Le Guide du ciel 2003-2004

Les planètes en plein jour


Observez les planètes en plein jour !

Mercure, Vénus, Jupiter, Saturne et la planète Mars lorsqu'elle approche de l'opposition sont très belles à observer dans un ciel bleu ; cela modifie singulièrement leur aspect et cela permet d'admirer certaines phases difficilement accessibles de nuit (les plus fins croissants de Vénus par exemple). De plus en plus d'amateurs possèdent les moyens techniques de se livrer à des observations diurnes. Il n'y a rien de plus simple en effet avec les différents modèles de télescopes automatiques disponibles sur le marché. Avec ces instruments, et pour peu que l'on ait également en main le petit ordinateur astronomique qui va de paire, il suffit d'avoir effectué sa mise en station la nuit précédente - c'est-à-dire d'avoir indiqué l'heure, la date et le lieux et d'avoir pointé une ou deux étoiles pour caler la monture -, pour pointer automatiquement ces planètes brillantes ; en prenant garde toutefois à la proximité éventuelle du Soleil, qu'il ne faut pointer sous aucun prétexte sans les filtres protecteurs adéquats (rappelez-vous de l'éclipse !).

Tout le monde n'est pour autant pas encore équipé de ces engins automatiques et il est intéressant de savoir retrouver une planète en plein jour " à la main ". Avec une lunette ou un télescope installés sur une monture équatorial correctement mise en station (un de ses axes parallèle à l'axe du monde), il suffit de pointer la planète qui vous intéresse à la fin de la nuit et de compenser régulièrement le mouvement de rotation de la Terre (manuellement ou à l'aide d'une motorisation). Si votre monture est correctement alignée avec l'axe des pôles, cette méthode vous permet de suivre très simplement une planète dans la journée. En consultant le tableau donnant les éphémérides des planètes vous pouvez ensuite basculer vers une autre planète. Relevez la différence d'ascension droite et de déclinaison qui existe entre les deux corps et décalez votre instrument d'autant grâce aux cercles gradués fixés sur les axes de votre monture équatoriale. Les cercles des montures d'entrée de gamme manquant généralement de précision, vous pouvez en bricoler d'autres avec des rapporteurs circulaires ou en utilisant un logiciel de dessin informatique. Cette seconde solution à un avantage : vous pourrez graduer le cercle d'ascension droite en heures et minutes plutôt qu'en degrés, ce qui vous évitera nombre de conversions…

Autre cas de figure : vous utilisez un pied photographique ou une monture azimutale. Vous pouvez alors aisément observer les planètes lors de leur passage au méridien sud. Posez votre instrument à plat et prenez une boussole pour l'orienter précisément vers le sud. Achetez ou fabriquez comme précédemment un grand rapporteur (un quart de cercle gradué suffit), qui vous indiquera précisément la hauteur en degrés depuis le plan horizontal. Consultez les éphémérides de la planète qui vous intéresse et notez l'heure de son passage au méridien ; dans la plupart des cas, une rapide interpolation vous donnera cette heure avec une précision correcte pour les dates intermédiaires. Attention, ces heures sont en temps universel et correspondent au passage au méridien sud à zéro degré de longitude, vous devez donc appliquer une correction horaire en fonction de votre heure légale et en fonction de la longitude de votre site d'observation. Vous obtiendrez enfin la hauteur de la planète au méridien en appliquant la petite formule suivante : [(90 - latitude) + déclinaison] ; exemple : à 45° de latitude nord, un astre dont la déclinaison est + 5° 40' passera à 50° 40' de hauteur au méridien sud). Si vous possédez un ordinateur, n'importe quel logiciel de cartographie céleste (voir dans le guide des ressources) correctement paramétré en fonction de la position géographique de votre site vous indiquera tout cela en trois clic de souris ! Mieux, vous obtiendrez la hauteur et l'azimut de n'importe quelle planète à tout moment de la journée. En ajoutant un cercle d'azimut précis à votre monture, vous pourrez alors tenter de pointer les astres quelle que soit l'heure.


Pour mettre toutes les chances de votre côté, vous devez choisir un oculaire ne donnant pas un grossissement trop important (40 à 80 fois maximum), comme cela le diamètre de votre champ vous autorisera quelques approximations de pointage. Une fois la planète dans le champ, il est possible d'augmenter le grossissement pour assombrir un peu le fond du ciel. Il est tout aussi important d'avoir effectué la mise au point sur une étoile ou une planète la nuit précédente et d'avoir mis un petit repère sur le porte oculaire pour être sur de la conserver, car trouver une planète dans un ciel bleu avec une mauvaise mise au point relève du miracle.

 

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