la pollution lumineuse, 17P Holmes sera visible à l'oeil nu durant une bonne dizaine de jours avant que l'éclat de la Lune croissante ne vienne par trop éclaircir la nuit. Pour la fin 2007 et le début de l'année 2008, il semble évident que cet astre restera plusieurs semaines à la portée des instruments d'amateurs, même si son extension régulière dilue progressivement son éclat apparent. Et puis, rappelez-vous qu'en 1892-93, lors de sa découverte, cette comète a connu un second sursaut d'éclat quelque 75 jours après le premier ; les mêmes causes produisant (souvent) les mêmes effets, peut-être que Holmes va de nouveau sursauter...
(05/12, 21 h 35 m, heure française) : Que la comète 17P Holmes est encore belle dans un ciel sans Lune un peu éloigné des pollutions lumineuses ! Son éclat reste très voisin de la troisième magnitude et, le plus spectaculaire, est son diamètre apparent. Même sans instrument, sa chevelure est manifestement plus vaste que la Pleine Lune ; dans des jumelles, elle est vraiment magnifique !
(28/11, 9 h 05 m, heure française) : Une magnifique image en couleur de Michael Jaeger sur laquelle 17P Holmes donne une impression de puissance exceptionnelle, comme la proue d'un vaste navire fendant les flots piqués de reflets stellaires dans l'océan de la nuit.
(28/11, 8 h 15 m, heure française) : Voilà, notre satellite naturel s'éloigne de la position apparente de 17P Holmes et il est de nouveau possible de l'observer dans un ciel sans Lune pendant quelques heures en début de nuit. Il faut être sincère, dans un ciel urbain ou péri-urbain, repérer cette comète à l'œil nu devient vraiment délicat, surtout s'il reste un peu trop d'humidité dans l'atmosphère de votre site d'observation. Heureusement que Mirfak peut servir de point d'ancrage pour le regard et qu'il est alors possible de détecter la petite diffusion de Holmes juste à côté en vision décalée. Toujours aucun problème, en revanche, avec des jumelles. Dans un ciel bien noir, cet astre est encore absolument évident sans instrument, plus d'un mois après sa soudaine apparition. Selon les observateurs, la magnitude de 17P Holmes est à présent estimée entre 2,9 et 3,5 ; son étendue varie, elle, entre 40 et 60 minutes d'arc, soit près de quatre fois la surface de la Pleine Lune pour les plus optimistes, avec une région centrale plus lumineuse d'une vingtaine de minutes d'arc de diamètre. Il y a donc encore de très belles heures d'observation et de photographie à consacrer à cette belle vagabonde...
(22/11, 8 h 15 m, heure française) : Voici les dernières estimations d'éclat et de dimensions de 17P Holmes communiquées par Seiichi Yoshida (Japon) et Juan José Gonzalez Suarez (Espagne) : magnitude 3,1 pour un diamètre apparent de 40 minutes d'arc environ (1,3 fois la Pleine Lune !) avec une élongation sensible de la chevelure. Une très belle série d'images obtenues par David Kodawa avec une lunette de 125 mm et un boîtier 6 x 9 ; si vous avez des lunettes pour voir en 3D (rouge à gauche et vert ou bleu à droite), vous pouvez cliquer sur ce lien, l'effet de relief est saisissant !
(20/11, 8 h 05 m, heure française) : Il devient chaque jour plus délicat de repérer 17P Holmes à l'œil nu dans un ciel urbain ou péri-urbain, néanmoins, sa proximité avec Mirfak, qu'elle frôle depuis une paire de jours, permet de la situer aisément. Dans un ciel noir, en montagne ou dans une région encore préservée de la pollution lumineuse, cette comète reste cependant somptueuse et on ne peut plus facile à distinguer sans instrument. Vendredi soir, je suis allé l'observer en Cévennes, à plus de 1 300 m d'altitude et, malgré l'éclat d'un beau croissant lunaire, 17P Holmes brillait magnifiquement dans Persée. Sa dimension apparente est plus petite que celle du double-amas voisin, mais son éclat est bien supérieur. Voici une des nombreuses images que j'ai obtenues lors de cette belle soirée d'observation ; le trait, au-dessus de la comète, est le sursaut d'éclat d'un satellite de type Iridium.
(14/11, 21 h 55 m, heure française) : Les jours passent et l'expansion de la chevelure de 17P Holmes se poursuit et les images magnifiques sont légions ; je vous renvoie vers la galerie de SpaceWeather pour en admirer à profusion. Les recherches dans les archives sont également fructueuses et les précédents passages de cette comète sont auscultés dans l'espoir de trouver des éléments qui permettraient de mieux comprendre l'évolution de cet astre exceptionnel. Tout le monde attend et espère un deuxième sursaut, mais rien ne permet d'affirmer qu'il se produira. J'ai déjà évoqué le double sursaut de novembre 1892-janvier 1893, mais Gary Kronk - spécialiste de l'histoire des comètes - nous rappelle fort à propos que des sursauts d'éclat de moindre importance se sont produits lors des passages de 17P Holmes au périhélie en 1899 et en 1906 et puis, plus rien ! L'explication pourrait venir, d'après lui, de la transformation de l'orbite de la comète par un passage dans la sphère d'influence gravitationnelle de Jupiter en décembre 1908. Cela aurait eu pour conséquence d'augmenter la distance du Soleil lors des passages au périhélie suivants : de 2,12 unités astronomiques (1 UA est la distance moyenne de la Terre au Soleil, soit un peu moins de 150 millions de kilomètres) à 2,34 UA. 17P Holmes ne fut retrouvée qu'en 1964 lors d'un passage durant lequel elle resta très peu brillante, puis, en avril 1968, elle s'approcha de nouveau de Jupiter avec pour conséquence, cette fois-ci, une diminution de la distance au périhélie, qui est retombée à 2,16 UA. Aucun sursaut n'a été observé lors des passages de 1972 à 2000. Un autre passage jovien s'est produit en janvier 2004 qui a ramené le périhélie à 2,05 UA et, lors du passage suivant au périhélie, c'est-à-dire actuellement, un sursaut a été observé. Gary Kronk remarque donc que, depuis 1892, un ou plusieurs sursauts, plus ou moins importants, se sont produits à chaque fois que le périhélie se situait à moins de 2,14 UA du Soleil. L'étude de son orbite future montre que 17P Holmes devrait passer au périhélie à moins de 2,14 UA jusqu'en 2051, l'avenir nous dira donc ce qu'il faut penser de son hypothèse, mais si nous pouvions observer un tel spectacle tous les 7 ans, cela serait sympathique !
(12/11, 11 h 55 m, heure française) : Je ne résiste pas au plaisir de vous indiquer cette superbe image (bon, les couleurs sont un peu trop contrastées à mon goût, mais c'est tout de même joli !). Et, puis, là aussi pour le plaisir, j'aime énormément les images d'ambiance de 17P Holmes dans le ciel crépusculaire que propose Vincent Jacques.
(12/11, 11 h 50 m, heure française) : De retour après une paire de jours hors ligne, voici un petit point des dernières informations sur 17P Holmes. Tout d'abord, une belle image (en bas de page) réalisée le 9/11 par Bernard Bayle (France) montrant la tranformation de la queue. toutes les informations techniques sont dans ses messages sur Astroforum. Il se confirme par ailleurs que l'éclat de la comète décroît, même si sa magnitude reste inférieure à 3. Si elle se comporte comme lors de son sursaut de 1892 – elle était alors restée visible à l'œil nu pendant près de trois semaines –, 17P Holmes devrait être observable sans instrument pendant encore une semaine environ dans un ciel bien noir. Après, la montée en puissance de l'éclat lunaire rendra sa détection de plus en plus délicate. Aux instruments et, surtout, photographiquement, la comète a encore de belles heures devant elle ! A propos de photos, voilà une série d'images réalisées en 1892 (!) par E. Barnard au Lick Observatory (USA) : sur la première, exposée 3 heures le 10 novembre 1892, 17P Holmes se situe à côté de la galaxie d'Andromède et sa chevelure mesure 19 minutes d'arc de diamètre ; la deuxième est un agrandissement de la première, qui permet de mieux distinguer une queue dont l'aspect n'est pas sans rappeler celui de l'image de Bernard Bayle ; la troisième date du 21 novembre 1892 (pose de 1 h 15 m) ; la quatrième date du 8 décembre 1892 (pose de 1 h 15 m), la chevelure mesure 25 minutes d'arc.
(12/11, 11 h 40 m, heure française) : Toujours aussi belle et imposante dans un instrument, la chevelure de 17P Holmes semble à présent dépourvue de toute coloration. Le jaune paille de ses débuts et les nuances verdâtres ont laissé la place à une teinte uniformément blanchâtre.
(12/11, 11 h 35 m, heure française) : Seiichi Yoshida (Kanagawa, Japon) situe la magnitude de la comète entre 2,6 et 2,7 pour un diamètre apparent de l'enveloppe interne d'une trentaine de minutes d'arc. Quant à François Kugel (France), il nous propose une nouvelle mise à jour très complète de sa page consacrée à 17P Holmes.
(9/11, 12 h 55 m, heure française) : Plusieurs images obtenues la nuit dernière révèlent une séparation entre la chevelure de 17P Holmes et les "tentacules" de gaz et de poussières qui s'en éloignent : notamment celle-ci et cette autre.
(8/11, 22 h, heure française) : les observations en altitude (1 700 m) dans un ciel très noir, à l'œil nu et avec des jumelles 25 x 100, de Juan Jose Gonzalez Suarez (Leon, Espagne) sont légèrement différentes de celles de Seiishi Yoshida. Il estime la magnitude de 17P Holmes à 2,4 pour un diamètre apparent de l'enveloppe interne de 25 minutes d'arc à l'œil nu et de 3,0 pour un diamètre de 21 minutes d'arc pour l'enveloppe interne et de 55 minutes d'arc pour l'enveloppe externe avec les jumelles 25 x 100. Aux jumelles, trois extensions sont perceptibles sur un peu moins de 2 degrés de longueur ; elles sont bien visibles sur cette image prise le 6 novembre. Le noyau aurait à présent une magnitude supérieure à 12. Tout cela prouve qu'il est particulièrement délicat de mesurer précisément la magnitude d'une comète très étendue comme 17P Holmes l'est actuellement. La situation va encore se compliquer dans les prochains jours lorsqu'elle passera au ras de Mirfak, l'étoile principale de la constellation de Persée, qui est de magnitude 1,8. Pour la plupart des observateurs, il est pratiquement certains que la proximité apparente de Mirfak va fausser les estimations de magnitudes, les poussant à la hausse. Il faut également tenir compte de l'humidité présente dans l'atmosphère du site d'observation et, naturellement, de la qualité du fond de ciel et donc de l'intensité de la pollution lumineuse. A côté de Montpellier (France), l'atmosphère était chargée d'humidité ces derniers jours et 17P Holmes était très délicate à distinguer à l'œil nu ; et puis, un bon coup de vent a séché l'atmosphère et, ce soir, la comète est de nouveau visible comme le nez au milieu de la figure !
(8/11, 18 h 35 m, heure française) : Seiichi Yoshida (Kanagawa, Japon) situe la magnitude de la comète entre 2,5 et 2,9 pour un diamètre apparent de l'enveloppe interne de 24 minutes d'arc.
(8/11, 10 h, heure française) : Des images faites cette nuit par Christian Buil dans un environnement pollué par la lumière, ce qui démontre une fois encore, s'il le fallait, le caractère exceptionnel de cet astre, révèlent trois queues ténues.
(8/11, 9 h 55 m, heure française) : N'oubliez pas de visiter régulièrement la galerie de photographies de la comète du site SpaceWeather. Parmi les dernières, celle-ci permet de se rendre compte que 17P Holmes est, actuellement, l'astre le plus imposant du système solaire !
(8/11, 9 h 50 m, heure française) : Le télescope spatial Hubble a réalisé 6 images de 17P Holmes, le 29/10 entre 12 h 20 m et 13 h 03 m TU, le 31/10 entre 15 h 26 m et 16 h 09 m TU, et le 4/11 entre 8 h 55 m et 9 h 38 m TU. Ces images devraient être disponibles très prochainement sur le site du HST.
(8/11, 9 h 45 m, heure française) : Dans le sud de la France, ce matin (5 h 53 m TU), un très beau passage de la Station spatiale internationale a frôlé 17P Holmes. Vous pouvez revivre cet instant en admirant l'image d'un passage identique photographié le 6/11 au Nouveau-Mexique (USA) par Becky Ramotowski avec, en prime, la navette spatiale. Pour celles et ceux que ce type de rendez-vous spatialo-célestes attire, ISS frôlera de nouveau 17P Holmes samedi matin en Europe entre 5 h 06 m et 5 h 08 m TU (ajoutez un heure pour la France métropolitaine). Elle sera dans l'ombre de la Terre lors de sa plus grande proximité apparente avec la comète et recevra les premiers rayons du Soleil à seulement quelques degrés de là. Voir apparaître ce point, sans doute aussi brillant que Vénus, au beau milieu du ciel noir sera sans aucun doute très spectaculaire ! Pour en savoir plus sur ce passage et connaître les horaires exacts du RDV pour votre lieu d'observation, allez consulter le site Heavens-Above.
(7/11, 13 h 25 m, heure française) : L'observation radio de la comète 17P Holmes depuis le 28 octobre confirme qu'il s'est bien produit une fragmentation du noyau. C'est bien ce qu'affirment depuis déjà plusieurs jours François Colas et Jean Lecacheux (observatoire du pic du Midi, France).
(7/11, 13 h 15 m, heure française) :
Hier soir, dans de bonnes conditions d’observation péri-urbaines (10 km de Montpellier, France), 17P Holmes était encore très belle à l’œil nu, même si je pense que son éclat global a un peu baissé (magnitude 2,8 environ j'estime). Dans une lunette de 80 mm avec un grossissement de 32 fois, la chevelure de cette comète occupe pratiquement tout le champ : un plaisir ! Ce matin, dans un ciel bleuté par l'aube et traversé par l'éclat éblouissant de la navette spatiale, puis, quelques minutes plus tard, par celui, non moins étincelant, de la Station spatiale internationale, 17P Holmes était encore bien visible à l’œil nu de l'autre côté de la voûte. Voici quelques liens vers des images ou des dessins : celles-ci montrent bien l’évolution des jets de poussières - ces poussières ont vraisemblablement été éjectées au tout début du sursaut de façon isotrope mais avec de petites vitesses. Ensuite, les forces "non gravitationnelles" (le dégazage de la glace qui forme avec la poussiere la matière cométaire) opposées a la direction du Soleil ont "aligné" ces traînées de poussières, explique François Colas (observatoire du pic du Midi, France) ; ces dessins ont été réalisés l'œil à l'oculaire d'une lunette de 175 mm ; sur ces images magnifiques, les filaments tentaculaires qui s'échappent de la chevelure sont magnifiques et me rappellent certaines portions des Dentelles du Cygne ; enfin, ce petit film montre l'évolution des "tentacules" sur une période de huit heures.
(6/11, 10 h 20 m, heure française) : Une très belle image à grand champ réalisée par David A. Kodama avec une seule pose de 30 minutes sur pellicule Kodak Ektachrome E200 (lunette de 125 mm).
(6/11, 10 h 10 m, heure française) : Le week-end et la Nouvelle Lune approchent et il est temps de songer à une escapade sous un ciel bien noir pour profiter de cette comète exceptionnelle. Son diamètre apparent va poursuivre son accroissement dans les jours qui viennent, mais, inéluctablement, son éclat global va diminuer (sauf si elle se fragmente à nouveau... on peut toujours rêver !) et, dès la mi-novembre, la montée en puissance de l'éclat lunaire va éclairer le fond de ciel et amoindrir la beauté du spectacle. Vous devez donc impérativement en profiter dans les jours qui viennent et je peux vous assurer que, si cette vagabonde vous impressionne dans un ciel péri-urbain, elle vous époustouflera dans un ciel de moyenne ou haute montagne dépourvu de pollution lumineuse...
(6/11, 9 h 50 m, heure française) : Voici quelques images de 17P Holmes, qui commence à ressembler à une "vraie" comète ! Celle-ci est de François Kugel et elle permet de suivre les extensions de la chevelure vers le sud-ouest sur près de 2 degrés ; elle a été obtenue au foyer d'un télescope de 500 mm de diamètre. Celles-ci sont de Christian Villadrich et elles ont été réalisées avec une lunette de 106 mm de diamètre. En couleur, cela donne cela comme le dévoile cette image de Eder Ivan avec une lunette de 130 mm de diamètre ou bien ceci (Paolo Candy et Zen Baker ; télescope de 200 mm). Et puis, n'oubliez pas d'aller consulter régulièrement les nouvelles images sur le site de SpaceWeather.
(4/11, 17 h 45 m, heure française) : Me voilà de retour après quelques jours sous des ciels plus noirs où j'ai pu réaliser de belles observations de cette comète remarquable. Bien qu’il soit très délicat d’estimer la magnitude d’un astre aussi étendu que ne l’est 17P Holmes actuellement, je pense que sa magnitude ne faiblit pas et demeure donc voisine de 2,5, voire un peu plus. Son diamètre apparent est vraiment hors du commun puisque l’enveloppe externe doit à présent dépasser le diamètre apparent de la Pleine Lune ! L’enveloppe interne de cet « oignon cométaire » mesure une quinzaine de minutes d’arc, soit près de la moitié de notre satellite naturel. Avec les instruments dont je disposais, je n’ai observé aucune trace d’une quelconque queue ionique, mais les images et les animations réalisées par François Colas, Boris Gaillard et Martine Castets avec le télescope de 60 cm de diamètre de l’observatoire du pic du Midi ne permettent plus de douter de l’existence de cette queue ionique, je devrais plutôt écrire de ces queues ioniques parce que plus d’une dizaine de « filaments » semblent quitter le halo de 17P Holmes.
(31/10, 16 h, heure française) : Voilà une belle série d'images qui plaident en faveur de l'hypothèse de la fragmentation du noyau de 17P Holmes. Sur celles qui se trouvent en bas de cette page, le traitement met en évidence la séparation progressive entre le noyau et une zone active qui doit envelopper un ou plusieurs fragments.
(31/10, 4 h, heure française) : Eric Jamison (USA) relatait cette nuit sur comets-ml ses observations visuelles de 17P Holmes avec une lunette apochromatique TMB de 175 mm de diamètre (joli joujou !). D'après lui, dans un ciel bien noir et avec la qualité optique de son instrument, il parvient à détecter des stries très peu contrastées au sud-est de l'enveloppe externe du halo.
(30/10, 16 h 30 m, heure française) : Enfin une image sur laquelle apparaît en périphérie de l'enveloppe externe du halo l'amorce d'une queue ionique bleutée – l'image se situe en bas de sa page – (Eddie Guscott, Corringham, Royaume-Uni). Cela confirme l'annonce de la détection d'une telle queue faite quelques heures auparavant par des astronomes de l'observatoire du mont Mégantic (Québec). L'astrophotographe anglais Pete Lawrence (Sussex, Royaume-Uni) a également mis en évidence cette timide queue de gaz sur cette image.
(30/10, 13 h 30 m, heure française) : Selon Bob King (Duluth, Minnesota, USA), le diamètre apparent de l'enveloppe externe mesure à présent 20 minutes d'arc ; quant à l'enveloppe interne, elle mesure 8 minutes d'arc. Il a observé avec différents instruments dans un ciel bien noir et sans pollution lumineuse et n'est pas parvenu à distinguer de queue. La magnitude globale serait voisine de 2,6. La région centrale du halo étant encore d'une coloration jaune pâle, alors que la périphérie jette une lueur légèrement verdâtre.
(30/10, 11 h 30 m, heure française) : Voici un petit bilan publié par l'institut national des sciences de l'univers des observations professionnelles menées depuis le 24 /10 :
À l'observatoire du pic du Midi (Observatoire Midi-Pyrénées), des images prises au télescope de 1 m dès le soir du 24 montrent l'évolution et le développement de la chevelure. La condensation centrale ne montre pas encore de signe de fragmentation du noyau.
Au radiotélescope de Nançay (Observatoire de Paris, INSU/CNRS), les raies du radical OH à 18 cm ont été observées le soir même de l'annonce du sursaut. Le radical OH est un produit de la photo-destruction de la molécule d'eau qui permet d'estimer la quantité d'eau s'échappant de la comète.
Au radiotélescope de 30 m (Pico Veleta, Espagne) de l'IRAM (INSU/CNRS, MPG, IGN), les premières observations faites le 26 octobre ont révélé les raies intenses du radical CS et des molécules de monoxyde de carbone (CO), de méthanol (CH3OH) et de cyanure d'hydrogène (HCN), provenant de la sublimation des glaces cométaires. Les quantités de gaz observées étaient alors supérieures à celles que produisait la comète géante Hale-Bopp à la fin 1996, alors qu'elle était à la même distance du Soleil. Elles ont ensuite décru rapidement de jour en jour
L'interféromètre de l'IRAM au Plateau de Bure a obtenu des images de la comète à 3 mm de longueur d'onde avec une résolution angulaire de 6 secondes d'arc, soit 7 000 km projeté sur la comète. Une raie de la molécule HCN, un traceur de la molécule d'eau, ainsi que l'émission thermique des poussières de taille millimétrique, ont été observées. Ces images sont complémentaires de celles obtenues dans le domaine visible, sensibles aux poussières micrométriques et aux radicaux. Elles nous permettront de mieux comprendre les relations entres les différentes composantes libérées par la fragmentation de la comète.
(30/10, 11 h 20 m, heure française) : François Colas (observatoire du pic du Midi, France), souligne sur comets-ml que, si l'enveloppe externe du halo semble s'étendre de façon régulière, l'enveloppe interne semble, elle, accélérer. Son hypothèse est qu'il y aurait eu beaucoup de petits fragments de glace et de poussières éjectés du noyau le 24/10 et que l'activité de dégazage de ces fragments serait à l'origine de la formation et de l'entretien de l'enveloppe interne du halo de 17P Holmes.
(30/10, 9 h 15 m, heure française) : Je viens de compléter la carte voisine, mais est-il encore nécessaire d'utiliser une carte ? Pour voir 17P Holmes, il suffit de sortir de chez vous deux heures après le coucher du Soleil et de vous tenir debout face à l'horizon nord-est. Devant vous, une quinzaine de degrès au-dessus de l'horizontale, soit la hauteur de votre poing fermé avec le pouce en l'air, en tendant le bras devant vous comme si vous faisiez du stop vers le sommet du ciel, vous verrez l'étoile Capella de la constellation du Cocher, c'est la plus brillante de toute cette portion de la voûte céleste. Inclinez alors un peu la tête en arrière et vous verrez les étoiles de la constellation de Persée. La comète 17P Holmes se situe juste sur la gauche de Mirfak et son apparence permet de la distinguer aisément car elle est "floue" et elle ne scintille pas. Il vaut mieux éviter, bien sûr, de se tenir sous un lampadaire pour mener à bien cette recherche, cependant, nombre d'observateurs témoignent de leur facilité à voir cette boule cotonneuse dans des ciels urbains particulièrement pollués. En penchant un peu plus la tête en arrière, vous verrez, au-dessus de Persée, le W de la constellation de Cassiopée. Après son élévation au nord-est à la fin du crépuscule, la constellation de Persée et 17P Holmes demeurent visibles durant toute la nuit ; elles passent juste en dessous du zénith et vous les retrouverez loin au-dessus de l'horizon ouest en fin de nuit...
(30/10, 8 h 20 m, heure française) : Bon, si vraiment vous ne l'avez toujours pas observée (encore un mauvais coup de la météo !), rassurez-vous, 17P Holmes devrait nous accompagner dans les ciels d'automne durant plusieurs semaines. Au rythme actuel de son expansion, son halo devrait dépasser le diamètre apparent de la Pleine Lune dans moins d'une semaine et il pourrait atteindre 1 à 2 degrés de diamètre dans deux semaines. Cette expansion s'accompagnera naturellement d'une baisse de luminosité, mais la Lune sera de moins en moins gênante (Nouvelle Lune le 9 novembre) et, dans un ciel bien noir et une atmosphère limpide, le spectacle devrait être assez fameux à l'œil nu et dans n'importe quel instrument...
(30/10, 8 h, heure française) : Même si elle s'est un peu déplacée par rapport à sa position du 24 octobre, la comète 17P Holmes est toujours dans la constellation de Persée et elle est toujours aussi facile à repérer, même en pleine ville, même avec une très forte pollution lumineuse, même avec la Lune gibbeuse décroissante dans le ciel et même entre les nuages ; vous n'avez donc aucune excuse si vous ne l'avez pas encore observée ;-) ! Regardez ! Même la fille et la belle-fille de Laurent Laveder (Bretagne, France) peuvent vous la montrer du doigt...
(30/10, 8 h, heure française) : Le halo de 17P Holmes n'en finit pas d'enfler comme cette belle animation (Eric Allen, Québec) permet de le constater aisément en le comparant à la planète Jupiter.<
(29/10, 10 h, heure française) : Des mesures effectuées à partir des images obtenues par François Colas et Jean Lecacheux avec le télescope de 1 m de l'observatoire du pic du Midi (France), entre le 24 et le 27 octobre, montrent que la vitesse de l'enveloppe externe du halo de la comète est de 575 m/s, alors que la petite structure visible à côté du noyau se déplace à 77 m/s.
(29/10, 6 h, heure française) : Un beau dessin de la comète réalisé par Akkana Peck à l'oculaire d'un Dobson de 200 mm de diamètre avec un grossissement de 50 fois.
(29/10, 4 h, heure française) : Seiichi Yoshida et John Bortle estiment que la magnitude de 17P Holmes reste comprise entre 2,4 et 2,6. Dans un ciel noir, enfin débarrassé de l'éclat lunaire en début de nuit, l'enveloppe extérieure atteint 14 minutes d'arc de diamètre apparent – près de la moitié du diamètre apparent de la Pleine Lune !
(28/10) : Un montage montrant le diamètre apparent de la comète et de la Lune dans les mêmes conditions de prise de vue, obtenue par Dave Eagle (Angleterre).
(28/10, 6 h, heure française) : Les conditions d'observation étant meilleures ce matin à Montpellier (France), j'ai pu me livrer à quelques observations. Je confirme que l'aspect visuel de 17P Holmes n'est plus du tout stellaire ; elle ressemble à présent à une petite tache cotonneuse qui ne scintille pas, alors que Mirfak, juste à côté d'elle, scintillait légèrement ce matin. Aux jumelles, il me semble que la coloration du halo est moins jaune, plus orange, qu'hier, mais peut-être que la qualité du fond de ciel modifie ma perception par rapport à hier matin.
(28/10, 2 h 15 m, heure française) : John Bortle signale que l'enveloppe principale mesure à présent plus de sept minutes d'arc de diamètre apparent et que sa périphérie est toujours aussi nette, l'impression de coquille en expansion restant pleinement valable. Le noyau lui-même est un tout petit point de magnitude 10,1 visible au télescope. Il y a une petite structure d'environ 1,8 minute d'arc de diamètre apparent bien visible, légèrement décalée par rapport au centre géométrique du halo.
(27/10, 21 h 35 m, heure française) : Rien ne permet encore de trancher dans le débat sur l'origine de ce brusque sursaut d'éclat de 17P Holmes. Une fissure sur un côté du noyau ou l'impact d'un projectile – certains ont évoqué l'hypothèse d'une collision avec un petit astéroïde – aurait engendré une asymétrie dans l'enveloppe de matériaux en expansion, or, rien de tel n'est apparu jusqu'à présent, le halo restant joliment circulaire. Une fragmentation du noyau n'est toujours pas visible. Reste l'hypothèse d'un "tremblement de comète" massif qui aurait provoqué un important réarrangement interne accompagné d'une importante émission de poussières. Les mesures effectuées sur 17P Holmes permettent d’estimer que son noyau est relativement petit, quelque trois à quatre kilomètres de plus grande dimension sans doute. Les observations passées de noyaux cométaires démontrent qu’ils sont souvent des assemblages de blocs de glaces et de poussières très faiblement liés par la gravitation. Le relâchement de tensions internes accumulées lors du passage au plus près du Soleil pourraient engendrer des sortes de tremblements de comètes. De plus, la configuration interne de 17P Holmes pourrait être favorable à de tels épisodes puisque nous savons qu’elle a déjà connu d’importantes et soudaines émissions de matériaux lors de son passage de 1892. Seuls une profusion d’observations dans les jours et les semaines qui viennent permettront peut-être de trancher !
(27/10, 19 h 50 m, heure française) : Le halo qui entoure le noyau mesure à présent au moins six minutes d'arc de diamètre apparent.
(27/10, 9 h 40 m, heure française) : Si, comme semblent le prouver les observations et les spectres, le halo est essentiellement constitué de poussières, son éclat devrait se maintenir dans les prochains jours, car les grosses poussières réfléchissent idéalement l'éclat du Soleil alors que le gaz se dilue rapidement sous l'action du vent solaire. D'autre part, la position de 17P Holmes par rapport à la Terre et au Soleil ne favorise pas l'observation d'une éventuelle queue de gaz. Cette comète passera en effet prochainement à l'opposition – alignement Soleil-Terre-comète à la fin du mois de novembre – et cette queue, si elle existe, se développera pratiquement dans la direction de notre ligne de vision ce qui ne facilitera pas son observation ; seule la hauteur de 17P Holmes au-dessus du plan de l'écliptique nous permet de la voir légèrement de biais.
(27/10, 9 h, heure française) : Un joli petit montage de l'expansion du halo à partir des images obtenues par François Colas et Jean Lecacheux au pic du Midi.
(27/10, 9 h, heure française) : Une image obtenue cette nuit par François Kugel et Claudine Rinner avec un télescope de 500 mm de diamètre à f/3 (Banon, France).
(27/10, 8 h 45 m, heure française)
: Après 3 jours de pluie, il fait de nouveau beau du côté de Montpellier (France) et j'ai enfin pu observer ce bel exemple de la variété du bestiaire cosmique. Malgré une Pleine Lune imposante à quelques dizaines de degrés, 17P Holmes est parfaitement visible à l'œil nu. Pour moi, son petit point n'a plus tout à fait l'apparence d'une étoile ponctuelle ; je pense que l'expansion de son halo permet à présent de distinguer une légère diffusion. Cela est manifeste avec des jumelles (7 x 42), tout comme la coloration jaune de l'objet.
(26/10, 20 h 15 m, heure française) : D'après Jean Lecacheux (observatoire du pic du Midi, France), si le noyau de la comète s'est réellement fragmenté cela devrait se voir clairement sur les images à bonne résolution à partir de samedi ou dimanche. Jean Lecacheux penche plutôt pour une explosion sans fragmentation du noyau ; le halo que nous pouvons observer étant constitué d'une grande quantité de poussières s'éloignant et formant une coquille en expansion rapide et régulière. Pour lui, l'absence de formation d'une queue de plasma démontre que très peu de glace se serait sublimée. Il pense donc : " qu'une explosion de nature indéterminée à l'intérieur de la comète a soufflé un grand pan de terrain peu actif situé au-dessus, sans doute en y creusant un cratère. Cette matière peu active, c'est certainement de la croûte isolante, et sans doute un peu de glace cométaire située au-dessous, mais pas beaucoup. " Mais tout cela reste à démontrer. D'autant plus que, François Colas, autre astronome travaillant avec Jean Lecacheux au télescope de 1 m du pic du Midi, pense lui qu'il y aurait eu une fragmentation du noyau [pour une raison restant à déterminer] et que un ou plusieurs fragments s'éloigneraient du noyau à plus de 40 m/s vers le SSO. Comme il le dit : " l'enquête progresse... "
(26/10, 8 h 45 m, heure française) : Des images réalisées par François Colas et Jean Lecacheux avec le télescope de 1 m de l'observatoire du pic du Midi (France), ne révèlent pas de fragmentation du noyau pour le moment.
(26/10, 6 h 40 m, heure française) : Une image réalisée par Rolando Ligustri (Italie) semble montrer une élongation de la région centrale du halo, comme si une fragmentation du noyau était en cours. Cela reste à confirmer dans les heures qui viennent par d'autres observations... (28/10 : en fait, il semble qu'il s'agissait d'une étoile devant laquelle passait la comète).
(26/10, 5 h 20 m, heure française) : L'éclat de 17P Holmes se stabilise autour de la magnitude 2,5. Le halo diffus qui entoure le noyau semble, en revanche, évoluer rapidement. Plusieurs observateurs (Bob King, John Bortle) notent une extension rapide de son diamètre apparent dont la partie la plus brillante atteint pratiquement 3 minutes d'arc, soit 1/10e du diamètre de la Pleine Lune. John Bortle signale que, dans un instrument, ce halo révèle une seconde enveloppe de 5,8 minutes d'arc de diamètre environ. Enfin, un très fort grossissement (250 x) permet de distinguer une région centrale extrêmement brillante, émettant, en visuel, une coloration jaune paille intense.
(25/10, 21 h 25 m, heure française) : David Vernet et Serge Roata parviennent à mettre en évidence les jets de vapeur d'eau et de poussières qui s'échappent du noyau de 17P Holmes sur une photographie obtenue ce matin (4 h TU) avec un télescope de 350 mm de diamètre à f/10, installé sur le plateau de Caussols (sud-est de la France).
(25/10, 16 h 15 m, heure française) : Seiichi Yoshida (Kanagawa, Japon) vient de mettre en ligne sur son site la nouvelle courbe d'évolution de la luminosité de la comète. Le sursaut est impressionnant et, ce qui est intéressant, c'est que d'après cette courbe, 17P Holmes pourrait rester visible à l'œil nu jusqu'au début du mois de janvier 2008 !
(25/10, 13 h 30 m, heure française) : Tom Polakis (Tempe, Arizona, USA), observateur émérite des objets du ciel profond, estime que la magnitude de 17P Holmes est à présent de 2,5 ou de 2,4.
(25/10, 7 h, heure française) : Une paire de belles images réalisées le 24 au soir par Laurent Laveder en Bretagne.
(25/10, 3 h, heure française) : Bob King (Duluth, Minnesota, USA) décrit la comète à l'œil nu comme un gros point de coloration jaunâtre et de magnitude 2,6. Dans un télescope de 250 mm de diamètre avec un grossissement de 76 fois, un halo de 45 secondes d'arc – c'est-à-dire le diamètre apparent de la planète Jupiter – entoure le noyau qui montre une apparence pratiquement ponctuelle. Ce halo est très légèrement étiré dans l'axe Nord-Sud.
(24/10, 19 h 30 m, heure française) : Seiichi Yoshida (Japon) annonce que 17P Holmes est à présent de magnitude 2,8.!
(24/10, 17 h 30 m, heure française) : Seiichi Yoshida (Japon) annonce que 17P Holmes est à présent de magnitude 3 et qu'elle pourrait atteindre la magnitude 2 dans les heures qui viennent !

Texte initial
Décidément, l’activité cométaire n’est pas de tout repos actuellement. Après C/2007 F1 (LONEOS) la semaine dernière, c’est au tour de 17P Holmes de franchir la barre de la magnitude 6 et, donc, de devenir visible à l’œil nu.

17P Holmes est une comète périodique, qui revient tous les 6,9 ans virer autour de la bouée solaire. C’est ce qu’elle a fait au mois de mai dernier et, depuis, elle s’éloigne de l’astre du jour tout en se rapprochant de la Terre. Dans quelques jours, au début du mois de novembre, elle sera au plus près de nous à 1,62 unité astronomique, soit près de 240 millions de kilomètres !

Si vous regardez le site de l’Union astronomique internationale vous constaterez que la magnitude annoncée pour cette comète est de 16,8, elle devrait donc être près de 15 000 fois moins brillante que la plus faible étoile perceptible à l’œil nu dans un ciel d’un noir parfait !

Or, et c’est l’une des grandes joies que peuvent nous réserver les comètes, un énorme sursaut est en cours et son éclat est 650 000 fois plus fort que prévu ! Dans la nuit du 23 au 24/10, des observateurs – dont le français François Kugel – l’ont signalé à la magnitude 7 et, quelques heures plus tard, elle était visible à l’œil nu avec une magnitude visuelle estimée à 4.

Il est probable que le noyau de cette comète s'est brusquement fissuré, fragmenté ou que la matière qui le compose a subi un réarrangement gravitationnel à la suite de fortes tensions internes accumulées lors du passage au périhélie, ce qui s'est accompagné d'une énorme émission de vapeur d'eau et de poussières que le Soleil illumine.

En milieu d’après-midi, ce mercredi 24 octobre, Seiichi Yoshida – observateur japonais de renommée mondiale – signalait à 15 h 40 m (heure française) que 17P Holmes était visible à l’œil nu en pleine ville à Yokohama avec une magnitude qu’il estimait à 3,5.

Manifestement, nous assistons à un sursaut exceptionnel, et vous devez absolument tenter de la voir ce soir si les conditions météorologiques vous le permettent. L’éclat de la Lune pratiquement pleine sera un peu gênant, mais il ne vous empêchera certainement pas de la distinguer si le ciel est dégagé.

Ne vous attendez pas à voir une longue chevelure. A l’œil nu, 17P Holmes ressemble à une étoile et il faut un télescope pour distinguer une petite diffusion autour de son noyau.

Elle se situe dans la constellation de Persée, juste à côté de Lambda Persei, une étoile de quatrième magnitude (voir le schéma ci-contre). La constellation de Persée est visible actuellement au-dessus de l’horizon nord-est, deux heures après le coucher du Soleil. Elle est ensuite observable tout au long de la nuit ; à l'aube, retrouvez-la, loin au-dessus de l'horizon ouest.

Au cours de la nuit du 27 au 28, la Lune gibbeuse décroissante occultera une partie des étoiles de l'amas des Pléiades et elle sera alors à quelque 25° au sud de 17P Holmes.

Un peu d’histoire
17P Holmes a été découverte par Edwin Holmes le 6 novembre 1892 à Londres, alors qu’il observait la région de la galaxie d’Andromède (Messier 31) avec un télescope de 320 mm de diamètre. Les astronomes se sont aperçus par la suite que cette comète connaissait un sursaut d’éclat lors de sa découverte.

Il est intéressant de noter que, en 1893, près de 75 jours après sa découverte et alors que son éclat était en pleine décrue, 17P Holmes a connu un second sursaut qui a de nouveau augmenté considérablement sa magnitude pendant quelques jours.

En novembre 1892, le premier sursaut avait probablement atteint la magnitude 4 durant plusieurs jours. L’éclat de 17P Holmes avait ensuite baissé lentement et elle était restée visible à l’œil nu pendant près de trois semaines.

En 1892, le sursaut de 17P Holmes s'était produit 145 jours après son passage au périhélie – le point le plus proche du Soleil sur son orbite elliptique – ; le sursaut que nous pouvons admirer actuellement intervient 172 jours après le périhélie, ce sont donc des conditions très comparables.

Si le sursaut actuel se maintient entre la 2e et la 4e magnitude, 17P Holmes pourrait donc être encore très bien visible dans une semaine, lorsque la Pleine Lune aura quitté cette portion de la voûte céleste !

 

Pour aller plus loin (sites anglophones) :

Pour en savoir plus sur l'histoire de cette comète, consultez le site de Gary Kronk.

La page de l'Union astronomique internationale sur 17P Holmes.

La liste comets-ml qui rassemble les observateurs/découvreurs de comètes du monde entier.

L'incontournable site cométaire de Seiichi Yoshida.

 

Consultez de nouveau cette page pour d'autres informations dans les heures et les jours qui viennent en fonction de l'évolution de ce bijou cométaire…

 

       


Infos

Sources :
UAI, Karl Antier, François Kugel, Gary Kronk, John Bortle

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© Guillaume Cannat | Octobre 2007