La lettre du Guide du Ciel

N° 60 | 31 décembre 2011

De très nombreux passages de la Station spatiale internationale (ISS) sont observables en France métropolitaine en début de nuit jusqu'au 7, puis la Station disparaît et revient dans le ciel de l'aube à la mi-janvier.
Crédit image : NASA

De très nombreux passages de la Station spatiale internationale (ISS) sont observables en France métropolitaine en début de nuit jusqu'au 7 janvier, puis la Station disparaît et revient dans le ciel de l'aube à partir de la mi-janvier.

L'éclat de l'ISS est suffisamment puissant lors des meilleurs passages pour qu'elle soit visible dans un ciel bleu avant même le coucher du Soleil ou peu après son lever ; le site Heavens-Above annonce également ce genre de passages.

Pour finir et commencer l'année en beauté, découvrez quelques superbes séquences filmées depuis la Station spatiale internationale et disponibles sur le portail des astronautes de la NASA (cliquez sur les images).


La comète C/2011 W3 Lovejoy vue de l'espace. Découvrez
d'autres images de cette comète exceptionnelle dans ma lettre spéciale.
Crédit image : NASA Videos


Le nord-est des Etats-Unis survolé de nuit par l'ISS.
Crédit image : NASA Videos


Aurores boréales au-dessus de l'océan Atlantique.
Crédit image : NASA Videos


Le Sud de la France, les Alpes et l'Italie, le 11 décembre 2011.
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De l'Espagne à la Russie, le 4 décembre 2011.
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Au-dessus des Etats-Unis, le 15 octobre 2011.
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De Chicago au Canada, le 29 septembre 2011.
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Un bain d'aurores australes, le 18 septembre 2011.
Crédit image : NASA Videos


Une plongée dans l'aurore, le 17 septembre 2011.
Crédit image : NASA Videos


Un ciel palpitant au-dessus de l'Australie, le 11 septembre 2011.
Crédit image : NASA Videos

L'embryon de la future station spatiale chinoise, Tiangong 1, n'est pas visible en plein jour, mais vous pouvez la voir passer dans un ciel crépusculaire sans instrument. Elle survole la France en début de nuit jusqu'à la mi-janvier, puis disparaît et revient à l'aube en fin de mois.

Pour savoir précisément où et quand observer les survols de l'ISS ou de la station chinoise, consultez le site Heavens-above. En vous inscrivant (c’est gratuit), vous pouvez mémoriser des points d'observation différents et obtenir rapidement des cartes et des horaires de passage très précis.

Le site d’Alphonse Pouplier donne aussi des horaires de passages de l'ISS et d'autres satellites :

Le site d'Alphonse Pouplier
Heavens-Above
Aide en ligne pour vous inscrire sur le site Heavens-Above

2 janvier | Ultime rencontre dans les Poissons

Le lundi 2 janvier, veille de rentrée pour les plus jeunes, Jupiter reçoit la visite d’une Lune à la gibbosité naissante.

Leur rencontre se déroule à la bordure orientale de la grande constellation des Poissons, quelques jours seulement avant que la planète géante du système solaire ne quitte cette figure antique pour une assez longue période puisqu’elle n’y retournera pas avant le mois d’avril 2022.

Un peu plus de deux mois après son opposition – c’est-à-dire le moment où le Soleil, la Terre et Jupiter sont alignés et où les conditions d’observation sont les meilleures de l’année –, l’éclat de cette planète est encore imposant et il est toujours aisé de la repérer à l’œil nu dans le ciel du soir.

Elle apparaît dans le courant du crépuscule, à plus de cinquante degrés de hauteur au-dessus de l’horizon sud.

Utilisez vos mains pour évaluer sa hauteur : cinquante degrés représentent un peu plus de deux mains grandes ouvertes, bras tendu. L’écart apparent entre Jupiter et la Lune est légèrement supérieur à cinq degrés.

11 janvier | Le clin d’œil d’Acubens

Le mercredi 11 janvier, avant l’aube, deux heures avant l’apparition du Soleil, vous avez un rendez-vous un peu inhabituel avec la Lune.

Notre voisine va en effet occulter l’étoile principale de la constellation du Cancer, Acubens.

Ce n’est pas une observation que vous pouvez faire à l’œil nu, car l’éclat éblouissant de la Lune gibbeuse décroissante vous cachera la lueur bien plus modeste d’Acubens, surtout dans un ciel dégradé par la pollution lumineuse. Mais, avec des jumelles ou une petite lunette, vous n’aurez aucun mal à suivre la disparition de cette étoile derrière le limbe lunaire vers 6 h 30 (l’heure exacte dépend de votre position géographique).

13 janvier | Rapprochement entre Vénus et Neptune

Le vendredi 13 janvier 2012 (il y aura un deuxième vendredi 13 en avril et un troisième en juillet cette année), Vénus et Neptune sont en conjonction.

Les deux planètes sont bien situées dans le ciel du soir pour qu’il soit possible de les observer à la fin du crépuscule astronomique, donc dans un ciel noir, ce qui est la condition sine qua non pour parvenir à distinguer Neptune dans un instrument d’amateur.

Une heure et demie après le départ du Soleil, les deux astres sont à plus de 12° de hauteur au-dessus de l’horizon ouest-sud-ouest et leur séparation apparente est de 1,1° seulement. Il est donc possible de les pointer dans le même champ avec un grossissement de plusieurs dizaines de fois.

La différence d’éclat entre la planète la plus brillante du système solaire et la planète la moins brillante est de douze magnitudes, Vénus est donc 63 000 fois plus éclatante que Neptune !

14 janvier | À l’est du Lion

Le samedi 14 janvier, à l’orée de l’aube, à l’heure la plus froide de la nuit, Mars et la Lune gibbeuse décroissante vous attendent au-dessus de l’horizon sud-ouest.

Plus de dix degrés – un poing bras tendu – les séparent lors de cette lointaine réunion et cela met d’autant plus en valeur l’éclat de plus en plus puissant de notre voisine.

Nous approchons de son opposition (le 3 mars) et elle brille à présent plus vivement que toutes les étoiles du ciel, à l’exception de Sirius du Grand Chien.

Sa coloration orangée est parfaitement perceptible à l’œil nu et, si vous avez la possibilité d’utiliser un télescope, vous commencerez à distinguer des détails sur son petit disque.

16 et 17 janvier | Saturne et Spica accueillent la Lune

Le lundi 16 et le mardi 17 janvier, à l’aube, une heure et demie avant le jour, Saturne et Spica reçoivent la visite du Dernier Quartier.

La réunion est visible à une trentaine de degrés de hauteur au-dessus de l’horizon sud.

Le lundi 16, notre satellite se situe à moins de trois degrés de l’étoile principale de la Vierge et à plus de huit degrés de la planète.

Le mardi, Séléné a glissé de plus de quatorze degrés vers l’est de la voûte céleste et elle est déjà loin du couple planéto-stellaire.

À l’approche de son opposition (mi-avril), la planète aux anneaux est un peu plus brillante que Spica. De plus, comme elle possède un diamètre apparent non négligeable, son éclat scintille bien moins que celui de l’étoile.

19 janvier | Le démon du Scorpion

Le jeudi 19 janvier, à l’aube, une heure et demie avant l’éruption solaire, un magnifique croissant lunaire jouxte Antarès.

L’étoile principale de la constellation du Scorpion est une supergéante sur la fin de sa vie qui brille d’un vif éclat rougeoyant.

Seule la portion haute du Scorpion est visible au-dessus de l’horizon sud-est et la Lune semble prisonnière des pinces du céleste arthropode.

La portion nocturne de son globe ne reçoit aucune lumière directe du Soleil, mais elle luit faiblement grâce à l’éclat solaire réfléchi par la Terre. Cette lumière cendrée est visible en début et en fin de lunaison lorsque l’éclat du croissant n’est pas trop éblouissant.

Le samedi 21 et le mardi 24 janvier, vous pouvez voir deux croissants lunaires magnifiques : le premier à l’aube, un peu plus d’une heure avant le lever du Soleil, le second au crépuscule, une heure après le départ de l’astre du jour.

Si vous bénéficiez de conditions atmosphériques exceptionnelles, vous pouvez même tenter de repérer à l’œil nu l’infime arc sélène du dimanche 22 moins de quarante minutes avant le jour, mais ce n’est pas une observation facile !

Le samedi 21, vous trouverez sans peine la vieille Lune juste au-dessus de l’horizon sud-est et, le mardi 24, il faudra chercher la jeune Lune à l’aplomb de l’horizon ouest-sud-ouest.

Cette paire de croissants encadre la Nouvelle Lune du 23 janvier, qui marque l’entrée dans l’année du Dragon dans le calendrier chinois.

Si vous attendez que la nuit arrive le 24 au soir, vous verrez les étoiles de la sinueuse constellation du Dragon juste au-dessus de l’horizon nord entre la Grande Ourse et la Petite Ourse.

Le mercredi 25 et le jeudi 26 janvier, le spectacle vaut vraiment le coup d’œil au-dessus de l’horizon ouest-sud-ouest.

Une heure après le coucher du Soleil, le magnifique arc lunaire embellit le ciel crépusculaire à proximité de Vénus. La planète a profité du mois de janvier pour s’élancer de plus en plus haut vers les étoiles en gagnant pratiquement un demi-degré de hauteur par soir.

Vous la trouverez donc sans peine, même en pleine ville ou dans un environnement raisonnablement encaissé, à plus de vingt degrés de l’horizon, soit une main grande ouverte, bras tendu !

Le mercredi 25, l’arc de Séléné se situe sur sa droite et un peu plus bas et, le jeudi 26, il la domine, toujours sur sa droite.

Le globe lunaire se pare alors d’une superbe lumière cendrée qui permet de distinguer ses principales mers à l’œil nu.

Avec un instrument – jumelles, lunette ou télescope –, il est même possible de reconnaître les cratères et les chaînes montagneuses dans la clarté terrestre.

Le lundi 30 janvier, au soir, deux heures après le départ du Soleil, Jupiter accueille la Lune pour la seconde fois du mois.

Quelques heures avant son Premier Quartier, notre satellite est trop éblouissant pour qu’il soit encore possible d’admirer sa lumière cendrée à l’œil nu, mais, dans un télescope, c’est encore envisageable en faisant sortir la portion la plus lumineuse du champ.

La configuration des phases lunaires est originale en ce début d’année, puisqu’il y aura cinq phases en janvier et en mars et seulement trois phases en février.

Jupiter vient d’entamer sa traversée de la constellation du Bélier. La planète est en route vers le Taureau, vaste figure céleste dans laquelle elle s’installera pour préparer son opposition de fin d’année.

La Lune et elle sont à moins de cinq degrés d’écart, elles entrent donc dans le même champ avec la plupart des jumelles, et elles gravitent à plus de cinquante degrés de hauteur au-dessus de l’horizon sud-ouest en début de nuit.

Le 10 décembre dernier, j’avais décidé de me rendre au Cap d’Agde pour observer le lever de la Pleine Lune encore partiellement éclipsée. Pour moi, c’était l’endroit le plus proche pour voir la Lune apparaître au-dessus de la mer. Les conditions météos n’étaient pas idéales car il y avait une brume assez dense à l’horizon, mais l’ambiance du moment était sympathique. Nous étions trois à braquer nos lunettes et nos téléobjectifs, installés en équilibre sur les gros blocs de basalte qui constituent la jetée de cette station balnéaire, et les promeneurs s’arrêtaient pour discuter avec nous du phénomène. Le disque lunaire encore très légèrement rongé est finalement sorti de la brume plusieurs minutes après son lever et il s’est élancé à l’assaut du ciel, acquérant rapidement une teinte jaune citron surprenante engendrée par un lointain voile de cirrus.

J’avais programmé l’un de mes boîtiers pour qu’il prenne une image toutes les quinze secondes et j’ai fait évoluer le temps de pose pour que la Lune reste correctement exposée durant près d’une heure. Je vous propose différents montage en ouverture de cette lettre et ci-dessous : le premier est un chapelet classique au début duquel on distingue bien la sortie de l’ombre et de la pénombre ; le deuxième enchaîne toutes les images et j’ai ajouté une image posée plus longtemps vers le milieu qui révèle les nuages et rend bien l’ambiance lumineuse de cette soirée ; le troisième reprend les poses du chapelet avec, en transparence, toutes les autres images qui soulignent la permanence du diamètre apparent lunaire.


© Guillaume Cannat


© Guillaume Cannat


© Guillaume Cannat

Coup de chance pour le passage de la Lune non loin de Mercure, le 23 décembre, le temps était superbe ! Installé avant l’aube juste à côté de chez moi, j’ai pu glaner quelques souvenirs de cette rencontre matinale.

La première image est prise au téléobjectif quelques secondes après l’apparition du croissant lunaire. Elle est un peu floue car j’ai dû poser suffisamment longtemps pour mettre en évidence la lumière cendrée. Au ras de l’horizon, la diffusion est telle que le globe lunaire est orangé. De plus, l’atmosphère joue avec l’image de Séléné et la déforme.


© Guillaume Cannat

Quelques dizaines de minutes plus tard, la voile lunaire s’élance dans le jour naissant et la lumière cendrée se pare de reflets bleutés. Au-dessus de notre satellite, Mercure brille vivement ; sur sa droite, le petit point d’Antarès du Scorpion est encore perceptible ; en haut, à droite, un avion s’apprête à passer entre la planète et la Lune.


© Guillaume Cannat

Le Ciel à l'œil nu en 2012
17 x 24 cm
Prix public : 17,10 euros
en vente avec 5 % de remise et le port offert sur le site d'amds

La chronique Bleu nuit que j'enregistre avec Philippe Moity sur France Bleu Hérault est diffusée le samedi matin vers 10 h 40 m et le dimanche.

L'habillage sonore est joyeusement décalé – extraits de vieux films et de séries de science-fiction –, mais le contenu est sérieux (enfin, essaie de l'être !). Chaque semaine, je signale un ou deux phénomènes à observer dans les jours qui vont suivre et je réponds aux questions de base et d'actualité de Philippe Moity.

Si vous n'habitez pas à portée d'antenne de cette station, vous pouvez néanmoins écouter Bleu nuit durant les sept jours qui suivent sa diffusion en vous rendant sur le site de France Bleu Hérault dans le menu France Bleu à la demande ; d'après les statistiques de France Bleu, vous êtes plus de 2 000 à le faire chaque mois, un grand merci de votre intérêt fidèle :

http://sites.radiofrance.fr/chaines/france-bleu/?tag=herault

Des infos sur...

Activité solaire et phénomènes atmosphériques et astronomiques
Spaceweather est LE site qu'il faut avoir dans son carnet d'adresse et auquel il faut rendre visite chaque jour pour voir les dernières images du ciel prises par des amateurs sur toute la planète et des infos chiffrées sur l'activité de notre étoile.
http://www.spaceweather.com/

Dernières comètes découvertes
Le site de l'Union astronomique internationale (UAI ou IAU) avec tous les éléments orbitaux et les éphémérides des comètes potentiellement observables.
http://minorplanetcenter.org/iau/Ephemerides/Comets/index.html

Dernières novae découvertes
Le site de l'Union astronomique internationale (UAI ou IAU) avec les éphémérides des dernières novae.
http://www.cbat.eps.harvard.edu/Headlines.html

Dernières supernovae découvertes
Le site de l'Union astronomique internationale (UAI ou IAU) avec les éphémérides des dernières supernovae.
http://www.cbat.eps.harvard.edu/Headlines.html

Éclipses de Lune et de Soleil
Les cartes et les horaires des prochaines éclipses observables dans le monde, avec des liens vers les sites de Fred Espenak (NASA) et de l'Imcce pour plus de détails.
http://www.leguideduciel.net/ephemerides/eclipses.php

Occultations d'étoiles par des astéroïde
Le site tenu à jour par Éric Frappa, vous dit tout ce qu'il faut savoir pour observer ces phénomènes.
http://www.euraster.net/