La lettre du Guide du Ciel

N° 76 | 11 juin 2013

De nombreux passages de la Station spatiale internationale (ISS) sont observables en soirée, en France métropolitaine, jusqu'au 22 juin. Il faut ensuite attendre jusqu'à la mi-juillet avant de retrouver ISS en fin de nuit.

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© NASA

De nombreux passages de la Station spatiale internationale (ISS) sont observables en soirée, en France métropolitaine, jusqu'au 22 juin. Il faut ensuite attendre jusqu'à la mi-juillet avant de retrouver ISS en fin de nuit.

L'éclat de l'ISS est suffisamment puissant lors des meilleurs passages pour qu'elle soit visible dans un ciel bleu avant même le coucher du Soleil ou peu après son lever ; le site Heavens-Above annonce également ce genre de passages.

L'embryon de la future station spatiale chinoise, Tiangong 1, n'est pas visible en plein jour, mais vous pouvez la voir passer dans un ciel crépusculaire sans instrument. Elle survole la France à l'aube à partir de début juillet.

Pour savoir précisément où et quand observer les survols de l'ISS ou de la station chinoise, consultez le site Heavens-above. En vous inscrivant (c’est gratuit), vous pouvez mémoriser des points d'observation différents et obtenir rapidement des cartes et des horaires de passage très précis.

Heavens-Above
Aide en ligne pour vous inscrire sur le site Heavens-Above

Du 12 au 24 juin | Sur la route du crépuscule

Du mercredi 12 au lundi 24 juin, Mercure et Vénus se croisent dans les lueurs crépusculaires.

Leur arrivée à l’intersection de leurs trajectoires n’est malheureusement pas simultanée et l’écart apparent le plus petit se produit le 19 et le 20 lorsqu’elles sont à un peu moins de 2 degrés l’une de l’autre, soit tout de même 4 fois le diamètre apparent d’une Pleine Lune.

Durant toute la période, l’éclat de Mercure décroît, ce qui rend son repérage à l’œil nu de plus en plus délicat au fil des jours, surtout si vous ne bénéficiez pas de bonnes conditions atmosphériques. Dans ce cas, munissez-vous de jumelles pour détecter cette petite planète avant d’essayer de la distinguer à l’œil nu.

Vénus ne connaît pas ce genre de problème avec son éclat qui est toujours exceptionnel, même s’il flirte actuellement avec son minimum car cette planète est très éloignée de la Terre. En outre, sa hauteur sur l’horizon ouest-nord-ouest progresse lentement et elle brille dans un ciel de plus en plus sombre.

Avec le récent départ de Jupiter et celui de Mercure à venir sous peu, Vénus va rester seule pour égayer le ciel crépusculaire jusqu’au passage de Saturne à la fin de l’été.

18 et 19 juin | Spica et Saturne dans l’éclat lunaire

Le mardi 18 et le mercredi 19 juin, au crépuscule, une Lune bien gibbeuse a rendez-vous avec Spica de la Vierge, puis avec Saturne.

Comme le mois dernier, cette double rencontre se produit à plus de 25 degrés au-dessus de l’horizon sud-ouest et elle est donc facile à suivre dans la plupart des sites urbains ou encaissés.

Mardi soir, débutez votre observation une petite heure après la disparition du disque solaire pour profiter de la proximité apparente remarquable entre l’ovale lunaire et l’éclat iridescent de Spica, qui domine le pôle Nord de Séléné de moins de 0,5 degré ; c’est à voir dans un instrument si vous le pouvez ! Cette étoile est suffisamment brillante pour être visible à l’œil nu contre la Lune dans un ciel encore relativement clair.

Mercredi 19, notre satellite fait un bond de 14 degrés vers l’est et se retrouve à quelque 5 degrés sous Saturne. Cette planète est revenue dans la Vierge pour quelques semaines et, aux jumelles, vous pouvez admirer le couple apparent serré qu’elle forme avec l’étoile Kappa Virginis. Rappelez-vous qu’un grossissement d’une trentaine de fois est un minimum pour parvenir à distinguer ses merveilleux anneaux.

23 juin | Du rififi à la syzygie !

Dimanche 23 juin 2013, à l’aube et au crépuscule, ne ratez pas le coucher et le lever de la plus grosse Pleine Lune de l’année. Profitez-en pour admirer les changements de couleur de la face de notre satellite lorsqu’elle tutoie l’horizon.

Le dimanche 23 juin, à 1 heure de l’après-midi, la Lune passe au périgée, c’est-à-dire au plus près de la Terre, à 357 000 kilomètres seulement, ce qui est la plus petite distance nous séparant de notre satellite en 2013.

Par chance, la Pleine Lune – appelée aussi la syzygie – se produit une demi-heure après, et nous pouvons donc admirer la plus grosse Pleine Lune de l’année. Le balancier céleste semblant parfaitement équilibré en ce jour, Séléné se couche dimanche matin à l’ouest-sud-ouest exactement au moment où le Soleil se lève, et elle se lève à l’est-sud-est dimanche soir pendant que le disque solaire glisse sous l’horizon.

Vous avez ainsi deux chances de réunir les bonnes conditions d’observation pour admirer cette magnifique Pleine Lune des fraises.

La plus grosse Pleine Lune de l’année n’a aucun effet particulier, sinon celui de faire parler d’elle et de stimuler les foules d’observateurs ! Celle-ci ayant le bon goût de se produire à une période généralement favorable sur un plan météorologique, je vous souhaite de très belles observations. Pensez à vous munir de jumelles ou d’une petite lunette pour admirer d’éventuelles colorations et déformations du globe lunaire lorsqu’il frôle l’horizon.

3 et 4 juillet | Deux petits croissants pour les Pléiades

Si l’on considère que c’est la disparition des dinosaures, il y a 60 à 63 millions d’années, quelle qu’en soit la cause, qui a permis à l’évolution de donner sa chance à nos très lointains ancêtres, alors on peut dire que les étoiles des Pléiades sont un peu nos jumelles !

Les astronomes estiment en effet qu’elles auraient entre 50 et 100 millions d’années. Elles sont donc très jeunes à l’échelle des temps galactiques, pratiquement aussi jeunes que l’espèce humaine à l’échelle de l’histoire terrestre.

Depuis qu’il existe des êtres humains capables d’observer le ciel, le petit paquet stellaire que l’on nomme à présent les Pléiades répond présent. Sa concentration et son éclat sont tels que cet amas a tenu une place à part dans toutes les civilisations. Bornes de calendriers agricoles ou religieux, héroïnes de nombreux mythes et légendes, divinisées, les Pléiades se lèvent juste avant l’aube au début de l’été.

Cherchez-les au-dessus de l’horizon est-nord-est vers 4 h à votre montre. Le mercredi 3 et le jeudi 4 juillet, deux petits croissants baignés de lumière cendrée se meuvent sur leur droite, facilitant leur repérage si vous aviez encore besoin de les identifier.

6 juillet | Un clin d’œil martien ?

Parviendrez-vous à surprendre l’éclat de la planète rouge dans les lueurs de l’aube, ce samedi 6 juillet ?

Une heure avant le lever du Soleil, alors qu’il se situera encore à près de 9 degrés sous l’horizon est-nord-est, Mars sera à un peu moins de 4 degrés de hauteur. Ce n’est pas très haut et, sa magnitude ne dépassant pas 1,5 actuellement, son repérage serait fort hasardeux sans la présence d’un mince croissant lunaire à quelque 6 degrés sur sa droite.

Âgé d’une cinquantaine d’heures, l’arc lunaire est facile à voir à l’œil nu et il vous servira de point d’ancrage pour partir à la recherche de l’infime éclat martien, qui surnage difficilement dans les remous colorés du jour naissant. Si vous utilisez des jumelles, il faut vous décaler d’un bon champ vers la gauche du croissant.

Le retour de Mars à la fin de la nuit est une bonne nouvelle : cela signifie que nous sommes à présent clairement en route vers la prochaine opposition. Elle se produira le 8 avril 2014 et, d’ici là, Mars va s’enfoncer progressivement dans la nuit et son éclat ne va plus cesser de croître, jusqu’à atteindre - 1,5 !

10 et 11 juillet | Vénus reste fidèle au crépuscule

Le mercredi 10 et le jeudi 11 juillet, une demi-heure environ après le coucher du Soleil, scrutez l’horizon ouest-nord-ouest pour y découvrir l’éclat vénusien et l’arc tendu de la jeune Lune.

Mercredi, il faut vraiment choisir un site offrant un horizon parfaitement dégagé car le croissant se situe à plus de 7 degrés en dessous de Vénus et il se couche moins d’une heure après le Soleil.

Le problème ne se pose plus jeudi soir, mais l’écart entre la planète et Séléné est supérieur à 13 degrés et la scène est donc bien moins spectaculaire. La lumière cendrée, pratiquement imperceptible mercredi, s’affirme jeudi soir et donne alors un volume saisissant à notre satellite.

Vous devez trouver que Vénus ne progresse guère en hauteur depuis son retour. Cette situation va malheureusement perdurer durant encore de longs mois, la planète de la déesse de l’amour semblant se déplacer parallèlement à l’horizon soir après soir au lieu de monter franchement vers le haut ciel.

Cela ne s’améliorera qu’en fin d’année, en novembre et en décembre, lorsque Vénus se hissera brièvement au sommet du ciel crépusculaire avant de retomber rapidement vers le Soleil en janvier 2014.

Si vous n’avez jamais tenu un exemplaire du Guide du Ciel entre vos mains, voici l’occasion de lire un chapitre entier de la nouvelle édition afin de découvrir la profusion d’informations, de photographies et de schémas que propose ce livre chaque mois. Multipliez cela par les 352 pages de l’édition 2013-2014 et vous aurez de quoi occuper les soirées pluvieuses en rêvant à ce que vous pourrez observer lorsque le beau temps sera au rendez-vous !

Je vous incite notamment à lire attentivement le texte de présentation de la comète ISON. Je l’ai rédigé il y a déjà quelques mois, mais toutes les récentes observations amateurs et professionnelles semblent confirmer mon analyse de l’évolution probable de cet objet céleste prometteur.

Comme je l’expliquais dans une précédente lettre, le Guide du Ciel est à nouveau distribué en librairie depuis cette année, vous ne devriez donc pas avoir de peine à le trouver chez votre libraire habituel. Si celui-ci ne l’a pas en stock, dites-lui que ce livre est distribué par la SODIS, il saura alors qui contacter pour l’obtenir sous quelques jours à peine.

Si vous êtes trop impatient, n’hésitez pas à commander votre exemplaire sur le site d’amds édition, vous profiterez ainsi de la remise légale maximale (5 %) et des frais de port offerts pour le monde entier.

La semaine dernière, j’ai repris une bonne rasade d’hiver en bivouaquant quelques jours dans les Pyrénées, au-dessus du lac des Bouillouses (non loin de Font-Romeu). Sans les orages, la température diurne aurait été agréable, mais la grêle et une pluie glaciale avaient tendance à la faire quotidiennement plonger vers zéro l'après-midi et elle était encore fortement négative la nuit. Les différents lacs étaient d'ailleurs encore recouverts d’une bonne couche de glace au matin, qui ne disparaissait qu’un peu avant midi.

L’avantage de ce lavage céleste régulier était une voûte somptueuse pétillante d'étoiles et quelques heures d’observation mémorables entre la fin du crépuscule et l’orée de l’aube. Comme l’année dernière, j’avais emporté un peu de matériel astronomique et photographique sur mon dos et je vous livre les toutes premières images de ce périple ; d’autres suivront dans de prochaines lettres.


La constellation du Cygne se hisse lentement dans la nuit, le 3 juin 2013.
Pose unique de 120 secondes avec entraînement par Astrotrac (1 600 ISO ; 3,5 ; 14 mm ; Nikon D700 défiltré Astrodon).


Si, comme moi, vous êtes fascinés par les reflets, voici un immense panoramique montrant le massif du Carlit et son reflet dans l'étang de la Coumasse. En cliquant sur l'image vous basculerez sur un panoramique plus grand et, de là, vous pourrez doubler encore le format disponible.

Ce film sympathique, réalisé par Frédéric Bonnet, nous entraîne à la découverte du monde des passionnés d’astronomie. De ceux qui prennent plaisir à la simple observation du ciel à l’œil nu à ceux qui collaborent avec des professionnels sur des programmes d’observations rigoureux (qui sont parfois les mêmes !), de ceux qui achètent un petit télescope à ceux qui construisent des instruments de (très) grandes dimensions, l’astronomie de loisir peut être pratiquée de nombreuses façons.

Depuis plusieurs années, Frédéric Bonnet est allé à la rencontre des astronomes amateurs, chez eux ou lors de grands rassemblements, et il nous propose une trentaine d’interviews et de portraits croisés. Dessinateurs, photographes, constructeurs, polisseurs de miroirs, musiciens, animateurs, les expériences s’enrichissent mutuellement pour dresser le portrait d’une pratique astronomique riche de toutes ses différences.

Un bon moment à partager avec vos proches.

DVD et BR
Durée : 60 minutes
Hélios Films
Prix : 20 € TTC
Commande en ligne sur www.heliosfilms.fr

Je l’avoue, je ne connaissais pas Alexandre Ananoff. Mais je connais depuis de nombreuses années, en revanche, Pierre-François Mouriaux, qui, avec Philippe Varnoteaux, a rédigé cette biographie. J’ai donc jeté un regard curieux sur le livre qu’il m’a adressé récemment et j’ai été littéralement happé par la vie d’une incroyable richesse de cet astronaute avant l’heure.

Autodidacte français d'origine géorgienne, emporté par sa passion de l’Espace et des voyages « interplanétaires », il fut l’un des premiers à promouvoir l’astronautique en France dès la seconde moitié des années 1920 et s’y employa durant toute sa vie. Obstiné, passant souvent, dans le meilleur des cas, pour un doux rêveur, il fut néanmoins à l’origine d’une multitude d’actions en faveur de la conquête spatiale.

Agréablement rédigé, fourmillant de détails, de citations, de documents iconographiques, ce livre se lit d’une traite et, pour celles et ceux qui, comme moi, ont eu la chance de suivre en direct les premiers pas d’Armstrong sur la Lune, il fait vibrer une corde amortie par le temps.
À lire sans hésitation !

Alexandre Ananoff, l’Astronaute méconnu
de Pierre-François Mouriaux et Philippe Varnoteaux
Préface de Claudie Haigneré
Avant-propos de Charles Dobzynski
Éditions Auteurs d’aujourd’hui
www.editions2a.com
228 pages
23 €
ISBN : 979-10-90686-20-5

Connaissez-vous Kickstarter ? C’est une entreprise (USA) de financement collaboratif (crowdfunding en anglais) qui permet aux internautes de financer des projets encore au stade de l’idée ou en développement. La personne ou le groupe qui présente un projet estime quelle somme minimale est nécessaire pour le mener à son terme et dispose d’un certain délai pour réunir cette somme grâce à son réseau et au bouche à oreille. Les sommes que les « soutiens » se sont engagés à donner ne sont encaissées que si le projet atteint ou dépasse le montant annoncé. Si vous voulez en savoir plus, je vous engage à lire la page wikipédia consacrée à Kickstarter ou à vous rendre directement sur le site de l’entreprise.

Je vous raconte tout cela aujourd’hui parce que vous avez la possibilité de participer à une superbe aventure spatiale proposée par l’entreprise Planetary Resources : il s’agit de financer un petit télescope spatial - ARKYD - destiné aux écoles et au public, qui pourrait être mis en orbite terrestre en 2015. Ce télescope de 200 mm de diamètre servira à valider les techniques qui devront être utilisées par la suite pour la construction d’une flotte d’instruments destinés à la recherche d’astéroïdes ayant les caractéristiques nécessaires pour être ensuite visités et exploités comme des mines spatiales à ciel ouvert par des vaisseaux automatiques. Et oui, nous ne sommes déjà plus dans la science-fiction avec ce genre de projets industriels !
    
La preuve que l’espace fait encore rêver : le projet ARKYD n’est pas encore le projet Kickstarter qui a levé le plus de fonds, mais c’est déjà l’un de ceux qui ont connu l’engouement le plus grand puisque le million de dollars initialement demandé est déjà presque atteint moins de quinze jours après sa mise en ligne.

Faites comme moi, participez à cette belle aventure spatiale !

Des infos sur...

Activité solaire et phénomènes atmosphériques et astronomiques
Spaceweather est LE site qu'il faut avoir dans son carnet d'adresse et auquel il faut rendre visite chaque jour pour voir les dernières images du ciel prises par des amateurs sur toute la planète et des infos chiffrées sur l'activité de notre étoile.
http://www.spaceweather.com/

Dernières comètes découvertes
Le site de l'Union astronomique internationale (UAI ou IAU) avec tous les éléments orbitaux et les éphémérides des comètes potentiellement observables.
http://minorplanetcenter.org/iau/Ephemerides/Comets/index.html

Dernières novae découvertes
Le site de l'Union astronomique internationale (UAI ou IAU) avec les éphémérides des dernières novae.
http://www.cbat.eps.harvard.edu/Headlines.html

Dernières supernovae découvertes
Le site de l'Union astronomique internationale (UAI ou IAU) avec les éphémérides des dernières supernovae.
http://www.cbat.eps.harvard.edu/Headlines.html

Occultations d'étoiles par des astéroïde
Le site tenu à jour par Éric Frappa, vous dit tout ce qu'il faut savoir pour observer ces phénomènes.
http://www.euraster.net/