Ma toute première mosaïque de la comète NEOWISE se hissant au-dessus du lac des Pises (parc national des Cévennes) le 5 juillet 2020. Assemblage d’une quarantaine d’images prises entre 4 h 33 et 4 h 35 (2 h 33 et 2 h 35 TU) avec un boîtier Sony A7III placé au foyer d’une lunette Takahashi 106 ED de 530 mm de focale. Seulement dix secondes de poses à 800 ISO, mais avec la Pleine Lune de l’autre côté du ciel le paysage est éclairé comme en plein jour.
© Guillaume Cannat
ENCORE NEOWISE !
J’ai diffusé ma première image de la comète NEOWISE sur mes comptes Twitter, Facebook et Instagram le dimanche 5 juillet, quelques heures à peine après l’avoir photographiée dans les Cévennes. Moins de deux jours après le passage de cette comète au plus près du Soleil et compte-tenu de l’évolution de son éclat, j’étais convaincu de pouvoir la repérer au ras de l’horizon nord-est à son lever une heure et demie avant l’arrivée du Soleil. Le ciel était déjà très clair en cette période solsticiale et la Pleine Lune illuminait généreusement le paysage, mais mon excitation a atteint des sommets lorsque ce petit fuseau de gaz et de poussières parfaitement visible à l’œil nu et aux jumelles s’est hissé au-dessus du lac des Pises.
Je l’ai mitraillé avec mes appareils photographiques, balayant le ciel autour de droite à gauche et de haut en bas et accumulant des centaines d’images comme j’allais le faire chaque jour de beau temps jusqu’au 19 juillet. Depuis, j’explore régulièrement cette mine d’images et j’en extrais des pépites comme cette mosaïque d’une quarantaine d’images prises le 5 juillet 2020 avec une lunette de 530 mm de focale. Le champ est plus large et, surtout, moins déformé que sur l’assemblage rapide que j’ai posté sur les réseaux sociaux ce matin-là. J’ai également corrigé la luminosité globale pour révéler correctement l’avant-plan éclairé par la Pleine Lune et ce premier portrait de NEOWISE ressemble ainsi exactement à ce que je pouvais admirer aux jumelles : un moment inoubliable !
L’image suivante a été prise le 18 juillet au soir lors de la troisième édition des Nuits du causse Noir (Réserve internationale de ciel étoilé du parc national des Cévennes) et elle montre à quel point NEOWISE s’était transformée en moins d’une demi-lunaison pour devenir la plus belle comète visible à l’œil nu dans l’hémisphère Nord depuis Hale-Bopp au printemps 1997. L’image n’est pas recadrée et elle a été réalisée avec un boîtier Sony A7III et un objectif Zeiss de 55 mm diaphragmé à 2,2 (20 poses de 4 secondes à 800 ISO, sans entraînement, assemblées avec Starry Landscape Stacker). Le petit fuseau d’à peine un demi-degré du 5 juillet s’était métamorphosé en un double panache aussi grand que ma main bras tendu, avec le splendide éventail blanc de la queue de poussières aisément visible à l’œil nu dans le ciel encore crépusculaire et le très long – plus de 30°, mais il sort du champ ! – fuseau bleuté d’une queue ionique bien révélée photographiquement. Le noyau de la comète passait ce soir-là juste à côté de l'étoile Talitha de la Grande Ourse.
Pour vous donner une idée de l’évolution de la dimension apparente de la comète NEOWISE entre le 5 et le 18 juillet 2020, il suffit de préciser que le petit fuseau visible sur l’image qui ouvre cette lettre mesure 0,8° soit moins que la distance de 1,1° entre l’étoile Talitha, qui brille au ras du noyau de la comète sur l’image du 18 juillet, et sa voisine Kappa…
© Guillaume Cannat
UN BILAN TEMPORAIRE…
Je ne vous cache pas que, comme pour une multitude d’autres secteurs économiques, l’année est rude pour les éditeurs et notamment pour les petits éditeurs comme amds qui publie mes ouvrages. Avec une arrivée en librairie décalée de plusieurs mois, les ventes du Guide du Ciel 2020-2021 ne ressemblent guère à ce qu’elles étaient les années précédentes et il est impératif que mes ouvrages de l’automne, Le Ciel à l’œil nu en 2021 et le Calendrier astronomique 2021, trouvent un large lectorat pour que cette aventure éditoriale puisse continuer dans de bonnes conditions.
En clair, j’ai besoin de vous et de votre enthousiasme pour assurer une plus large audience que d’habitude à ces ouvrages : commandez-les à votre libraire ou en ligne, faites-les découvrir à vos proches et offrez-les avant et pour les fêtes !
La nouvelle édition du Ciel à l’œil nu – la dix-neuvième ! –, présente plusieurs dizaines de rendez-vous entre les planètes et la Lune visibles de janvier à décembre 2021 et elle est illustrée d’images de paysages célestes réalisées par Jean-François Graffand, Adrien Mauduit, Maxime Oudoux et moi-même. Elle me permet en outre de partager avec vous douze nouveaux textes rédigés au fil des mois lors de mes randonnées sous le ciel étoilé. Ah oui ! il y a aussi plus d’une douzaine de nouveaux encadrés pratiques et encyclopédiques pour vous aider à observer et à photographier le ciel tout au long de l’année !
Si vous ne connaissez pas encore mon Calendrier astronomique, découvrez-le et profitez toute l’année de son très grand format – 35 x 58 cm ouvert – pour garder un œil sur le ciel et les phénomènes célestes à venir. J’ai proposé à plusieurs des meilleurs astrophotographes français de paysages nocturnes de participer à cette édition et c’est l’occasion pour vous de découvrir le superbe travail de Philippe Jacquot, de Jean-François Graffand, d’Adrien Mauduit et de Maxime Oudoux. J’ai également intégré la remarquable carte de la pollution lumineuse réalisée par Frédéric Tapissier, qui vous permettra de choisir vos prochains sites d’observation, sur laquelle j’ai tracé les limites des trois Réserves internationales de ciel étoilé que compte à présent la France.
Vous êtes près de 8 000 à lire cette lettre chaque mois depuis des années et j’ai vraiment besoin de votre soutien. Demandez mes livres dans votre librairie habituelle ou commandez-les directement sur le site d’amds pour les recevoir chez vous ou pour les faire parvenir à vos proches !
VESPERA
Cyril Dupuy et ses collègues de la start-up vaonis, dont les locaux sont à moins de 4 km de chez moi à vol de chouette, lancent une campagne de financement participatif pour VESPERA, leur nouvel instrument astronomique entièrement automatique. Je connais Cyril depuis de nombreuses années et nous avons souvent partagé notre passion de l’observation et de la photographie du ciel sous les étoiles ou autour d’une table. Deux ans après le lancement réussi de Stellina, VESPERA est un nouvel instrument plus petit qui va bénéficier de toutes les innovations développées par l’équipe de vaonis pour un coût bien plus attractif.
Je vous invite à aller découvrir dès maintenant cet instrument sur le site de la campagne ; le site est en anglais et il est facile à comprendre, mais vous pouvez télécharger ici un fichier PDF qui reprend les principaux textes en français.
Je précise que Cyril est un ami et que je n’ai aucun intéressement financier dans son entreprise, mais que je connais le sérieux avec lequel il crée et développe ses instruments, lesquels, il est bon de le préciser, sont assemblés près de Montpellier par APF34, une entreprise qui a pour mission l’insertion professionnelle et durable de personnes en situation de handicap.
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