Le lundi 6 décembre 2021, malgré des passages nuageux et une pollution lumineuse assez forte à seulement 20 km au nord de Montpellier, la comète Leonard était bien visible aux jumelles avant l’aube. Son petit fuseau brille ici sur la gauche de l’étoile Arcturus du Bouvier, loin au-dessus des falaises de l’Hortus. Technique : boîtier Sony A7III avec un objectif Sony GM de 85 mm diaphragmé à 2 ; 40 secondes de pose (16 fois 2,5 s sans entraînement) à 2 000 ISO.
© Guillaume Cannat

EN SOUVENIR DE LA COMÈTE LEONARD

Découverte en janvier 2021, un an avant son passage au périhélie et suffisamment à l’avance pour que je puisse l’annoncer dans l’édition 2021-2022 du Guide du Ciel, la comète Leonard a rempli son contrat même si les conditions météorologiques du mois de décembre ont rendu son observation particulièrement délicate en France métropolitaine.

Elle enchante à présent les photographes du ciel austral et les images en gros plan des fines structures de sa chevelure et de sa longue queue de gaz et de poussière sont d’une beauté irréelle ; je vous invite à consulter régulièrement la galerie d’images du site Spaceweather.com pour suivre son évolution.

Jouant avec une couverture nuageuse souvent frustrante, j’ai observé et photographié Leonard à plusieurs reprises entre le 6 et le 21 décembre, d’abord à l’aube puis au crépuscule, et je vous propose quelques images en souvenir de cette traque d’une quinzaine de jours.

Après une semaine de mauvais temps et une montée décevante à l’Aigoual la veille, je saisis une nouvelle fois la comète Leonard à l’aube le dimanche 12 décembre alors qu’elle s’élève au-dessus de la cathédrale de Maguelone en passant d’une strate nuageuse à la suivante. Technique : boîtier Sony A7III avec un objectif Nikon de 180 mm diaphragmé à 2 ; 10 secondes de pose (5 fois 2 s sans entraînement) à 1 000 ISO.
© Guillaume Cannat

Le petit fuseau cotonneux de la comète Leonard brille dans les nuages au-dessus du village de Montferrier-sur-Lez (Hérault) sur cette image prise le mercredi 15 décembre à peine une heure après le coucher du Soleil ; elle n’était visible ni à l’œil nu, ni aux jumelles. Technique : boîtier Sony A7III avec un objectif Sony GM de 135 mm diaphragmé à 1,8 ; 10 secondes de pose (10 fois 1 s sans entraînement) à 400 ISO.
© Guillaume Cannat

Enfin une soirée avec un ciel parfaitement dégagé le jeudi 16 décembre 2021 ! J’en profite pour grimper sur le mont Aigoual pour améliorer la pureté de l’atmosphère au ras de l’horizon. Un peu plus d’une heure après le coucher du Soleil, l’horizon est déjà éclairé par la Lune gibbeuse croissante ; la comète Leonard est bien visible aux jumelles dans le ciel encore lumineux, mais pas du tout à l’œil nu. Je réalise une série d’images pour faire un petit time-lapse que vous pouvez voir sur ma chaîne YouTube. Sur celle-ci, le fuseau de Leonard luit au-dessus des pistes de ski de la station de Prat-Peyrot. Technique : boîtier Sony A7III avec un objectif Sony GM de 135 mm diaphragmé à 2,5 ; 60 secondes de pose (30 fois 2 s sans entraînement) à 400 ISO.
© Guillaume Cannat

Vendredi 17 décembre : la météo est toujours excellente même si la transparence est un peu moins bonne que la veille et que des rafales de vent font trembler mes boîtiers. De nouveau sur le mont Aigoual, je m’installe au pied de la tour crénelée du Météosite pour m’abriter et la comète Leonard apparaît dans mes jumelles une heure après le départ du Soleil. Il faut dire que la présence de Vénus à un champ au-dessus facilite le repérage de cette infime touffe de vapeur poussiéreuse. J’enchaîne les images pour saisir le moment le plus favorable lorsque la clarté crépusculaire diminue, augmentant le contraste de la comète sur le fond du ciel, et que l’éclairage lunaire révèle généreusement le paysage. Technique : boîtier Sony A7III avec un objectif Nikon de 180 mm diaphragmé à 2,8 ; 250 secondes de pose (100 fois 2,5 s sans entraînement) à 640 ISO.
© Guillaume Cannat

Vous pouvez comparer la dimension apparente de la comète Leonard et de la comète NEOWISE (lettre 164) que j'avais photographiée le 11 juillet 2020 avec exactement le même matériel et les mêmes paramètres...

Le même soir, vendredi 17 décembre, une fois la comète couchée, je charge mon sac photo sur mes épaules et, un gros trépied photographique dans une main et ma lunette dans l’autre, je grimpe jusqu’au sommet pour dégager l’horizon au mieux. La Lune pratiquement pleine éclaire le paysage et les vallées cévenoles se bousculent jusqu’à la coulée de brouillard de la vallée du Rhône nimbée de pollution lumineuse et dominée par les sommets enneigés de la Vanoise. Technique : boîtier Sony A7III au foyer d’une lunette Takahashi de 106 mm de diamètre et 530 mm de focale ; mosaïque de 4 images verticales, chaque image est posée 5 secondes à 3 200 ISO.
© Guillaume Cannat

Le mauvais temps revient en force et je dois attendre le mardi 21 décembre pour tenter de saisir la comète Leonard une dernière fois avant l’arrivée d’une grosse perturbation et sa glissade inéluctable vers le ciel austral. Le littoral méditerranéen est plongé dans la brume marine alors je remonte au sommet de l’Aigoual pour tenter de m’extraire de la ouate. Peu après le coucher du Soleil, alors que les nuages s’embrasent, je fais le portrait du Canigou qui apparaît au loin, au-delà du Lingas enneigé, à près de 220 km de moi. Technique : boîtier Sony A7III au foyer d’une lunette Takahashi de 106 mm de diamètre et 530 mm de focale ; 1/200e à 100 ISO.
© Guillaume Cannat

C’est une course contre la montre entre la baisse d’éclat des lueurs crépusculaires et la montée du brouillard qui envahit les vallées et vient lécher les dernières pentes de l’Aigoual. Il m’est impossible de repérer la comète aux jumelles, alors je pointe à la boussole l’endroit où je sais qu’elle doit se situer, je glisse le village de l’Espérou noyé dans le brouillard en bas du champ et j’attends le passage du fuseau de Leonard entre deux bandes nuageuses pour enchaîner les images. Technique : boîtier Sony A7III avec un objectif Nikon de 180 mm diaphragmé à 2,8 ; 32 secondes de pose (16 fois 2 s sans entraînement) à 640 ISO.
© Guillaume Cannat

LE GUIDE DU CIEL 2022-2023

Voici la couverture du prochain Guide du Ciel dont la rédaction avance bien et que vous pouvez déjà réserver en cliquant dessus...

LE CIEL À L’ŒIL NU EN 2022

La vingtième édition est toujours disponible !

Vous pouvez la commander en ligne ou dans votre librairie habituelle.

CALENDRIER ASTRONOMIQUE 2022

La huitième année de mon grand calendrier – 35 x 58 cm ouvert – est également disponible, mais si vous avez du mal à la trouver en librairie, vous pouvez la commander en ligne. Les astrophotographes Philippe Jacquot et Adrien Mauduit participent à cette édition.

Le Calendrier astronomique propose douze images imprimées en très grand format avec les informations nécessaires pour ne manquer aucun rendez-vous céleste : à suspendre dans votre cuisine, votre bureau ou votre coupole !

À la fin d’une longue et glaciale nuit d’hiver, alors que les couleurs de l’aube s’emparent du ciel, le cœur de la Voie lactée s’extirpe de la pollution lumineuse engendrée par les villes de la côte méditerranéenne. Installé au sommet du mont Aigoual, je contemple à mes pieds les vallées très sombres de la bordure sud de la Réserve internationale de ciel étoilé du parc national des Cévennes. S’étendant sur près de 3 600 km2 ce territoire protégé des excès de l’éclairage artificiel constitue un refuge pour la faune, la flore et les amoureux de la nature et du ciel étoilé. Orbitant à 400 km d’altitude, la Station spatiale internationale trace un sillon lumineux dans le ciel alors que les poses photographiques s’enchaînent.
© Guillaume Cannat

TIRAGES D’ART

Gad Edery, fondateur de la Galerie GADCOLLECTION installée rue du Pont Louis-Philippe dans le Marais (Paris), m’a contacté ce printemps pour préparer une exposition de mes photographies de paysages célestes. Plus de quinze images sont déjà visibles sur le site de la galerie pour (re)découvrir mon travail nocturne !