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La lettre du Guide du Ciel

N° 58 | 6 décembre 2011

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Guillaume Cannat

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Orion
Lever d'Orion en Provence
© Guillaume Cannat

« Un vent glacé agite les roseaux et pousse les bancs de nuages qui déferlent sur ma tête ; ces écharpes orangées s’accrochent aux étoiles et s’évanouissent. Debout face au ciel de Provence, je contemple mon ami Orion. Enfin, mon ami, c’est plutôt avec sa forme remarquable et sa présence familière que j’ai tissé un lien d’amitié car il n’est pas certain que ce héros mythologique ait été très fréquentable, plutôt du genre grosse brute priapique manipulée par des dieux que son comportement lassa lorsqu’il eut accumulé tant de bévues, de violences et d’actes insupportables. Envoyé pour le tuer, le Scorpion, une fois sa tâche accomplie, fut placé sur la nuit de telle sorte qu’il ne côtoie jamais Orion et il faut le chercher à l’aube l’hiver lorsque le chasseur se couche, et au crépuscule l’été lorsque la massue d’Orion s’abat sur l’horizon. Pourtant, au-delà de cette origine peu flatteuse, Orion demeure l’une des plus belles figures célestes, l’harmonie de son cadre rehaussant la beauté de son baudrier incrusté de gemmes alignées.

À minuit, aux parages de Noël en Europe, il est fièrement campé sur l’horizon sud et son ampleur en impose. Orion n’a nul besoin de la Voie lactée pour s’embellir, et c’est heureux car, en l’observant, notre regard plonge vers l’infini dénudé de la périphérie galactique. Le fleuve d’argent aux contours plantureux lorsqu’il baigne les constellations du Sagittaire ou du Scorpion semble ici se tarir et réserve son cours discret aux ciels les plus noirs. Les étoiles qui délimitent le quadrilatère d’Orion – Bételgeuse, Bellatrix, Rigel et Saiph – sont vives et tranchantes. Tirant leur éclat d’une distance raisonnable ou d’une dimension généreuse, ces quatre-là ne passent jamais inaperçues, pas plus que le trio formé par Alnilam, Alnitak et Mintaka, plus modeste mais tellement bien disposé. La beauté d’Orion est accrue par la connaissance de ce qui est invisible à l’œil nu. Toute cette région débonde en effet de gaz et de poussières et elle a engendré des générations d’astres tumultueux que la fougue de la jeunesse fait chatoyer dans les replis soyeux d’une immense nébuleuse. C’est l’une des plus belles zones d’activités stellaires de notre environnement cosmique immédiat.

Je songe à tout cela en un souffle alors que la lumière issue de ces chaudrons de genèse percute mes yeux. Aussi loin que je m’en souvienne cette collection scintillante m’a attiré. Enfant, j’avais repéré l’alignement des trois rois avant d’en connaître le nom. Je ne faisais que suivre sans le savoir les pas de générations d’observateurs dispersés dans le temps et l’espace et que ce même alignement avait séduit. Affublé de noms et de légendes variés, Orion accompagne les Hommes depuis leurs premiers regards sur l’océan de la nuit et je ne fais que prolonger cette longue ascendance en contemplant sa migration entre les branches effeuillées des tilleuls qui m’entourent. Une route gronde et gémit dans le lointain ; plus près, un rapace jette des petits cris aigus dans le noir et le vent fait crépiter les feuilles mortes à mes pieds. La Terre fonce sur son orbite, entraînant sa charge d’êtres dans une course sans fin. »


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DES RENDEZ-VOUS SANS INSTRUMENT

Décembre | Observez la Station spatiale internationale... et la station chinoise Tiangong 1

iss
De très nombreux passages de la Station spatiale internationale (ISS) sont observables en France métropolitaine en début de nuit à partir du 16 et jusqu'au début de l'année 2012.
La colonne de fumée d'Atlantis pointe son ombre comme un index accusateur en direction de la Pleine Lune qui se lève dans les lueurs rosées de la ceinture de Vénus (décollage du vol STS 98 en 2001).
Crédit image : Pat McCracken/NASA

 

De très nombreux passages de la Station spatiale internationale (ISS) sont observables en France métropolitaine en début de nuit à partir du 16 et jusqu'au début de l'année 2012.

L'éclat de l'ISS est suffisamment puissant lors des meilleurs passages pour qu'elle soit visible dans un ciel bleu avant même le coucher du Soleil ou peu après son lever ; le site Heavens-Above annonce également ce genre de passages.

L'embryon de la future station spatiale chinoise, Tiangong 1, n'est pas visible en plein jour, mais vous pouvez la voir passer dans un ciel crépusculaire sans instrument. Elle survole la France en fin de nuit jusqu'au 22 décembre et son éclat peut atteindre la magnitude zéro lors des survols les plus proches.

Pour savoir précisément où et quand observer les survols de l'ISS ou de la station chinoise, consultez le site Heavens-above. En vous inscrivant (c’est gratuit), vous pouvez mémoriser des points d'observation différents et obtenir rapidement des cartes et des horaires de passage très précis.

Le site d’Alphonse Pouplier donne aussi des horaires de passages de l'ISS et d'autres satellites :

Le site d'Alphonse Pouplier
Heavens-Above
Aide en ligne pour vous inscrire sur le site Heavens-Above

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Nuit du 6 au 7 décembre | Jupiter au premier point du Bélier

6novAu cours de la nuit du mardi 6 au mercredi 7 décembre 2011, Jupiter et la Lune gibbeuse croissante traversent le ciel côte à côte. Ces astres éblouissants apparaissent dès le coucher du Soleil au-dessus de l’horizon est-sud-est. En milieu de soirée, ils dominent l’horizon sud de plus de cinquante degrés et sont donc aisés à repérer.

Le mardi 6 décembre au crépuscule, juste après le départ du Soleil, Jupiter et la Lune sont visibles au-dessus de l’horizon est-sud-est.

Notre voisine est gibbeuse croissante et, quatre degrés sous elle, la planète chatoie dans le ciel bleu gris du soir. Ces deux astres cheminent côte à côte tout au long de la nuit et ils se couchent vers cinq heures du matin, heure de votre montre.

Actuellement, Jupiter se situe à la frontière des constellations des Poissons et du Bélier, pratiquement à l’endroit qu’occupait le point vernal il y a quelque deux mille six cents années.

Ce point imaginaire marque la position du Soleil au moment de l’équinoxe de printemps et il correspond à l’une des deux intersections de l’écliptique et de l’équateur céleste.

À cause du lent mouvement de toupie qui anime l’axe de rotation de notre planète, le point vernal se décale progressivement sur la sphère céleste – on parle de la précession des équinoxes. Il se situe à présent très loin du Bélier, à plus de 34° vers l’ouest, dans les Poissons, et il atteindra le Verseau dans quelques centaines d’années.


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10 décembre | Vision partielle d’une éclipse totale

9novSamedi 10 décembre 2011 au coucher du Soleil, surveillez l’apparition de la Pleine Lune au ras de l’horizon est-nord-est. Selon votre position géographique en Europe, notre satellite sera encore plus ou moins profondément plongé dans l’ombre terrestre.
eclipse

Le samedi 10 décembre au coucher du Soleil se produit la seconde éclipse totale de Lune de 2011 et la troisième en moins d’un an.

Une nouvelle fois, la France métropolitaine et l’Europe se situent juste à la limite de la zone d’observation du phénomène et il convient de se décaler le plus possible vers l’est pour en profiter plus longuement.

Dans tous les cas, sauf si vous quittez la métropole pour voler vers le Moyen-Orient, l’Asie et l’Océanie, vous ne pourrez contempler qu’une Lune partiellement éclipsée lors de son lever ; plus vous serez au sud-ouest du pays, plus la portion du globe de Séléné encore prisonnière de l’ombre terrestre sera petite.

À Strasbourg, le diamètre lunaire sera plongé à plus de 85 % dans l’ombre lors de son apparition au ras de l’horizon est-nord-est, alors que, à Pau, moins de 15 % seront concernés.

Il convient de choisir un site d’observation parfaitement dégagé pour ne pas perdre une minute de l’arrivée de notre satellite dans le ciel nocturne.

Si les conditions météorologiques ne sont pas optimales et qu’un peu de brume empâte l’horizon, la coloration cuivrée caractéristique de l’ombre de notre planète sera fortement accentuée et le disque sélène pourrait être délicat à repérer avant qu’il ne prenne un peu de hauteur.

Plus de détails (Guide du Ciel 2011-2012)

La sixième et dernière éclipse de l’année est une éclipse totale de Lune, la troisième en moins d’un an. Et, pour la troisième fois consécutive, la France métropolitaine et l’Europe se situent à la limite de la zone de visibilité du phénomène. Lors du maximum, Séléné est au zénith de l’océan Pacifique (au sud du Japon, non loin de l’île de Guam) et les observateurs européens voient la Pleine Lune sortir de l’ombre terrestre lors de son lever, juste après le coucher du Soleil. Il faut se décaler le plus possible vers le nord-est pour profiter du spectacle.

À Strasbourg, la Lune est encore largement éclipsée à son lever, alors qu’elle ne l’est plus que par la pénombre lorsqu’elle apparaît au ras de l’horizon est-nord-est dans le sud-ouest du pays et à la pointe de la Bretagne. Le disque lunaire traverse le bord sud du cône d’ombre terrestre et il devrait donc logiquement recevoir bien plus de lumière que lors de l’éclipse du 15 juin dernier.

Au moment de la plus grande éclipse (14 h 32 m), le centre de la Lune passe à plus de 21,4’ au sud du centre de l’ombre, soit près de 2 475 km. Le limbe septentrional est à 6,4’ (740 km) du centre de l’ombre et le limbe austral n’est qu’à 3,2’ (370 km) du bord sud de l’ombre. Il devrait donc y avoir une assez forte disparité entre l’éclairement de l’hémisphère Nord et celui de l’hémisphère Sud lunaire.
La magnitude de cette éclipse au maximum est de 1,1061.

Distance Terre-Lune au maximum : 397 258 km.
Diamètre de la Lune au maximum : 30’ 05’’ (0,501°) ;
diamètre de l’ombre : 1,322° (9 170 km) ;
diamètre de la pénombre : 2,405° (16 680 km).
Durée de la totalité : un peu plus de 51 minutes.
Durée totale du phénomène : près de 5 heures et 56 minutes.
La Pleine Lune se situe dans le Taureau.
23e éclipse du saros n° 135, qui comptera 71 éclipses (du 13 avril 1615 au 18 mai 2877).
Sources : Fred Espenak (NASA) avec un Delta T de 68 secondes.

heure (TU)
1. Entrée dans la pénombre : 11 h 33 m 32 s
2. Entrée dans l’ombre : 12 h 45 m 42 s
3. Début de la totalité : 14 h 06 m 16 s
4. Milieu de la totalité : 14 h 31 m 48 s
5. Fin de la totalité : 14 h 57 m 24 s
6. Sortie de l’ombre : 16 h 17 m 58 s
7. Sortie de la pénombre : 17 h 30 m 00 s

Lors de chaque éclipse totale de Lune, les astronomes ont constaté que l’ombre de la Terre pouvait être jusqu’à 2 % plus grande que ce que les calculs annoncent. Ce phénomène – remarqué pour la première fois en 1702 par le Français Pierre de La Hire – est manifestement dû à l’atmosphère terrestre, mais il n’est toujours pas bien compris.

En mesurant précisément les heures d’entrée et de sortie de cratères faciles à repérer, il est possible de contribuer à la détermination précise de la dimension de l’ombre. Vous avez besoin d’un petit instrument – une lunette de 80 mm, par exemple – et d’un signal horaire précis ; celui donné par un GPS convient.

Il est aisé de noter l’instant où l’ombre passe au centre des petits cratères ; pour les plus grands, il faut faire une moyenne entre l’entrée dans l’ombre des bords opposés. Le tableau ci-dessous vous indique les instants approximatifs à surveiller pour une petite vingtaine de formations que vous pouvez retrouver sur les cartes de la Lune disponibles ici. Vous pouvez communiquer vos mesures à la revue Sky & Telescope, qui les centralise au niveau mondial.

Cratère Cartes Immersion Émersion
Grimaldi 4-279 12 h 52 15 h 14
Aristarchus 3-250 12 h 55 15 h 32
Kepler 3-267 13 h 00 15 h 29
Billy 4-294 13 h 01 15 h 16
Pytheas 3-254 13 h 07 15 h 42
Copernicus 3-270 13 h 09 15 h 38
Timocharis 3-242 13 h 11 15 h 47
Plato 3-219 13 h 12 15 h 55
Campanus 4-332 13 h 19 15 h 19
Aristoteles 1-24 13 h 21 16 h 03
Eudoxus 1-31 13 h 22 16 h 03
Manilius 1-69 13 h 25 15 h 54
Menelaus 1-58 13 h 28 15 h 58
Plinius 1-59 13 h 32 16 h 01
Tycho 4-351 13 h 35 15 h 17
Taruntius 1-90 13 h 46 16 h 07
Goclenius 2-118 13 h 50 15 h 59
Langrenus 2-119 13 h 55 16 h 04
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Nuit du 14 au 15 décembre | Surprenez les Géminides !

16novAu cours de la nuit du mercredi 14 au jeudi 15 décembre 2011, tentez d’apercevoir quelques étoiles filantes de l’essaim des Géminides au-dessus de l’horizon oriental.


Les étoiles filantes de l’essaim des Géminides sont parmi les plus belles de l’année. Elles déploient généralement leur faste autour des Gémeaux entre le 7 et le 17 décembre avec un maximum le 14.

Cette année, je vous conseille de surveiller le lever de cette grande constellation au début de la nuit du mercredi 14 au jeudi 15 décembre. Trois heures après le coucher du Soleil, elle surplombe déjà l’horizon est-nord-est d’une vingtaine de degrés et vous pouvez guetter les traînées fulgurantes qui s’en éloignent et qui peuvent fendre la nuit jusqu’à la Grande Ourse vers le nord, et au-delà d’Orion et du Taureau vers le sud.

Les Géminides sont souvent éclatantes, vous pourrez ainsi les admirer tard dans la nuit, même lorsque la lumineuse Lune gibbeuse décroissante se sera hissée dans le ciel.

 

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17 décembre | Mars prend de l’éclat

19novSamedi 17 décembre 2011 à l’aube, une heure et demie avant le lever du Soleil, un gros quartier lunaire voisine la brillante planète Mars.

Le samedi 17 décembre à l’aube, une heure et demie avant le jour, retrouvez Mars et la Lune très loin au-dessus de l’horizon sud.

Ces deux astres sont à plus de huit degrés l’un de l’autre et il n’est donc pas possible de les caser dans le même champ de jumelles.

Vous n’aurez aucun mal en revanche à les repérer en pleine ville, à près de cinquante degrés de hauteur, car l’éclat martien poursuit sa croissance et dépasse à présent celui de Saturne et celui de la majorité des étoiles visibles.

Il n’y a plus que Capella, Véga et Arcturus pour lui ravir les premières places sur le podium céleste.

 

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Du 19 au 21 décembre | Saturne dans l’océan virginal

22novDu lundi 19 au mercredi 21 décembre 2011 à l’orée de l’aube, deux heures avant le lever du Soleil, tenez-vous devant l’horizon sud-est pour apprécier le passage de la caravelle lunaire au large des caps de Saturne et de Spica dans l’océan virginal.

Du lundi 19 au mercredi 21 décembre à l’orée de l’aube, deux heures avant l’éveil du jour, si vous vous tenez face à l’horizon sud-est, vous pouvez contempler la Vierge, cette constellation à l’ampleur océanique.

Au sein de la Vierge qu’elle traverse depuis plusieurs années, Saturne brille sereinement à près de cinq degrés sur la gauche de Spica. Séléné, sur la fin de sa lunaison, s’approche du couple à partir du lundi 19 comme une caravelle découvrant des mers inconnues.

Le mardi 20, elle trace un magnifique triangle avec la planète et l’étoile, puis elle poursuit sa route vers le Soleil et, le mercredi 21, nous la retrouvons fortement amincie à plus de seize degrés sous Saturne. La diminution de l’épaisseur et donc de l’éclat du croissant permet de surveiller l’apparition de la lumière cendrée au fil de ces trois jours.

Le mercredi, remarquez la petite étoile qui clignote à près de quatre degrés sur la gauche de l’embarcation sélène : il s’agit de Zubenelgenubi, l’astre principal de la constellation de la Balance.

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22 et 23 décembre | Mercure dans l’eau claire de l’aube
26novSamedi 26 et dimanche 27 novembre 2011 au crépuscule, une heure après le coucher du Soleil, Vénus est encadrée par les cornes de la jeune Lune. Ces astres nous donnent rendez-vous au-dessus de l’horizon sud-ouest et une magnifique lumière cendrée devrait embellir la scène.

Le jeudi 22 et le vendredi 23 décembre à l’aube, une bonne heure avant l’essor de la boule solaire, choisissez un site offrant un horizon sud-est parfaitement dégagé car les astres que vous allez admirer se situent pour la plupart à moins de dix degrés de hauteur.

Coincée dans le corridor étroit de la constellation du Scorpion, Mercure brille vivement dans l’air frais de l’hiver. Elle retombe progressivement vers le Soleil après son élongation maximale, mais cette chute est assortie d’une augmentation régulière de son éclat, si bien qu’elle demeure facile à repérer à l’oeil nu dans une atmosphère limpide.

Au-dessus d’elle, le jeudi 22, la Lune nous présente un globe magnifiquement mis en valeur par la lumière cendrée et un mince croissant très lumineux.

Enfin, très près de l’horizon, tentez de distinguer Antarès du Scorpion qui fait son retour matinal.

Le vendredi 23, l’arc lunaire est de plus en plus gracile, mais il est encore bien visible à l’œil nu et il se glisse juste entre Mercure et la ligne d’horizon, à gauche d’Antarès.

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26 et 27 décembre | Deux croissants pour Vénus
26novLundi 26 et mardi 27 décembre 2011 au crépuscule, une heure après le coucher du Soleil, Vénus brille magnifiquement dans l’air glacé et le croissant de la jeune Lune lui rend une visite discrète. Ces astres sont placés suffisamment haut dans le ciel, au-dessus de l’horizon sud-ouest, pour que vous puissiez les repérer sans peine, même en ville.

Comme le mois dernier, c’est le 26 et le 27 que Vénus a rendez-vous avec le nouveau croissant. La rencontre se produit au crépuscule, une heure après la fermeture du jour, à plus de dix degrés au-dessus de l’horizon sud-ouest.

Le lundi 26, Séléné est posée sur la vague sanguinolente du jour mourant, à près de neuf degrés sur la droite du lumineux fanion de la déesse romaine de l’Amour. Le croissant est enthousiasmant, effilé comme la lame courbe d’un cimeterre, et la lumière cendrée éveille le globe nocturne.

Le mardi, le berceau lunaire est installé à plus de sept degrés au-dessus de Vénus. Dans un instrument, vous pouvez commencer à vous repaître des formations chaotiques visibles à la surface de notre satellite, mais, à l’œil nu, le croissant est encore d’une blancheur éblouissante.

La lumière cendrée a pris de l’ampleur et il est aisé d’identifier les mers et les océans de lave grise qui maculent la face nocturne de notre voisine. Vous pouvez suivre ce couple amoureux dans le ciel du soir bien après la fin du crépuscule si votre horizon est dégagé et limpide.

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Les rendez-vous à venir...

 


point
2 janvier : Ultime rencontre dans les Poissons
point 11 janvier : le clin d'oeil d'Acubens
point 14 janvier : à l'est du Lion
point 16 et 17 janvier : Saturne et Spica accueillent la Lune
point 19 janvier : le démon du Scorpion
point 21 et 24 janvier : deux cornes pour un dragon chinois
point 25 et 26 janvier : deux arcs d'argent pour Vénus
point 30 janvier : la traversée du Bélier
point D'autres conjonctions et d'autres phénomènes astronomiques
se produisent tout au long du mois à venir, retrouvez-les en détails dans Le Ciel à l'œil nu en 2012 et dans Le Guide du Ciel 2011-2012
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DES LIVRES A OFFRIR !

Le Ciel à l'œil nu en 2012 pour Noël

26novLe Ciel à l'œil nu en 2012
17 x 24 cm
Prix public : 17,10 euros
en vente avec 5 % de remise et le port offert sur le site d'amds



Comme chaque année, mon livre sur l'observation du ciel à l'œil nu s'est classé en quelques semaines dans les meilleures ventes des livres d'astronomie et de nature, merci à toutes et à tous !

Si vous ne l'avez pas encore ou si vous voulez l'offrir pour Noël, vous pouvez le commander directement sur le site amds édition, vous bénéficierez de 5 % de remise et les frais de port sont offerts jusqu'à la fin de l'année.

L'envoi est fait le jour même pour les commandes reçues avant midi ; le délai de livraison pas la Poste en courrier prioritaire est généralement de 48 h, pensez-y pour recevoir vos livres pour les fêtes !

Découvrez le sommaire et quelques pages ici...
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Le théorème du jardin : les premiers commentaires...
26novLe théorème du jardin
Christian Magnan
304 pages
15 x 22 cm
Prix public : 22 euros
en vente (port offert) sur le site d'amds

Qu’il vous enthousiasme ou qu’il vous hérisse, le théorème du jardin de Christian Magnan ne vous laissera pas indifférent !

Quelques commentaires de lectures :

« L'auteur, astrophysicien peu consensuel, nous offre pour commencer un riche paragraphe sur l'histoire des sciences, ou comment les révolutions successives (Copernicienne, newtonienne, relativité restreinte et générale) ont changé notre approche du monde et de l'Univers, pour nous mettre en garde de tout anthropocentrisme nombriliste. Reste que l'Univers reste perpétuellement sujet de recherche, de questionnement, que l'on croit en une force créatrice ou pas. A mille lieues de l'imposture des frères Bogdanov, ce livre dense, humaniste, non sans humour, se lit avec plaisir. »
JM M.

« Un livre que tout le monde devrait lire ! Riche, clair, compréhensible, rigoureux, critique lorsque c'est nécessaire... joignant l'utile à l'agréable. Une réussite totale. »
RF

« [... ] je suis heureuse de constater qu'il y a au moins un cosmologiste qui s'interroge sur les pratiques de ses contemporains. »
YN

« J'ai lu [votre] magistral "Théorème du jardin" avec un vif intérêt et beaucoup de plaisir. [...] j'applaudis chaleureusement ce passionnant et rafaîchissant constat critique que vous dressez et qui remet les pendules à l'heure. »
PA

« J'ai commencé la lecture : c'est extra, je me régale ! Bravo ! Tout le monde devrait lire ce livre ! »
FR

« [...] indiquons à toute personne intéressée par l'astronomie, son histoire et ses perspectives que « Le théorème du jardin » constitue une lecture indispensable. Les ouvrages de vulgarisation abondent sur ce thème très populaire, les actualités scientifiques apportent quotidiennement de nouveaux éléments d'information et de réflexion. Cependant il nous semble que l'on puisse donner à ce livre (et au blog qui l'accompagne) une place privilégiée. Il ne se borne pas à présenter des faits d'observations ou des commentaires repris d'articles en articles. Il apporte concernant notamment l'histoire des principales découvertes, des détails et des interprétations qui manquent généralement aux travaux de vulgarisation. Certains de ses commentaires nécessitent d'ailleurs pour être bien compris un minimum de connaissances mathématiques. Il ne s'agit pas à nos yeux d'une critique. L'auteur fait montre ainsi de l'estime dans laquelle il tient ses lecteurs. Ce faisant, au long des 3 premiers chapitres, il laisse apparaître la critique fondamentale des méthodes et conclusions de la cosmologie moderne qui font son originalité et qui vraisemblablement suscite l'agacement sinon l'hostilité de ses confrères. Cette critique prend toute sa portée dans les deux derniers chapitres, « L'Univers est-il fait pour l'homme? » et « Les dérives de la cosmologie moderne » [...]. »
JPB

« Tout cela est passionnant [...] Où qu'on le prenne ton livre nous empoigne et on ne peut pas le lâcher [...] Cela m'a fait très plaisir que tu parles de Margaret Burbidge [...] c'était une belle personne. Et je suis bien contente d'apprendre l'existence de Marie-Céleste, la fille de Galilée. Je vais me répéter tous les jours: l'espace est fini et sans limite [...]
Je vais conseiller ton livre à une amie universitaire [...]
 »
CL

« J'ai terminé ma première lecture et j'en suis enchanté. Grâce à vous j'ai amélioré mes connaissances et ma compréhension, et j'ai également été confirmé dans quelques opinions personnelles. J'ai toujours trouvé ridicule et dangereux que l'on dise : "l'univers obéit à des lois". C'est d'un anthropocentrisme forcené et d'une prétention insigne car ces "lois" c'est l'homme qui les invente ! L'univers fait ce qu'il peut et n'obéit à rien ni personne et surtout pas à ces "lois" inventées pour tenter de comprendre ce qui se passe dans l'univers. D'ailleurs le terme de "loi" est fort mal choisi : ce sont plutôt des recettes que l'on invente pour essayer de trouver une manière de comprendre "comment ça marche", toujours plus ou moins approximatives. [...] Pour des raisons du même ordre je ne m'ébahis pas devant "l'harmonie de l'univers". La compréhension des théories physiques est l'apanage d'une infime minorité de gens... Oui, on a assurément le droit de trouver superbe ou émouvante une image d'une galaxie, mais comme le dirait Magritte, l'image d'une galaxie n'est pas une galaxie...[...] »
FR

« D'une manière générale, j'ai fortement apprécié la manière limpide, claire, didactique, avec laquelle vous exposez les grandes pages de l'histoire de l'astronomie moderne. [...] Rien que pour ces trois premiers chapitres, l'ouvrage mériterait d'être diffusé auprès d'un large public. La fin du troisième chapitre a revêtu pour moi, si j'ose dire, un caractère jouissif. Enfin, un scientifique ose tenir des propos qui sortent du "politiquement correct". Dans cette époque de relativisme, où on voudrait nous persuader que tout se vaut, rappeler que les religions sont des inventions humaines, que "rien ne suggère la nécessité d'un esprit suprême", dénoncer l'obscurantisme, le viol des consciences, l'illusion métaphysique, est salutaire et vivifiant. Le quatrième chapitre poursuit dans la même veine: la dénonciation du caractère fantaisiste du principe anthropique ou du principe de complexité est argumentée et étayée de manière convaincante. [...] La cinquième partie de votre ouvrage a été pour moi la plus interpellante. [...] Une fois de plus, vous frappez fort, mais juste. Votre constat est sans appel et votre argumentation impressionnante. Je ne manquerai pas [...] de recommander chaudement votre ouvrage, qui me semble essentiel. »
FVDA

Lire d'autres commentaires et quelques critiques virulentes sur la page de l'auteur.

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LEGENDE
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Cassiopée, la constellation de la peau de l’élan
 


Durant la saison froide, nous pouvons repérer la constellation de Cassiopée au sommet du ciel à la fin du crépuscule. Ces cinq principales étoiles tracent un grand W légèrement aplati aussi grand qu’une main entière bras tendu. Dans la mythologie grecque, Cassiopée était la reine d’Éthiopie et son orgueil mit en péril l’existence de sa fille. Mais, tout comme la casserole de la Grande Ourse ou le baudrier d’Orion, le zigzag de Cassiopée est une figure céleste évidente que l’on retrouve dans nombre des mythologies des peuples et des civilisations de l’hémisphère Nord.

Pour les Quileutes, ce peuple amérindien du nord-ouest des États-Unis (État de Washington) rendu célèbre par les romans de Stephenie Meyer (la série Twilight), Cassiopée avait pour nom « la peau de l’élan » et sa présence dans le ciel trouvait son origine dans l’histoire suivante :

« Un matin d’automne, quatre frères partirent chasser l’élan sans leur cinquième frère qui avait autre chose à faire de plus important car il était chaman. Alors qu’ils marchaient tranquillement dans une vaste prairie à la recherche d’un élan à prendre en chasse, ils virent venir vers eux un grand homme qui les salua et leur demanda ce qu’ils faisaient. Ils lui expliquèrent et l’homme leur proposa de leur montrer un endroit où ils trouveraient à coup sûr des élans. Au moment de partir, il se retourna et leur demanda s’ils voulaient lui acheter les flèches de grande qualité qu’il fabriquait. Sans méfiance, les quatre frères acceptèrent et, jetant leurs propres flèches, ils remplirent leurs carquois de celles qu’ils venaient d’acquérir. L’homme partit en avant et quelques instants plus tard, les frères virent apparaître un immense élan à la tête surmontée de magnifiques bois. Encochant chacun une flèche, ils tirèrent sur l’énorme animal qui chargeait, mais les flèches se brisèrent et les quatre frères furent tués par l’élan.
Inquiet de ne pas voir revenir ses frères, le chaman partit à leur recherche et leurs traces le menèrent dans la prairie où il fut accueilli par le même homme qui lui dit ignorer ce qu’ils étaient devenus. Il lui proposa ses magnifiques flèches en lui disant que la région abritait de nombreux élans, mais le cinquième frère se méfia et refusa de les lui acheter, alors l’homme s’éloigna. Caché derrière un arbre, le chaman le vit alors se métamorphoser en élan et il comprit que cet homme-élan avait sûrement tué ses frères. Tenant fermement son arc, il s’avança dans l’herbe, se campa sur ses pieds et tira quatre flèches, une pour chacun de ses frères, en direction de l’élan qui courrait droit sur lui. Blessé par les traits, l’énorme animal tomba à terre et le jeune homme se jeta sur lui pour l’achever avec son couteau.
L’ayant dépouillé et ne sachant que faire de la peau qui était plus vaste que la prairie, il la jeta vivement vers le ciel où elle resta accrochée et où l’on peut encore la voir tous les soirs de beau temps. Les cinq principales étoiles marquent les déchirures faites par les quatre flèches et le coup de couteau ; les autres sont les trous percés par le chaman pour tendre la peau. »

 
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PRATIQUE
& DIVERS
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RADIO | Bleu nuit
 

RFH
La chronique Bleu nuit que j'enregistre avec Philippe Moity sur France Bleu Hérault est diffusée le samedi matin vers 10 h 40 m et le dimanche.

L'habillage sonore est joyeusement décalé – extraits de vieux films et de séries de science-fiction –, mais le contenu est sérieux (enfin, essaie de l'être !). Chaque semaine, je signale un ou deux phénomènes à observer dans les jours qui vont suivre et je réponds aux questions de base et d'actualité de Philippe Moity.

Si vous n'habitez pas à portée d'antenne de cette station, vous pouvez néanmoins écouter Bleu nuit durant les sept jours qui suivent sa diffusion en vous rendant sur le site de France Bleu Hérault dans le menu France Bleu à la demande ; d'après les statistiques de France Bleu, vous êtes plus de 2 000 à le faire chaque mois, un grand merci de votre intérêt fidèle :

http://www.radiofrance.fr/chaines/france-bleu/?nr=8dc942202aa447a40487975f8cb0ca20

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SUR LA TOILE

Des infos sur...

 

Activité solaire et phénomènes atmosphériques et astronomiques
Spaceweather est LE site qu'il faut avoir dans son carnet d'adresse et auquel il faut rendre visite chaque jour pour voir les dernières images du ciel prises par des amateurs sur toute la planète et des infos chiffrées sur l'activité de notre étoile.
http://www.spaceweather.com/

Dernières comètes découvertes
Le site de l'Union astronomique internationale (UAI ou IAU) avec tous les éléments orbitaux et les éphémérides des comètes potentiellement observables.
http://cfa-www.harvard.edu/iau/Ephemerides/Comets/index.html

Dernières novae découvertes
Le site de l'Union astronomique internationale (UAI ou IAU) avec les éphémérides des dernières novae.
http://www.cfa.harvard.edu/iau/Headlines.html

Dernières supernovae découvertes
Le site de l'Union astronomique internationale (UAI ou IAU) avec les éphémérides des dernières supernovae.
http://www.cfa.harvard.edu/iau/lists/RecentSupernovae.html

Éclipses de Lune et de Soleil
Les cartes et les horaires des prochaines éclipses observables dans le monde, avec des liens vers les sites de Fred Espenak (NASA) et de l'Imcce pour plus de détails.
http://www.leguideduciel.net/ephemerides/eclipses.php

Occultations d'étoiles par des astéroïde
Le site tenu à jour par Éric Frappa, vous dit tout ce qu'il faut savoir pour observer ces phénomènes.
http://www.euraster.net/

Phases de la Lune de 2002 à 2011
L'un des innombrables fichiers qui me servent à préparer la version papier du Guide du Ciel.
http://www.leguideduciel.net/indexgc.php

Phénomènes astronomiques jour par jour
Cette page vous donne accés à une sélection dles phénomènes publiés dans le Guide du Ciel depuis le mois de mai 2001.
http://www.leguideduciel.net/indexgc.php

Trajectoires des satellites de Jupiter
Les courbes mensuelles des satellites galiléens de Jupiter.
http://www.leguideduciel.net/ephemerides/satellites.php

Trajectoires des satellites de Saturne
Les courbes mensuelles des principaux satellites de Saturne.
http://www.leguideduciel.net/ephemerides/satellites.php

Découvrez des extraits des pages "Les phénomènes astronomiques au jour le jour" du Guide du Ciel :
http://www.leguideduciel.net/indexgc.php

 
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Infos

Sources :
Le Guide du Ciel 2011-2012 (amds),
Le Ciel à l'œil nu en 2011 (Nathan).

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© Guillaume Cannat | Décembre 2011