© Guillaume Cannat
Panorama réalisé durant la nuit du 29 au 30 juillet 2019, lors de la deuxième édition des Nuits du causse Noir qui se déroulaient sur le domaine de Pradines dans la Réserve internationale de ciel étoilé du parc national des Cévennes. L’éclat puissant de Jupiter est identifiable à droite de la portion la plus large de la Voie lactée, juste à côté de la nébuleuse obscure de la Pipe ; Saturne se situe sur la gauche, un peu plus haute que Jupiter, mais elle est bien moins éclatante. Le rectangle jaune délimite le panorama que je vous présente dans cette lettre.
Technique : mosaïque de quatre images prises avec un boîtier Sony A7s défiltré et un objectif Sigma ART de 20 mm 1,4@2,8 ; le temps de pose total pour chaque image est de 50 secondes à 10 000 ISO sans entraînement, compositage et assemblage avec Starry Landscape Stacker et Autopano Giga ; traitement avec Lightroom et Photoshop.
UNE BALADE GALACTIQUE
Rien de tel qu’un temps maussade et pluvieux pour vous donner des envies de chaleur estivale et de Voie lactée triomphante alors, ce mois-ci, je vous emmène faire un tour du côté d’Ophiuchus et du Scorpion ! Du 28 au 31 juillet, je me trouvais sur le causse Noir à l’occasion de la deuxième édition des désormais fameuses Nuits du causse Noir. Le causse Noir se situe au sud de la Réserve internationale de ciel étoilé du parc national des Cévennes et il offre de superbes conditions d’observation aux amateurs d’étoiles. À l’œil nu, le ciel est absolument splendide et la pollution lumineuse fait juste une petite frange claire de quelques degrés de hauteur de l’est au sud-ouest, en direction du littoral méditerranéen, qui n’empêche pas de parcourir la Voie lactée d’un horizon à l’autre. Naturellement, la haute sensibilité et les longs temps de pose utilisés pour les images astronomiques mettent en évidence les halos de pollution lumineuse sur une hauteur plus importante, comme vous pouvez le voir sur l’image qui ouvre cette lettre, mais dès que l’on s’écarte en peu des régions les plus basses on peut s’offrir de très belles balades photographiques. Lors de la première nuit, j’ai utilisé l’un de mes boîtiers avec un téléobjectif de 180 mm pour réaliser un long panorama à l’intérieur du cœur de la Voie lactée. Mon projet était d’aller d’Antarès à Saturne, en passant par Jupiter, la nébuleuse obscure de la Pipe et les brillantes nébuleuses de la Lagune et Trifide, mais j’ai manqué de temps pour réaliser les derniers champs et j’ai été contraint de m’arrêter juste avant de pouvoir compléter les abords de Saturne. Je vous présente ce panorama à la verticale pour qu’il soit plus facile à découvrir sur un petit écran, mais vous pouvez cliquer dessus pour l’afficher dans un format supérieur et vous promener à l’intérieur de cette région céleste d’une diversité inouïe.
© Guillaume Cannat
Panorama réalisé durant la nuit du 28 au 29 juillet 2019, lors de la deuxième édition des Nuits du causse Noir qui se déroulaient sur le domaine de Pradines dans la Réserve internationale de ciel étoilé du parc national des Cévennes. Ce panorama est constitué de 12 champs réalisés avec un boîtier Sony Alpha 7s défiltré par Richard Galli et un téléobjectif Nikon de 180 mm 2,8@4. Chaque champ est l’addition de 25 poses de 30 secondes à 3 200 ISO. Entraînement motorisé avec une monture Astrotrac pour compenser la rotation de la Terre et conserver des étoiles ponctuelles durant les poses. Assemblage avec Starry Sky Stacker et Autopano Giga ; traitement avec Lightroom et Photoshop.
Voici deux textes qui décrivent quelques éléments de cette longue image et qui sont extraits de mon Calendrier Astronomique 2020 :
À une dizaine de degrés à l’est d’Antarès et de Rhô Ophiuchi, la nébuleuse de la Pipe est l‘une des régions les plus sombres du cœur de la Voie lactée visible en Europe. L’atténuation de l’éclat du fourmillement stellaire du cœur de notre galaxie est telle que cette nébuleuse est perceptible à l’œil nu dans les meilleurs ciels. Au mois de juillet 2019, alors que je participais aux Nuits du causse Noir dans la Réserve internationale de ciel étoilé du parc national des Cévennes et que l’un de mes appareils photographiques enregistrait les photons qui allaient former cette image, la noirceur du ciel était telle que je voyais parfaitement la très grande nébuleuse de la Pipe sans instrument. Il faut dire que Jupiter servait de point d’ancrage pour repérer la zone en brillant intensément juste au-dessus. Les veines noires des nuages interstellaires qui zèbrent la Voie lactée sont les lieux où les futures générations d’étoiles sont en cours de formation. Au fil des prochains millions d’années, des géantes bleues s’allumeront ici ou là et leur éclat illuminera un temps de petites portions de cette Pipe d’ébène.
Rhô Ophiuchi ne paye pas de mine à l’œil nu, mais c’est le Graal estival des astrophotographes de l’hémisphère Nord. Située à 3 degrés au nord de l’étoile supergéante Antarès du Scorpion, cette étoile n’est perceptible sans instrument que dans un ciel bien sombre, ce qui est d’autant plus délicat à trouver aux latitudes européennes qu’elle ne s’élève guère au-dessus de l’horizon sud dans sa trajectoire nocturne. Aux jumelles ou dans un petit instrument, on remarque immédiatement qu’il s’agit d’une étoile double avec l’une des composantes deux fois moins brillante que l’autre. C’est une vraie étoile double, c’est-à-dire que ces deux astres sont en orbite autour de leur barycentre. Ce sont de jeunes étoiles géantes bleues, huit à dix fois plus massives que le Soleil, qui illuminent violemment les poussières interstellaires qui les entourent, donnant ainsi naissance à la nébuleuse par réflexion d’une teinte bleu azur qui fascine les astrophotographes.
UNE CONFÉRENCE À MONTPELLIER… ET UNE AUTRE À NÎMES
Je vous signale ma conférence du jeudi 14 novembre à 19 h 30 à Planet Ocean Montpellier (planétarium Galilée).
L’entrée est gratuite, mais il faut s’inscrire à l’avance en suivant ce lien…
Des phénomènes astronomiques superbes seront observables en 2020 et je vous donnerai quelques conseils sur l’observation et la prise de photos de ces rendez-vous au cours de cette conférence illustrée par mes dernières photographies et vidéos du ciel.
Je prononcerai une autre conférence le 6 décembre à Nîmes, sur la splendeur du ciel des Cévennes ; je vous indiquerai toutes les données pratiques sur Twitter et FB dès que possible.
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2020 sera une très belle année astronomique avec une multitude de phénomènes célestes superbes : des rapprochements planétaires exceptionnels – Jupiter et Saturne à 0,1 degré seulement ! –, un passage de Vénus dans les Pléiades, une occultation du croissant vénusien par le croissant lunaire et une opposition martienne qui promet d’être magnifique puisque la planète rouge cheminera à près de 50 degrés de hauteur. J’ai glissé de très nombreuses images inédites dans la maquette et j’espère que cette édition vous plaira autant que la précédente ; découvrez le sommaire en cliquant sur l'image un peu plus bas.
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