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La lettre du Guide du Ciel

N° 72 | 13 janvier 2013

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Guillaume Cannat

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Lune Venus
© Guillaume Cannat

Jeudi 10 janvier, un croissant d'une quarantaine d'heures avait rendez-vous avec Vénus dans le ciel de l'aube.
Il s'agissait de leur premier et dernier rendez-vous matinal facilement observable en 2013.
Il se produira une autre conjonction Lune-Vénus le 9 février, mais quelques minutes seulement avant le lever du Soleil et donc dans des conditions d'observation plus qu'incertaines.
Nous retrouverons Vénus et la Lune dans le ciel du soir à partir du mois de mai.
Cette image est un peu haute pour le format habituel des écrans, mais il s'agit d'une mosaïque verticale de cinq champs photographiés avec l'équivalent d'un téléobjectif de 800 mm, ce qui explique la dimension apparente du croissant et celle de Vénus. La planète se situait alors à moins d'un degré de hauteur et brillait d'un éclat joliment orangé, comme le Soleil moins d'une petite heure après.

Il se produira plusieurs beaux rapprochements crépusculaires et nocturnes durant les prochaines semaines, mais j'attire d'ores et déjà votre attention sur la comète C/2011 L4 PANSTARRS qui doit passer au plus près du Soleil le 10 mars et qui pourrait apparaître dans le ciel crépusculaire du soir quelques jours plus tard. Si l'éclat annoncé de cet astre chevelu se confirme (magnitude zéro !), j'ajouterai des informations fraîches dans cette lettre au fil des semaines, puis des jours...

Alors que je rédige ces lignes, j'ai une pensée amicale et de soutien pour Rob McNaught, découvreur de la célébrissime comète C/2006 P1 McNaught qui est à l'origine de la création de cette lettre, et pour les astronomes et personnels de l'observatoire australien de Siding Spring qui est actuellement menacé par un énorme feu. Rob a été évacué de sa maison située non loin de l'observatoire il y a quelques heures avec sa compagne et leurs chiens. Il n'y a pas de victimes à l'observatoire, mais les dégâts semblent déjà extrêmement importants.
(Mise à jour : malheureusement, Rob fait partie des personnes qui ont tout perdu lors de cet incendie qui a réduit sa maison et toutes ses possessions en cendres.)

 

Sommaire

DES RENDEZ-VOUS AVEC OU SANS INSTRUMENT C'EST LE MOMENT DE COMMANDER ! 
Janvier-Février | Observez les stations spatiales Le Guide du Ciel 2013-2014
21 et 22 janvier | Jupiter-Lune : rendez-vous au sommet Le Guide des Instruments & de l'astronomie de loisir
27 janvier | Deux chances pour la Pleine Lune  
Du 1er au 2 février  | Un épi de blé sur la Lune REPORTAGE
Du 3 au 5 février | La Lune, de Saturne à Antarès Soirée hivernale
11 février | La Lune sourit à Mercure  
18 février | Jupiter et la Lune en plein jour PRATIQUE
Nuit du 25 au 26 février | Balade sous la Pleine Lune La nouvelle carte de la pollution lumineuse en Europe
Du 1er au 3 mars | La Lune frôle le système de Spica Deux nouveaux atlas et un logiciel pour la Lune
12 et 13 mars | La comète C/2011 L4 PANSTARRS est-elle au rendez-vous ?  
  SUR LA TOILE
Les rendez-vous à venir... Des infos sur...

DES RENDEZ-VOUS AVEC OU SANS INSTRUMENT

Janvier-Février | Observez la Station spatiale internationale... et la station chinoise Tiangong 1

iss
De nombreux passages de la Station spatiale internationale (ISS) sont observables en fin de nuit, en France métropolitaine, jusqu'à la fin du mois de janvier, puis l'ISS s'absente une semaine de nos nuits avant de revenir en soirée à partir du 7 février, un à deux passages sont alors visibles chaque soir jusqu'à la fin du mois.

La face nocturne de la Terre ; image par la sonde SUOMI NPP.

 

De nombreux passages de la Station spatiale internationale (ISS) sont observables en fin de nuit, en France métropolitaine, jusqu'à la fin du mois de janvier, puis l'ISS s'absente une semaine de nos nuits avant de revenir en soirée à partir du 7 février, un à deux passages sont alors visibles chaque soir jusqu'à la fin du mois.

L'éclat de l'ISS est suffisamment puissant lors des meilleurs passages pour qu'elle soit visible dans un ciel bleu avant même le coucher du Soleil ou peu après son lever ; le site Heavens-Above annonce également ce genre de passages.

L'embryon de la future station spatiale chinoise, Tiangong 1, n'est pas visible en plein jour, mais vous pouvez la voir passer dans un ciel crépusculaire sans instrument. Elle survole la France le soir de la fin décembre à la mi-janvier.

Pour savoir précisément où et quand observer les survols de l'ISS ou de la station chinoise, consultez le site Heavens-above. En vous inscrivant (c’est gratuit), vous pouvez mémoriser des points d'observation différents et obtenir rapidement des cartes et des horaires de passage très précis.

Heavens-Above
Aide en ligne pour vous inscrire sur le site Heavens-Above

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21 et 22 janvier | Jupiter-Lune : rendez-vous au sommet

21jan
Le lundi 21 et le mardi 22 janvier 2013 au soir, deux heures après le coucher du Soleil, la lune gibbeuse croissante éclabousse la constellation du Taureau de sa lumière aux reflets bleutés. Vous verrez les Pléiades et les Hyades en cachant ce lampadaire nocturne, mais Jupiter n’aura, elle, aucune peine à s’imposer.
  

Lundi 21 et mardi 22 janvier au soir, deux heures après le départ du Soleil, Jupiter et la Lune gibbeuse croissante vous attendent à près de 60 degrés au-dessus de l’horizon sud-est.

L’éclat lunaire est puissant et gomme les étoiles les moins brillantes de la constellation du Taureau. Lundi soir, notre satellite se situe à 4 degrés sur la droite de Jupiter et à moins de 6 degrés au sud des Pléiades.

L’amas stellaire reste néanmoins visible à l’œil nu dans une atmosphère sèche ; au pire, vous devrez cacher le disque lunaire avec le pouce ou un obstacle naturel pour retrouver ce petit paquet d’étoiles.

Mardi soir, l’ovale lunaire migre à plus de 8 degrés sur la gauche de Jupiter et dessine un vaste triangle avec cette planète et Aldébaran du Taureau.

À signaler : au cours de la nuit du lundi au mardi, juste avant de se coucher vers 4 h du matin, Jupiter est à 1 degré du limbe lunaire et ces deux astres peuvent donc être observés côte à côte dans des jumelles, voire dans un instrument plus puissant avec un grossissement de plusieurs dizaines de fois.


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27 janvier | Deux chances pour la Pleine Lune

27jan
Dimanche 27 janvier 2013, vous avez deux occasions d’admirer la Pleine Lune au ras de l’horizon en moins de 11 heures. Cherchez-la le matin, un quart d’heure avant le lever du Soleil, à l’ouest-nord-ouest, et le soir, 45 minutes après le départ du Soleil, à l’est-nord-est.

Le dimanche 27 janvier, un petit quart d’heure avant le lever du Soleil, la Pleine Lune se couche à l’ouest-nord-ouest.

Moins de 11 heures plus tard, il est possible de la voir se lever à l’est-nord-est, 45 minutes après le coucher du Soleil.

Voilà deux belles occasions en une journée de constater que le diamètre apparent de notre satellite demeure identique quelle que soit sa position sur la voûte céleste, alors que notre cerveau nous fait croire le contraire en exagérant la dimension apparente du globe lunaire lorsqu’il se situe au ras de l’horizon.

Admirer le coucher ou le lever de la Pleine Lune, outre la beauté et la sérénité qui se dégagent de ces instants, c’est la possibilité d’apprécier les transformations de notre satellite engendrées par l’atmosphère.

Cela va d’un simple changement de couleur de la face sélène, qui peut prendre des teintes crémeuses, cuivrées, voire tendre vers le rouge brique habituellement réservé aux éclipses totales. Mais cela implique parfois aussi des transformations plus spectaculaires lorsque la réfraction et les mirages se mêlent d’aplatir fortement le globe lunaire ou de le stratifier lorsqu’il tangente l’horizon.


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Du 1er au 2 février  | Un épi de blé sur la Lune

1fev
Au cours de la nuit du vendredi 1er au samedi 2 février 2013, Spica de la Vierge et la Lune gibbeuse décroissante forment un couple serré. Ces deux astres se lèvent à l’est-sud-est et passent à moins de 0,5 degré l’un de l’autre. Ils sont donc visibles dans le même champ de jumelles ou de télescope.

Au cours de la nuit du vendredi 1er au samedi 2 février, guettez au ras d’un horizon est-sud-est bien dégagé le lever du couple formé par la Lune gibbeuse décroissante et Spica.

L’étoile principale de la Vierge se situe à un diamètre lunaire du limbe septentrional de notre satellite et son éclat est largement suffisant pour qu’il soit possible de la distinguer à l’œil nu.

L’année dernière, Saturne et Spica ont formé un beau couple visuel durant plusieurs mois, mais, depuis, Saturne a migré régulièrement vers l’est et vous pouvez à présent la repérer dans la Balance, à près de 18 degrés à l’est de Spica.

L’apparition de la Vierge en cours de nuit nous signale que nous abordons la seconde moitié de l’hiver ; dans le Sud, les mimosas et les amandiers seront bientôt en fleurs si les températures ne sont pas aussi rigoureuses qu’en 2012.

La constellation de la Vierge a toujours été associée à l’agriculture dans les anciennes civilisations et Spica était souvent représentée par un épi de blé. Lorsque la Lune n’est pas à son côté, vous pouvez retrouver Spica en prolongeant la courbe du manche de la Casserole au-delà d’Arcturus.


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Du 3 au 5 février | La Lune, de Saturne à Antarès

3fev
Du dimanche 3 au mardi 5 février 2013, à l’orée de l’aube, une bonne heure et demie avant le lever du Soleil, suivez la glissade de la Lune de Saturne à Antarès. Cela se déroule au-dessus de l’horizon sud-est et sud, dans les constellations de la Balance, d’Ophiuchus et du Scorpion.
 

Du dimanche 3 au mardi 5 février, à l’orée de l’aube, une bonne heure et demie avant le lever du Soleil, Séléné rend visite à Saturne, traverse la Balance et côtoie Antarès du Scorpion.

Ces deux figures zodiacales se déploient au-dessus de l’horizon sud-est et leurs étoiles les plus brillantes sont visibles à l’œil nu dans les ciels périurbains.

Dimanche 3, c’est le Dernier Quartier lunaire que nous retrouvons à moins de 5 degrés sous Saturne. La planète aux anneaux est aisément identifiable car c’est le point le plus brillant de cette portion de la voûte céleste.

Lundi 4, le gros croissant a basculé de l’autre côté de la Balance et, mardi 5, il promène son corps aminci au sud d’Ophiuchus à quelque 5 degrés de l’étoile principale du Scorpion.

Si vous possédez un instrument ou si vous pouvez en utiliser un dans le cadre d’un club, il est temps de recommencer à observer Saturne en seconde partie de nuit. Je rappelle qu’il faut un grossissement d’au moins 30 fois pour distinguer ses merveilleux anneaux, des petites jumelles ne sont donc pas suffisantes.


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11 février | La Lune sourit à Mercure

11fev
Lundi 11 février 2013, une heure après le coucher du Soleil, vous verrez la fi ne barque lunaire posée à près de 7 degrés de hauteur au-dessus de l’horizon ouest-sud-ouest, tout près de la planète Mercure. Mars est indiquée sur ce schéma, mais son éclat est trop faible pour qu’elle soit aisément visible sans instrument.

Le lundi 11 février, une heure après le départ du Soleil, placez-vous devant un horizon ouest-sud-ouest libre de tout obstacle et cherchez le mince croissant de la jeune Lune ; dans une atmosphère limpide et 35 heures après la Nouvelle Lune, cela ne devrait vous poser aucun problème.

L’inclinaison de l’écliptique nous étant actuellement plutôt favorable le soir, l’arc lunaire apparaît comme une barque posée à l’horizontale sur les flots colorés du crépuscule nautique.

Moins de 5 degrés sur sa gauche et un peu plus proche du sol, Mercure est également bien visible à l’œil nu grâce à sa magnitude de - 1.

La planète Mars est présente dans le ciel crépusculaire, mais elle se situe beaucoup plus près de l’horizon et, surtout, son éclat est très faible, vous n’avez donc que peu de chance de parvenir à la repérer sans instrument, sauf, peut-être, dans un excellent site de montagne.

Le vendredi 8, Mercure et Mars sont passées à un demi-diamètre lunaire d’écart, mais l’éclat martien était déjà trop faible pour qu’il soit possible d’admirer cette conjonction à l’œil nu.


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18 février | Jupiter et la Lune en plein jour

18fev
Lundi 18 février 2013 en milieu de journée, tentez de repérer Jupiter à l’œil nu à moins de 2 degrés de la Lune gibbeuse croissante. Vers 14 h à votre montre, ces deux astres se situent à près de 25 degrés de hauteur au-dessus de l’horizon est. Aidez-vous de jumelles pour repérer Jupiter dans un premier temps, puis tentez votre chance à l’œil nu.

Le lundi 18 février en milieu de journée, vous avez la possibilité, si le temps est clément et le ciel d’un beau bleu hivernal, de repérer Jupiter en plein jour juste à côté de la Lune à peine gibbeuse croissante.

Vers 14 h à votre montre, ces deux astres surplombent l’horizon est de près de 25 degrés et ils sont donc au-dessus de la zone blanchâtre qui entoure souvent l’horizon. Au lendemain de son Premier Quartier, la Lune est très facile à voir à l’œil nu. L’éclat puissant de Jupiter permet également de la distinguer sans ambiguïté dans un ciel bleu, mais encore faut-il savoir où la chercher !

Elle se situe aujourd’hui à un peu moins de 2 degrés au-dessus de la Lune, soit près de l’épaisseur de votre index bras tendu. Si vous en possédez, vous pouvez naturellement utiliser des jumelles pour confirmer la position de la géante par rapport à Séléné et vous n’aurez certainement ensuite aucune difficulté à la retrouver à l’œil nu.

Mais si votre ciel est trop brumeux, attendez le soir : quelques minutes après le coucher du Soleil, l’éclat jovien s’imposera à 3,5 degrés sur la droite de la Lune.


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Nuit du 25 au 26 février | Balade sous la Pleine Lune

25fev
Lundi 25 février 2013 au soir, profitez de la Pleine Lune pour faire une balade nocturne loin de la lumière des villes.


Le lundi 25 février, la Pleine Lune doit théoriquement apparaître au ras de l’horizon est à la minute même où le Soleil disparaîtra sous l’horizon opposé.

Dans la pratique, la réfraction pourrait vous permettre d’admirer l’un de ces superbes mouvements de balancier dont la mécanique céleste a le secret. Dans un site offrant un pourtour parfaitement dégagé et lointain, il devrait en effet être possible de voir simultanément les disques solaire et lunaire dans le ciel : l’un en train de s’enfoncer derrière le paysage et l’autre en train d’émerger, comme s’ils étaient sur les plateaux d’une balance immense dont vous seriez le pivot. Cela sera facilité par le fait que la Pleine Lune ne se produira réellement que trois heures après le lever de notre satellite.

Pour la suite du programme, aucune planète ne se trouvant à portée immédiate de Séléné pour une belle conjonction, je vous propose de profiter de la lumière de la Pleine Lune des neiges pour accomplir une petite promenade nocturne loin de la lumière des villes. Attendez la fin du crépuscule ou, mieux encore, le milieu de soirée pour que la Lune soit bien montée dans le ciel, et partez redécouvrir des paysages qui vous sont plus familiers en plein jour que sous l’éclairage bleuté de notre voisine.

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Du 1er au 3 mars | La Lune frôle le système de Spica

1mar
Du vendredi 1er au dimanche 3 mars 2013, à l’orée de l’aube, plus d’une heure et demie avant le lever du Soleil, la Lune gibbeuse décroissante circule de Spica à Saturne dans les constellations de la Vierge puis de la Balance. La scène est visible loin au-dessus de l’horizon sud-sud-ouest.


Du vendredi 1er au dimanche 3 mars, à l’orée de l’aube, plus d’une heure et demie avant l’arrivée du disque solaire, suivez le déplacement de la Lune gibbeuse décroissante au-dessus de l’horizon sud-sud-ouest.

Vendredi 1er, elle croise Spica et vous pouvez observer leur rapprochement jusqu’au lever du Soleil ; leur écart est alors inférieur à 1 degré. L’astre que nous appelons Spica est, en fait, constitué de deux étoiles géantes tellement proches physiquement que l’œil ne parvient pas à les séparer, même avec un puissant télescope.

L’analyse de la lumière provenant de cette source montre qu’il existe également au moins trois autres étoiles en orbite autour de ce couple fusionnel. La paisible étoile bleue de nos nuits printanières cache bien son extrême complexité !

Samedi 2, la Lune gibbeuse se retrouve à près de 6 degrés sur la droite de Saturne et, dimanche 3, elle bascule à une dizaine de degrés sur sa gauche. L’occasion de constater que la largeur de votre poing bras tendu couvre bien 10 degrés sur le ciel.


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12 et 13 mars | La comète C/2011 L4 PANSTARRS est-elle au rendez-vous ?

12mar
Mardi 12 et mercredi 13 mars 2013, au crépuscule, une petite heure après le coucher du Soleil, le moment sera venu de vérifier si la comète C/2011 L4 PANSTARRS a tenu ses promesses ! Si c’est le cas, son noyau proche de la magnitude zéro devrait être repérable aux jumelles, voire à l’œil nu, juste au-dessus de l’horizon ouest. Un ciel limpide reste cependant une condition indispensable pour apprécier cet astre vagabond.

Il n’est jamais sans risque d’annoncer une belle comète longtemps à l’avance. Les plus spectaculaires dévoilent généralement leurs atouts quelques semaines à peine après leur découverte, puis quittent rapidement le devant de la scène.

Certaines sont repérées plusieurs années à l’avance et tiennent toutes leurs promesses : rappelez-vous la fameuse comète Hale-Bopp, signalée dès l’été 1995 et que tout le monde pouvait voir sans peine à l’œil nu au printemps 1997, même dans les ciels pollués des grandes villes.

Malheureusement, nombre de celles que l’on annonce plusieurs mois ou plusieurs années à l’avance ne résistent pas à l’approche du Soleil et s’avèrent terriblement décevantes : rappelez-vous la « honteuse » comète Kohoutek en 1973-1974…

Je me garderai donc bien de vous faire des promesses excessives, mais je tiens tout de même à vous signaler l’arrivée imminente d’un astre chevelu découvert en juin 2011 avec le télescope Pan-STARRS de 1,8 mètre de diamètre installé à Hawaii. Si elle se comporte comme le pensent les astronomes, la comète PANSTARRS devrait être visible à l’œil nu ce mois-ci.

Début janvier, les observateurs ont signalé que l’activité de C/2011 L4 PANSTARRS semblait perdre un peu de sa fougue, mais rien ne dit qu’il en sera encore de même plus près du Soleil.

Pour l’heure, elle semble toujours être sur une courbe évolutive qui placerait l’éclat de son noyau aux environs de la magnitude zéro lors de son passage au plus près du Soleil. Si cela se confirme, vous aurez rendez-vous avec elle le mardi 12 et le mercredi 13 mars, au crépuscule, une petite heure après le coucher du Soleil.

Dans une atmosphère limpide, l’éclat du noyau de la comète devrait être facile à repérer aux jumelles, voire à l’œil nu. Quelques jours à peine après son passage à moins de 50 millions de kilomètres du Soleil, il devrait être accompagné d’une queue assez lumineuse pour apparaître sur des photographies posées quelques secondes.

Mardi 12, le noyau sera à 3 degrés de hauteur lorsque le Soleil sera à 10 degrés sous l’horizon et que les lueurs crépusculaires s’affadiront.

Mercredi 13, il sera passé à 4 degrés de hauteur au même moment, exactement 8 degrés sous le mince croissant de la jeune Lune.

Je vous conseille de vous éloigner des régions urbaines et de choisir un site offrant un horizon ouest dégagé et dépourvu de halos de pollution lumineuse car cette comète ne s’élèvera guère dans notre ciel à la fin du crépuscule.

Revenez régulièrement sur cette page pour connaître l’évolution de cette comète et découvrir s’il faut s’attendre à un beau spectacle ou à un flop !

Mise à jour du 25 janvier 2013
Alors, nous approchons enfin de la période fatidique pour savoir comment va évoluer la comète C/2011 L4 PANSTARRS ! Depuis une quinzaine de jours, les observations et les estimations de sa magnitude se multiplient dans l’hémisphère Sud et la progression de son éclat ne semble pas aussi importante qu’annoncée initialement. Certains ont d’ailleurs déjà révisé à la baisse la magnitude que cette comète pourrait atteindre lors de son passage au plus près du Soleil le 10 mars prochain et lors de son arrivée dans le ciel du soir des observateurs européens quelques jours plus tard.

Hélas, la prévision du comportement des comètes est un art difficile et loin de moi l’idée que je pourrais vous garantir que celle-ci se comportera comme ceci ou comme cela. La trajectoire de L4 PANSTARRS montre qu’il s’agit très probablement de sa première visite dans le système solaire interne et, par le passé, on a effectivement souvent constaté, sans pouvoir l’expliquer pleinement, que l’activité des « nouvelles » comètes ne progressait pas aussi vivement que celui des « habituées » à l’approche de l’astre du jour.

D’un autre côté, sans pouvoir être classée dans la famille des « sungrazer », ces comètes qui frôlent le Soleil à quelques centaines de milliers de kilomètres seulement (comme la comète Lovejoy au mois de décembre 2011), la comète C/2011 L4 PANSTARRS va tout de même s’approcher beaucoup plus près que la plupart de ses congénères (à environ 0,3 unité astronomique, soit 48 millions de kilomètres environ) et elle subira un échauffement hors du commun qui pourrait donner un coup de fouet à son activité et provoquer le développement d’une belle queue de gaz et de poussières qui contrebalancerait la « faiblesse » apparente du noyau.

Le suspens ne fait que commencer et la tension va grimper progressivement au cours des semaines à venir. En somme, c’est une bonne répétition de ce qui nous attend dans les prochains mois avec l’approche de la fabuleuse/décevante (rayer la mention inutile !) comète ISON…

Voici un petit schéma qui vous montre où il faudra chercher la comète C/2011 L4 PANSTARRS lors de son arrivée dans le ciel du soir en mars. Le 12, elle sera juste à côté du fin croissant de la jeune Lune. La scène est représentée pour la France métropolitaine, une petite heure après le coucher du Soleil, donc dans un ciel encore coloré par les lueurs crépusculaires. L’éclat de la comète et la dimension de sa queue sont purement indicatifs, mais la queue pointe bien à l’opposé du Soleil.

Vous constatez que, quel que soit son éclat, la comète C/2011 L4 PANSTARRS ne se hissera jamais très haut dans notre ciel, il faudra donc choisir un site offrant un horizon ouest bien dégagé et, si vous voulez tenter de l’observer dans un ciel plus sombre à la fin du crépuscule, évitez comme la peste les halos de pollution lumineuse des villes et des villages trop proches.

PanSTARRS 

Mise à jour du 11 février 2013
Sur les listes spécialisées, les observateurs de l'hémisphère Sud qui peuvent observer C/2011 L4 PANSTARRS fournissent quotidiennement leurs mesures, leurs évaluations de l'éclat et des dimensions de cette comète et, dans l'hémisphère Nord, chacun retient son souffle ! Nous sommes à moins d'un mois du passage au plus près du Soleil de cet astre chevelu et, pour l'heure, son évolution reste potentiellement prometteuse.

Le 8 février, son éclat était estimé voisin de la magnitude 5,6 et certains observateurs réputés, comme David Seargent en Australie, ont déjà réussi à voir ce petit point sans instrument dans un ciel de qualité. Avec des jumelles ou un petit instrument, le diamètre apparent de la zone diffuse qui entoure le noyau est mesuré à 4 minutes d'arc (un huitième du diamètre apparent de la Pleine Lune) et une queue de 0,3 degré est visible.

Pour le moment, cette évolution est compatible avec les prévisions (révisées légèrement à la baisse dernièrement) qui situent l'éclat de cette comète entre la magnitude 0,5 et 3 lors de son périhélie le 10 mars. À suivre sur la lettre spéciale...


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Les rendez-vous à venir...

 


point
du 16 au 18 mars : le Taureau, d'ouest en est
point nuit du 24 au 25 mars : des Virginides sous la Lune
point 27 mars : la Pleine Lune et la comète
point 29 et 30 mars : retour vers Saturne
point D'autres conjonctions et d'autres phénomènes astronomiques
se produisent tout au long du mois à venir, retrouvez-les en détails dans Le Ciel à l'œil nu en 2013 et dans Le Guide du Ciel 2012-2013
   
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C'EST LE MOMENT DE COMMANDER MES PROCHAINS LIVRES ! 

Le Guide du Ciel 2013-2014 / Le Guide des Instruments & de l'astronomie de loisir
 

Si la rédaction du Guide du Ciel 2013-2014 est encore loin d’être achevée, celle du Guide des instruments et de l’astronomie de loisir est presque terminée et sa nouvelle maquette toute en couleurs va débuter dans les prochains jours. Je vous rappelle que cette troisième édition va être copieusement remaniée et enrichie et qu’elle devrait trouver naturellement sa place dans votre bibliothèque. Je vous rappelle également que, comme pour le Guide du Ciel, vous pouvez actuellement la précommander en exclusivité sur le site d’amds édition.

GdC2013 Instruments


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REPORTAGE

Soirée hivernale

Jeudi 3 janvier, un ciel limpide m'attendait au sommet du mont Aigoual, dans les Cévennes. Une fine couche de neige, très peu de vent et une température à peine négative, tout semblait réuni pour une soirée d'observation parfaite.

Je vous propose tout d'abord un zoom arrière sur une somptueuse arche anticrépusculaire surmontée par une ceinture de Vénus d’un rose outrageusement acidulé. L'ombre couleur d’ardoise de notre planète sur sa propre atmosphère était, ce soir-là, d'une profondeur peu commune et l'ensemble du paysage était orangé par les lueurs chaudes qui envahissaient simultanément le couchant.

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Images : © Guillaume Cannat

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cliquez sur cette image pour apprécier ce grand panorama...


Lueur pourpre et douceur d’avant-nuit à l’Occident.

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À l’Orient, les Pléiades, Jupiter et Orion s’imposent dans un ciel encore clair : le spectacle va commencer !

orion

Pourtant, sitôt la nuit bien en place, ce ciel parfait s'est métamorphosé. Le vent s’est levé, charriant avec lui des bancs de brouillard, et ce qui aurait pu être une nuit mémorable s'est rapidement transformé en une nuit écourtée et en un retour précoce dans la plaine avec, malgré tout, de biens belles étoiles dans les yeux.

Voici les méfaits de la buée lorsqu'elle se dépose sur l'objectif de l'appareil photo durant une pose et qu’elle floute et diffuse les éclats célestes. Il est cependant intéressant de constater que cette diffusion révèle plus vivement la teinte des étoiles et de la nébuleuse d'Orion, qui brille comme un petit rubis en bas à droite de l’image, juste sous l'alignement des trois rois.

orion

Sur cette pose un peu plus longue, tentée entre deux bancs de brouillard, le dépôt régulier de la buée engendre une intense couronne autour de Jupiter. On en devine une également autour d'Aldébaran, en bas, et on distingue un léger halo bleuté autour des Pléiades, tout en haut du champ.

Jupiter

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PRATIQUE

La nouvelle carte de la pollution lumineuse en Europe

AVEX-classique
Lien vers la carte classique
© AVEX-Frédéric Tapissier

AVEX-photo
Lien vers la carte photo
© AVEX-Frédéric Tapissier


AVEX-Sodium
Lien vers la carte sodium
© AVEX-Frédéric Tapissier



 

Dans la lettre 71, je vous parlais du remarquable travail de cartographie de la pollution lumineuse réalisé par Frédéric Tapissier (avex). Il vient de rendre public une toute nouvelle carte de l'Europe et je vous engage vraiment à aller découvrir ses résultats.

Cette carte est déclinée en trois versions : l'une qui révèle l'impact de la pollution lumineuse pour l'observation visuelle, l'une qui le révèle pour une observation photographique et une dernière qui simule la pollution avec la teinte orange habituelle des lampadaires équipés de lampes à vapeur de sodium.

Je vous engage à lire in extenso les précautions d'emploi de ces différentes cartes sur le site de Frédéric Tapissier pour bien comprendre la façon de les utiliser afin de préparer vos soirées d'observation ou vos prochaines vacances en Corse ou en Espagne à la poursuite du ciel noir !

Vous pouvez détailler ces cartes sur le site Avex, mais vous pouvez également télécharger les fichier kml qui permettent de les afficher comme une couche d'information supplémentaire dans le logiciel Google earth, ce qui s'avère très pratique.

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Deux nouveaux atlas et un logiciel pour la Lune

Wood
Le 21st Century Atlas of the Moon de Charles A. Wood et Maurice J. S. Collin est disponible sur cette page.
21 x 28 cm
112 pages
Reliure spiralée
ISBN : 978-0-9886430-0-0














































cambridge
The Cambridge Photographic Moon Atlas d'Alan Chu, Mario Weigand et Storm Dunlop.
25 x 35 cm
190 pages
Broché couverture rigide
ISBN : 978-1-107-01973-7





avl6
L’Atlas virtuel de la Lune est offert gracieusement au public du monde entier par Christian Legrand et Patrick Chevalley.
 

Les amants de la Lune sont comblés en ce début d'année avec l'arrivée de deux nouveaux atlas et de la dernière version d'un logiciel exceptionnel.

Le 21st Century Atlas of the Moon de Charles A. Wood et Maurice J. S. Collin est une auto-édition réalisée par deux spécialistes de notre satellite. Chuck Wood est planétologue et il s'est occupé de la Lune durant de longues années. Il rédige une rubrique mensuelle sur son observation dans la revue américaine Sky & Telescope et a déjà publié nombre d'ouvrages et d'articles scientifiques et/ou de vulgarisation.

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L2

Quant à Maurice Collins, sa passion d'astronome amateur pour Séléné l'a amené à fureter dans les immenses bases de données qui regroupent les dizaines de milliers d'images de notre satellite obtenues par des générations de sondes depuis des décennies et il en est devenu l'un des meilleurs connaisseurs. Il a donc pioché ici et là et a assemblé pour cet atlas d'innombrables vues de la surface, notamment en utilisant les zooms hyper détaillés collectés récemment par les instruments de la sonde Lunar Reconnaissance Orbiter. Chuck Wood a alors choisi et commenté des dizaines de gros plans et ils nous proposent donc à eux deux un atlas complet et vraiment pratique à utiliser.

Vous pouvez le découvrir plus complètement et le commander directement aux auteurs sur cette page où vous trouverez également un petit errata.


The Cambridge Photographic Moon Atlas rappellera aux amateurs le remarquable Grand Atlas de la Lune, publié il y a une dizaine d'années par Serge Brunier et Thierry Legault chez Larousse et qu'il est encore parfois possible de trouver d'occasion.

Par son imposant format tout d'abord (25 x 35 cm) et par le parti d'utiliser essentiellement des images de la surface lunaire prises par des amateurs.

Une très dense et belle première partie, d'une trentaine de pages, est consacrée à l'origine et à l'évolution de notre satellite, puis 69 formations ou régions lunaires sont présentées, chacune avec de nombreuses images - il y en a près de 400 au total ! - obtenues avec des instruments et des éclairages différents. Elles sont accompagnées d'informations sur la nature et les dimensions des paysages lunaires parcourus. C'est tellement beau, que l'on aimerait un visite plus exhaustive, mais il aurait fallu pour cela des centaines de pages supplémentaires !

Diffusion en librairies spécialisées et sur le web.









La force d’un logiciel comme l’Atlas virtuel de la Lune est justement de pouvoir prétendre à cette exhaustivité inaccessible aux ouvrages sur papier.

La version 6 de ce formidable outil réalisé et offert gracieusement au public du monde entier par Christian Legrand et Patrick Chevalley est d’une richesse incommensurable.

Pratiquement tout ce que vous avez toujours voulu avoir sous la main pour préparer une observation lunaire ou simplement pour le plaisir de découvrir intimement notre compagnon d’orbite est disponible en quelques clics. Il serait fastidieux de faire ici l’inventaire des possibilités offertes et je préfère vous renvoyer directement sur la page de cet exceptionnel projet, développé et inlassablement amélioré d'année en année par deux amoureux de Séléné. Bravo !






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SUR LA TOILE

Des infos sur...

 

Activité solaire et phénomènes atmosphériques et astronomiques
Spaceweather est LE site qu'il faut avoir dans son carnet d'adresse et auquel il faut rendre visite chaque jour pour voir les dernières images du ciel prises par des amateurs sur toute la planète et des infos chiffrées sur l'activité de notre étoile.
http://www.spaceweather.com/

Dernières comètes découvertes
Le site de l'Union astronomique internationale (UAI ou IAU) avec tous les éléments orbitaux et les éphémérides des comètes potentiellement observables.
http://minorplanetcenter.org/iau/Ephemerides/Comets/index.html

Dernières novae découvertes
Le site de l'Union astronomique internationale (UAI ou IAU) avec les éphémérides des dernières novae.
http://www.cbat.eps.harvard.edu/Headlines.html

Dernières supernovae découvertes
Le site de l'Union astronomique internationale (UAI ou IAU) avec les éphémérides des dernières supernovae.
http://www.cbat.eps.harvard.edu/Headlines.html

Occultations d'étoiles par des astéroïde
Le site tenu à jour par Éric Frappa, vous dit tout ce qu'il faut savoir pour observer ces phénomènes.
http://www.euraster.net/

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Infos

Sources :
Le Guide du Ciel 2012-2013 (amds),
Le Ciel à l'œil nu en 2013 (Nathan).

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© Guillaume Cannat | Janvier 2013